Une marche inachevée

Posté le Lundi 24 Août 2015 à 18:02 par JiRock (12128 lectures)

Depuis Khans of Tarkir, le Standard n'a cessé d'évoluer semaine après semaine et de se renouveler à chaque sortie d'extension. Jeskai Ways, Abzan Contrôle, Sultai Whip, Esper Dragons, Atarka Deck Wins... Les "Decks to Beat" se suivent et ne se ressemblent pas, la marque d'un format aussi riche qu'irrésolu. Le week-end dernier, le Grand Prix Londres en a initié la nouvelle étape, avec l'apparition dans Abzan Agro d'un singulier artefact : un tournant que, comme d'autres, j'avais pressenti, sans que mon résultat personnel ne se démarque.

Une marche inachevée





Abzan Agro, par Brian Braun-Duin
Versus Series du 14/08

Terrains (26)

4 Sandsteppe Citadel
4 Temple of Malady
4 Llanowar Wastes
4 Caves of Koilos
4 Windswept Heath
3 Forest
2 Plains
1 Urborg, Tomb of Yawgmoth

Créatures (22)

2 Warden of the First Tree
4 Fleecemane Lion
4 Hangarback Walker
4 Anafenza, the Foremost
4 Den Protector
4 Siege Rhino

Éphémères/rituels (10)

4 Dromoka's Command
2 Ultimate Price
4 Abzan Charm

Planeswalkers (2)

2 Ajani, Mentor of Heroes


Sideboard

4 Thoughtseize
2 Ultimate Price
2 Drown in Sorrow
2 Sorin, Solemn Visitor
3 Tragic Arrogance
2 Elspeth, Sun's Champion



J'aurais voulu commencer cet article (comme tous les autres, à vrai dire) par une citation à la fois sobre et pleine de sens sur la condition humaine, les leçons de l'expérience et les revers de fortune... une formule qui donne le ton de la réflexion qui va suivre et plonge d'emblée le lecteur dans un silence méditatif.

Un truc qui en jette, quoi. 

Mais par manque de culture philosophique ou par simple lassitude, me voilà réduit à cette introduction classique qui consiste à vous présenter une decklist.

Cette liste contient l'idée de départ de ce que la team de coverage européenne a, depuis, officiellement nommé "Hangarback Abzan". Avant toute chose, ce nom ne me plaît pas du tout. En plus de sa laideur subjective, il démontre un manque flagrant d'inventivité et de pertinence, auquel on pouvait certes s'attendre après Jeskai Wins (hé, si on reprenait Red Deck Wins en changeant les couleurs ? La stratégie n'a rien à voir ? Et alors ?), mais qui n'en demeure pas moins déplorable.
Si Hangarback Walker est une inclusion bienvenue pour Abzan Agro, il n'a pas changé à lui seul la manière de jouer l'archétype. Dans le Standard d'avant Magic Origins, Abzan Agro se trouvait déjà à la croisée de l'Agro et du Midrange, et devait essentiellement sa classification à ses sorties [2-drop --> Anafenza], qui sur le play (quand vous commencez) continuent de soumettre tous les decks à une grosse pression offensive. Parallèlement à ces départs en fanfare, les games gagnées par Abzan Agro peuvent être beaucoup plus longues, voire attritives. Les capacités activées de créatures comme Fleecemane Lion ou Rakshasa Deathdealer fait que même passés les sept premiers tours, elles continueront d'avoir un impact et de mettre à l'épreuve les ressources d'en face. Des cartes comme Abzan Charm ou Den Protector peuvent, au choix, vous aider à soutenir l'offensive en étant jouées tôt pour améliorer votre position sur le board, ou au contraire produire du card advantage s'il apparaît que la force brute ne sera pas suffisante. Cette polyvalence fait d'Abzan Agro un deck difficile à cerner, à piloter et... à hater. En effet, post-side, les possibilités s'étendent encore, y compris celle d'une conversion totale en mode Contrôle avec plus de removals et des planeswalkers comme condition de victoire.

Le rôle d'Hangarback Walker là-dedans est désormais majeur, mais il n'est pas déterminant, car l'archétype avait déjà accès à ces différents plans de jeu. C'est une créature résolument défensive : elle dissuade les attaques au sol sous peine d'une contre-offensive aérienne, qui par conséquent devrait s'avérer plutôt rare. Cependant, son ciblage par Dromoka's Command, voire par un removal comme Hero's Downfall, permet de bénéficier de plusieurs flyers quand la situation l'exige, ce qui faisait auparavant défaut à Abzan et contribue à combler un certain nombre de ses failles : Hornet Nest, LanguishStormbreath Dragon, Elspeth... Globalement, la carte renforce le mode Contrôle du deck, sa compétitivité dans les parties longues, et facilite en particulier la protection des planeswalkers. Ceux-ci étaient absents du main deck des versions précédentes (on voyait de temps en temps s'inviter un random Sorin en période rouge), mais ont maintenant gagné en longévité en plus d'offrir de belles synergies avec Hangarback ; c'est pourquoi je propose de renommer l'archétype "Abzan Walkers".


Pour être tout à fait exact, l'intégration d'Hangarback Walker dans Abzan remonte une semaine avant l'article de Braun-Duin (que je ne peux ni lire, car il est en Premium, ni linker ici pour des raisons évidentes). Chad Kastel avait fait top8 de l'IQ du 9 août avec un Abzan Midrange construit autour de Tragic Arrogance, qui comprenait donc aussi bien l'artefact que Courser of Kruphix afin de tirer un profit maximal du sweeper. Pour ceux qui ne le sauraient pas, l'effet de Tragic Arrogance varie en fonction des intérêts du lanceur : il est possible de choisir un même permanent pour satisfaire les occurrences de plusieurs types comme de les répartir entre plusieurs permanents, selon que vous souhaitez en détruire ou en garder un maximum de tel ou tel côté du board. La seule contrainte du sort est qu'il reste, après sa résolution, au moins un permanent de chacun des types déjà présents auparavant. Kastel se servait donc plus ou moins d'Arrogance comme d'une wrath à sens unique, mais au prix des sorties agressives permises par Anafenza et en se rendant vulnérable au mode anti-enchantement de Dromoka's Command.


--------------------







Il est rare qu'une carte déforme le Standard autant que le fait à présent Dromoka's Command. Le fait qu'un anti-enchantement potentiel soit maindeckable dans Agro en vertu de ses autres modes réduit considérablement la jouabilité de tout enchantement "singleton" qu'on pourrait vouloir caser dans une liste. Par singleton, j'entends un enchantement qui ne cohabiterait pas avec d'autres : une carte qui, presque par incident, aurait le type enchantement imprimée sur elle. Chained to the Rocks ou Outpost Siege appartiennent à cette catégorie et ne sont quasiment plus maindeckés de nos jours, alors qu'un RW Agro incluant un carré de chaque faisait fureur il y a quelques mois à peine ! Courser of Kruphix, dans Abzan Contrôle et Devotion to Atarka, doit être la seule survivante de ces enchantements résiduels, ce qui témoigne de la puissance incroyable de la carte ; et même elle commence à être délaissée au profit de Shaman of Forgotten Ways dans le second archétype. Les decks à thème Constellation sont, paradoxalement, moins vulnérables à Dromoka's Command à cause du détail de sa formulation : le sacrifice d'enchantement a lieu avant le combat éventuel de deux créatures, de sorte qu'il est impossible de faire se battre une créature-enchantement comme la Coursière tout en faisant sacrifier un autre enchantement à son contrôleur - celui-ci pouvant décider de sacrifier Courser elle-même. Cela dit, le 2-for-1 tant redouté reste possible avec un Herald of the Pantheon sur le board, la seule créature du deck à ne pas être pour le coup "protégée" par son second type. 

À la suite du Pro Tour Magic Origins et du Grand Prix San Diego, les deux gros tournois en Standard ayant précédé Londres, Dromoka's Command était extrêmement bien positionné. Outre Abzan Constellation, qui n'y est pas spécialement sensible mais contre lequel il servira toujours de cheap removal, les trois decks suivants s'étaient illustrés en finale :

1) Red Deck Wins. Qui plus est une version blindée de blasts, ces sorts pouvant infliger au joueur des dégâts directs, avec une quantité minimale de créatures pour mettre les dix premiers points. Dromoka's Command excelle contre ce genre de stratégie, puisqu'il fait à la fois office de Counterspell pour rester en vie une fois le board stabilisé et participe à la stabilisation en protégeant vos bloqueurs tout en fightant les attaquants.

2) UR Scissors. La force de l'archétype reposant essentiellement sur ses sorts à cinq dégâts, Ensoul Artifact et Shrapnel Blast, il n'est pas difficile de comprendre en quoi Dromoka's Command le calme, sans parler des nombreuses créatures faiblardes (Chief of the Foundry, Whirler Rogue, Phyrexian Revoker, Ornithopter) à cibler avec le mode fight pour un dommage collatéral.

3) UR Mill. En dépit du nom que lui donne mtgtop8 et de son nombre de piocheurs, UR Mill n'est pas un deck Contrôle et sa résilience a des limites. Une fois Sphinx's Tutelage sur table, l'archétype enclenche un mode turbo très difficile à racer, même pour un deck agressif, et ses sorts de gestion temporaire (Whelming Wave, Send to Sleep) deviennent bien plus oppressants qu'en l'absence de cette clock. Pouvoir gérer l'enchantement main deck constitue ainsi un argument de poids pourvu qu'on soit capable, comme Abzan Agro, de mettre la pression en parallèle. Dromoka's Command a ici encore un fort potentiel de 2-for-1, que ce soit en fightant Jace, Vryn's Prodigy ou en s'immunisant à Anger of the Gods.

Inversement, les rares decks insensibles à l'éphémère avaient été graduellement poussés vers la sortie. Esper Dragons était à son point le plus bas en raison de mauvais match-ups contre Red Deck Wins et Scissors, tandis que les versions plus récentes de Contrôle avaient adopté une cible en Thopter Spy Network. Même la montée de Languish donnait à Command une utilité de niche dans ces match-ups, pour booster une Anafenza hors de portée du sweeper.


La première certitude que j'ai acquise en me préparant pour le GP Londres était donc que je voulais jouer quatre Dromoka's Command.
À cette fin, le deck le plus évident, et sur lequel travaillait la majorité de ma team, était le GW Megamorph développé par Brian Kibler. (Au passage, GG à Lyserg pour sa dixième place après un impressionnant 9-0 en jour 1 avec l'archétype !). Maindecker Dromoka's Command demande une base de créatures avec des statistiques adaptées au fight, pour les nombreux cas de figure où ses modes plus conditionnels sont désactivés. L'efficacité d'un tel removal dépend aussi du rapport entre les coûts convertis de mana des deux combattants, ce qui incite à jouer principalement des early drops, et restreint la jouabilité de la carte à des decks agressifs ou pourvus d'une abondante accélération.
 Megamorph, par Julien Henry / Lyserg

Terrains (25)

4 Temple of Plenty
1 Blossoming Sands
4 Windswept Heath
9 Forest
6 Plains
1 Rogue's Passage

Créatures (25)

4 Elvish Mystic
4 Fleecemane Lion
2 Hangarback Walker
4 Deathmist Raptor
3 Nissa, Vastwood Seer
2 Courser of Kruphix
4 Den Protector
2 Hidden Dragonslayer

Éphémères/rituels (6)

4 Dromoka's Command
2 Valorous Stance

Planeswalkers (4)

3 Ajani, Mentor of Heroes
1 Elspeth, Sun's Champion


Sideboard

2 Hangarback Walker
2 Evolutionary Leap
2 Glare of Heresy
2 Unravel the Æther
1 Back to Nature
1 Valorous Stance
1 Plummet
2 Hushwing Gryff
2 Tragic Arrogance



Or GW Megamorph a les deux ingrédients : la meilleure carte du format, à savoir Elvish Mox Mystic, et le duo Fleecemane Lion / Deathmist Raptor pour abattre la plupart des créatures d'early game. Ce que ce build n'a pas, en tout cas de base, c'est une vraie solution à Stormbreath Dragon, la capacité d'Hangarback Walker à générer des chumpblocks restant souvent soumise au bon vouloir de l'adversaire. Une faiblesse parmi d'autres, corrélées, qui ne tardèrent pas à m'apparaître en test :
- la combinaison de couleurs manquait de vrais removals, la valeur de Valorous Stance variant d'excellente à mauvaise entre les match-ups et les configurations d'un même match-up ;
- en conséquence, il peinait à revenir une fois derrière dans une course, d'autant que la moitié de ses créatures n'avaient aucune vocation offensive ;
- il présentait plusieurs enchantements et cibles attrayantes au fight sur Dromoka's Command ;
- enfin, il subissait durement les sweepers comme Languish et Anger of the Gods de la part de decks capables de se construire ensuite une position insurmontable. Je pense à un Abzan Contrôle plaçant Elspeth au tour suivant le -4/-4 ou même à un UR Mill passant la troisième vitesse après avoir furieusement nettoyé le board.

Pour résumer, GW Megamorph n'était fondamentalement pas un Agro, mais un Midrange et, pour une stratégie qui n'avait pas réponse à tout, manquait de proactivité à mon goût. L'un des principes qui guident mes choix de build à Magic, the Gathering est qu'il n'existe que deux attitudes sensées dans un match-up donné : vouloir terminer la partie au plus vite ou vouloir qu'elle se prolonge. La première implique de pouvoir battre votre adversaire à la course, la deuxième de pouvoir mettre un terme à son agression ; or GW n'était capable ni de l'un, ni de l'autre contre les "decks Stormbreath Dragon", et si notre prédiction du metagame était correcte avec Dromoka's Command comme carte de référence, le jour 2 de Londres risquait de grouiller de ces bestioles.


Un autre archétype où le Charme de Dromoka (comme dirait Vlad2000, qui confond toujours les deux cycles) s'insère à merveille est Bant Heroic. Le concept, très populaire sur le circuit américain avec notamment Tom Ross aux commandes, n'a jamais vraiment pris de ce côté de l'Atlantique, mais Todd Anderson venait d'aligner plusieurs performances avec une liste actualisée qui contenait, sans surprise, quelques Hangarback Walkers. Je ne m'étendrai pas sur le plan de jeu d'Heroic qui se résume à construire et à protéger un Voltron, une énorme créature bardée d'enchantements et dopée aux tricks de combat comme Defiant Strike. Dromoka's Command complique la manabase du deck, mais lui ouvre une fonctionnalité nouvelle, celle de gérer les créatures adverses sans cesser de booster les siennes, ce qui le rend moins autiste et dépendant de la vitesse de ses sorties que par le passé. L'inclusion d'Hangarback Walker semblait dès lors naturelle, puisque la créature porte bien les Épreuves, synergise avec l'éphémère bicolore et, surtout, dote une stratégie par essence fragile d'une menace résiliente.

Seulement, Heroic a toujours été entouré d'une aura d'inconsistance, que l'examen le plus rationnel peine encore à dissiper. Certains (dont moi, par périodes -_-) le qualifient de faux deck, dont le succès peut être essentiellement attribué à l'incompétence de ceux qui l'affrontent. D'autres, comme Ross lui-même, se contentent de l'explication selon laquelle il serait très délicat à piloter. La vérité gît certainement entre ces deux extrêmes, mais quelle qu'elle soit, j'avais le sentiment de prendre des risques particuliers avec ce choix, aussi ai-je préféré opter pour une stratégie plus classique et plus éprouvée.


--------------------







Et c'est là qu'est venue l'illumination : Abzan Agro avec Hangarback Walker ! Abzan Agro avait déjà intégré Dromoka's Command par le passé pour prendre définitivement le dessus sur Sultai Whip et ses ersatz. La sortie de Languish avait enterré dans mon esprit toute forme d'Agro lourd, mais un early drop à capacité déclenchée comme Hangarback Walker était exactement ce qu'il fallait pour en atténuer les effets ! Et à mesure que j'y réfléchissais, les avantages d'une telle idée se multipliaient : une base de mana moins douloureuse sans pour autant renoncer à la troisième couleur, des tricks possibles avec la pose de compteurs d'Abzan Charm, la synergie des tokens avec le +1 de Sorin, sans parler du trigger d'Anafenza...

Si vous avez suivi l'article, vous devez normalement vous dire que j'ai pété un boulon car cette idée, d'autres l'avaient déjà eue plus d'une semaine auparavant. Ce qu'il faut faire entrer dans l'équation, c'est que je venais alors de rentrer de vacances dans la campagne savoyarde, où la connection Internet vacillante de la voisine m'avait vaguement servi à prendre note des résultats du Pro Tour et à rentrer des games avec Abzan Megamorph sur Cockatrice. Mon activité de recherche de news sur Magic était au point mort, si bien que cette innovation m'est apparue aussi... novatrice qu'elle l'aurait vraiment été dix jours plus tôt.

Reste qu'il s'agissait d'une idée excellente et qu'elle a tout de même fini par gagner le Grand Prix, en dépit de sa vulgarisation et de la combo Brad Nelson + Stormbreath Dragon. Stormbreath Dragon a été moins présent dans les hautes tables que je ne l'attendais, en comparaison par exemple de Devotion to Atarka, mais il faut dire que je n'avais pas anticipé le cut de Courser of Kruphix pour rendre ce dernier plus rapide et moins vulnérable. Bien que j'aie été, sur le moment, un peu déçu de m'apercevoir que je n'avais pas réellement d'avance sur le metagame, je peux aussi, au vu des résultats finaux, me vanter de ne pas avoir eu de retard. 
Abzan Walkers, par Fabrizio Anteri
Vainqueur du GP Londres (16/08)

Terrains (26)

4 Sandsteppe Citadel
4 Temple of Malady
1 Temple of Silence
3 Llanowar Wastes
3 Caves of Koilos
1 Mana Confluence
4 Windswept Heath
3 Forest
2 Plains
1 Urborg, Tomb of Yawgmoth

Créatures (21)

1 Warden of the First Tree
4 Fleecemane Lion
4 Hangarback Walker
4 Anafenza, the Foremost
4 Den Protector
4 Siege Rhino

Éphémères/rituels (11)

4 Dromoka's Command
2 Ultimate Price
4 Abzan Charm
1 Hero's Downfall

Planeswalkers (2)

1 Sorin, Solemn Visitor
1 Ajani, Mentor of Heroes


Sideboard

4 Thoughtseize
2 Self-Inflicted Wound
1 Ultimate Price
1 Arashin Cleric
1 Surge of Righteousness
1 Glare of Heresy
2 Tragic Arrogance
1 Tasigur, the Golden Fang
2 Elspeth, Sun's Champion

 
Abzan Walkers, par Matteo Moure
2ème au GP Londres

Terrains (26)

4 Sandsteppe Citadel
3 Temple of Malady
3 Temple of Silence
3 Llanowar Wastes
3 Caves of Koilos
1 Mana Confluence
2 Forest
2 Plains
1 Urborg, Tomb of Yawgmoth

Créatures (22)

2 Warden of the First Tree
4 Fleecemane Lion
4 Hangarback Walker
4 Anafenza, the Foremost
2 Den Protector
4 Siege Rhino
2 Wingmate Roc

Éphémères/rituels (10)

3 Dromoka's Command
3 Ultimate Price
2 Abzan Charm
2 Hero's Downfall

Planeswalkers (2)

2 Sorin, Solemn Visitor


Sideboard

4 Thoughtseize
1 Dromoka's Command
1 Ultimate Price
1 Unravel the Æther
3 Herald of Torment
3 Tragic Arrogance
2 Elspeth, Sun's Champion



La liste d'Anteri est commune à son compatriote Daniel Fior, également en top8, et celle de Moure a été montée avec Marco Camilluzzi et Andrea Mengucci, dont l'un a atteint le top8 et le second une honorable 46è place.
Citons encore, sans la dérouler, la liste d'Ondrej Strasky qui termine neuvième, là encore étonnamment similaire aux deux premières. Avant de m'attaquer aux spécificités et de donner ma propre liste, je tiens à souligner leur principale ressemblance : le remplacement par Hangarback Walker de Rakshasa Deathdealer. Il apporte un bénéfice évident quant à la santé de la manabase ; ou plus précisément aux pertes de points de vie que le deck s'inflige pour lancer ses sorts, car sa composition numérique en terrains change finalement assez peu. Un intérêt plus obscur de ce changement est la mana efficiency. En début de partie, Rakshasa Deathdealer s'assimile à une 2/2 imblocable pour deux manas, mais très vite, le coût d'attaquer face à un adversaire dont le board s'étoffe devient d'investir son mana dans le chat au détriment de notre propre développement. Des cartes aussi communes que Polukranos, Deathmist Raptor ou Searing Blood matchent très bien contre l'ancien 2-drop d'Abzan Agro, car elles font peser une importante contrainte sur le mana de son contrôleur ; enfin, la Plaine basique, le pire cauchemar du démon, gagne à être fetchée tôt comme deuxième source de blanc, en prévision du lancement conjoint d'une créature et de Dromoka's Command.

Personnellement, j'ai eu du mal à laisser partir Rakshasa Deathdealer, notamment en raison de l'importance que revêtent les 2-drops dans ce build d'Abzan. Thoughtseize, qui n'a de toute façon jamais fait bon ménage avec les taplands, est devenue une carte risquée à maindecker dans un format largement défini par le Tempo et où les courbes de mana sont difficiles à briser. On préférera prendre pied sur le board que d'espérer ralentir l'autre en s'attaquant à sa main ; de plus, les trois quarts des decks verts ont accès à Den Protector, qui fournit à la fois plus d'early plays si besoin est et un moyen de lutter contre la défausse sélective. Mais si Den Protector peut jouer le rôle de 2-drop dans un match-up comme Red Deck Wins, ou suivi d'une Anafenza pour le booster, c'est un 2-drop plutôt médiocre dans tous les autres cas de figure, et certainement pas un bon candidat au fight de Dromoka's Command. Avec la relégation au side de Thoughtseize et le passage à Command comme removal de préférence, l'archétype connaît un besoin structurel en 2-drops que le Lion et le... truc qui marche ne suffisent pas à remplir... Aussi convient-il d'étudier sérieusement les autres alternatives (voir un peu plus loin).

L'autre grande nouveauté est l'ajout de Tragic Arrogance en side, un sort phénoménal contre les deux stratégies à base Ramp du Standard : Devotion to Atarka et Constellation, et qui nettoie aussi d'une façon unique les boards d'UR Scissors (Ghostfire Blade comprise). Généralement, on laissera l'adversaire avec un accélérateur de mana, une Courser of Kruphix ou un jeton Thopter, faisant du 3- ou 4-for-1 dans le processus et conservant un attaquant de taille raisonnable pour clore la partie avant tout redéploiement. Ce dernier paramètre est en fait essentiel à notre plan de jeu dans ces trois match-ups, où des choses dangereuses pourraient se produire si on laissait traîner les choses, malgré tout le card advantage généré par Arrogance : UR Scissors n'a souvent besoin que d'un Blast pour nous finir à distance et les deux autres peuvent rebâtir à une vitesse impressionnante en utilisant les moteurs que sont Kruphix's Insight et Whisperwood Elemental. Si vous n'avez pas Anafenza sur le board, il est d'ailleurs crucial d'éliminer Whisperwood avant de tenter le sweeper, sous peine de voir la moindre créature visible se changer en Manifest. Contre Constellation, l'effet d'une Arrogance en late game peut être bien plus radical encore, éliminant Starfield of Nyx, Sigil of the Empty Throne et compagnie ainsi que tous les enchantements de gestion précédemment jetés sur nos permanents, si bien qu'on se retrouve paradoxalement avec un board deux fois plus gros qu'avant l'avoir rasé. Dans ce scénario, la carte est tout bonnement insurmontable, et le mieux que ces decks puissent faire pour la combattre serait sans doute de dévier du thème Enchantements en intégrant, par exemple, des planeswalkers en side.


Je veux en profiter pour faire un point sur l'utilité d'Anafenza, the Foremost dans le format ; et par utilité, j'entends celle de sa capacité statique. Sa force brute, pour un 3-drop, n'est égalée en Standard que par Goblin Rabblemaster et Mantis Rider, variant de 4 à 6 points par tour selon la présence d'une autre créature à ses côtés. Pourquoi six ? Parce que c'est un marqueur qu'elle confère, pas un boost temporaire, et que si son compagnon attaque une deuxième fois, il aura mis deux points de plus grâce à elle. À l'instar des deux autres créatures citées, Anafenza représente une cible prioritaire à tous les removals adverses, au point de forcer un repli défensif quand elle est curvée sur la draw - ce qui force aussi mon admiration, rentabilise les copies additionnelles et aide des créatures plus "discrètes" comme Fleecemane Lion ou Warden of the First Tree à révéler leur plein potentiel.

Quant à l'exil, le premier concerné est Hangarback Walker lui-même : une considération plus que pertinente, au vu du nombre d'archétypes qu'il a envahis dernièrement et du temps qu'il peut acheter si on le laisse mourir en paix. La deuxième victime est Deathmist Raptor, également très pénible pour un Agro lourd d'autant que son Deathtouch le rend virtuellement insensible à Dromoka's Command. Devoir trader une créature contre lui n'a rien d'agréable, mais on s'en satisfait si c'est définitif , et souvent, ce genre de play permet de rentabiliser une copie superflue d'Anafenza (qui "voit" le Raptor quitter le champ de bataille, donc affecte la zone dans laquelle il atterrit même si elle meurt simultanément dans leur affrontement). Parmi les repaires du dinosaure, l'archétype Rally the Ancestors, quelle que soit sa forme, ne fait plus rien de magique face à Anafenza et a peu de moyens de s'en débarrasser, ce qui en fait le meilleur match-up de cette version d'Abzan. Son cimetière ne se remplit plus, Liliana n'embrase jamais son étincelle et Grim Haruspex se retrouve brusquement aveugle aux viscissitudes du futur. Main deck, seuls trois à cinq effets de sacrifice symétrique peuvent toucher la Primordiale, sachant qu'Hangarback Walker fait un très bon paratonnerre. Enfin, Haven of the Spirit Dragon doit être la dernière implication signifiante de son pouvoir.
De notre côté, celui-ci réduit l'utilité de removals comme Abzan Charm et Unravel the Æther, ce qui doit aussi être pris en compte lors du deckbuilding.



--------------------







Je suis arrivé à Londres vendredi après-midi et j'ai eu ainsi quelques heures pour traîner dans l'immense salle allouée au Grand Prix. Capable d'accueillir plus de 2500 joueurs (on en dénombra 2200 le jour J), elle ne constituait qu'un douzième au bas mot du centre d'exposition et de congrès Excel London, situé sur Victoria Dock à proximité du London City Airport. Il fallait un quart d'heure à pied pour se rendre de l'un à l'autre, ce qui nous aurait suffi dimanche pour jouer les quarts de finale avant d'attraper notre avion - le raisonnement étant que passé ce stade, les gains du tournoi compensent ce genre d'investissement.

Pendant que mon compagnon de vol teste avec abnégation sur les Trials la liste que je lui ai filée, je me balade et rencontre deux membres du site : wolfwitcher et Liehos, qui prévoient de jouer respectivement UB Contrôle et BR Dragons. Je déconseille le premier choix et approuve le second. C'est typiquement une erreur de vouloir contrôler un metagame aussi vaste, qui plus est dans un environnement de GP où la plupart des compétiteurs du jour 1 viendront avec leur pet deck, sauf à le faire par des moyens novateurs comme Esper Dragons en son temps. Je tomberai également sur stone52 le lendemain et le regarderai perdre un bout de sa deuxième ronde.

J'assiste à la conférence sur le Standard des écrivains de Star City Games, par qui le tournoi est organisé et qui ont donc fait le voyage depuis les States : Brad Nelson, Brian Braun-Duin, Todd Anderson, Tom Ross et Chris VanMeter. Il en ressort plusieurs choses :
- tous les decks du format sont de bons choix (un moyen comme un autre de ne pas se mouiller ni dévoiler le sien propre... sauf que certains le font quand même -_-) ;
- Tom Ross va jouer Bant Heroic, Chris VanMeter... Stormbreath Dragon. Rien de nouveau sous le soleil.
- organiser une conférence dans le coin d'une salle à l'acoustique excellente, où se déroulent une douzaine de tournois en simultané avec des annonces au haut-parleur toutes les cinq minutes, est une idée sensationnelle.

Cet après-midi de calme avant la tempête me permet de méditer une dernière fois mes choix de build. Je veux une douzaine de 2-drops et au moins deux planeswalkers pour les raisons citées plus haut, mais Sorin me fait l'effet d'une carte assez faible et trop dépendante du board state, qui se justifie d'abord comme cinquième source de lifegain contre Monored. Je caresse l'idée de maindecker un Tasigur sur le slot vacant, mais une 4/5 vanilla en mid-game (tour 5 en moyenne) n'a plus le même impact dans un meta où les jeux Ramp font des choses bien plus violentes et où le sol se fait staller facilement. Post-side, sa capacité remontera toujours quelque chose d'utile dans les batailles d'attrition ; pré-side, on risque de ne récupérer qu'un removal inutile ou une deuxième Anafenza.
Den Protector est plus fiable comme moteur de value et a en quelque sorte un meilleur body, quand on songe à tous les moyens de la booster pour la faire passer. Cependant, à cause de sa lenteur présumée, je n'envisage pas de m'en servir pour compléter le bas de curve, me débattant alors entre Rakshasa Deathdealer et Warden of the First Tree.

Warden me pose un problème : celui de sa voracité en mana. Commençons par éliminer le mythe de la 8/8 piétinement, qui n'existe que dans les contes pour enfants. Pour que la carte fasse un early drop convenable, il faut la lancer dès le premier tour et la monter de niveau dans les deux qui suivent, une opération d'une part limitée par notre nombre de sources de vert dégagées (une dizaine) et qui risque de nous encombrer de taplands dans les tours intermédiaires. Si la curve idéale se présente, Warden s'assimile à une 3/3 célérité pour deux manas, de quoi prendre une belle option sur la partie et les devants dans la course, y compris sur la draw. Dans les faits, ce scénario s'avère trop rare, conflictuel avec les autres 2-drops qui représentent un choix plus sûr au tour 2 que l'activation de la capacité, et il a toujours des répercussions déplaisantes sur notre développement en mana ultérieur. Dans un Agro dont la curve débute vraiment à deux, le meilleur usage du tour 1 reste de caser un tapland. Je me laisserai néanmoins convaincre par les avis de mes coéquipiers et par ma tendance naturelle à l'allègement - un allègement, vous l'aurez compris, illusoire, puisqu'on a en théorie plus de choses à faire mais sans pouvoir en faire plus d'une à la fois. Le pire ennemi de Warden of the First Tree demeure Hangarback Walker, qui exerce sur le mana une pression contradictoire et qui, par conséquent, finit une fois sur deux délaissé et obsolète.

Il est temps pour moi de vous introduire à quelques trouvailles concernant le deck... Voici la liste que j'ai rendue pour le GP Londres :
Abzan Walkers, par JiRock

Terrains (26)

4 Sandsteppe Citadel
3 Temple of Malady
3 Temple of Silence
4 Llanowar Wastes
1 Caves of Koilos
1 Mana Confluence
4 Windswept Heath
2 Forest
2 Plains
2 Urborg, Tomb of Yawgmoth

Créatures (22)

2 Warden of the First Tree
4 Fleecemane Lion
3 Hangarback Walker
2 Heir of the Wilds
4 Anafenza, the Foremost
2 Herald of Torment
1 Den Protector
4 Siege Rhino

Éphémères/rituels (10)

4 Dromoka's Command
3 Abzan Charm
3 Hero's Downfall

Planeswalkers (2)

1 Sorin, Solemn Visitor
1 Ajani, Mentor of Heroes


Sideboard

3 Thoughtseize
4 Ultimate Price
2 Self-Inflicted Wound
2 Arashin Cleric
3 Tragic Arrogance
1 Tasigur, the Golden Fang



Et voici celle que je jouerais si un vieux bonhomme débraillé me transmettait le secret du convecteur temporel. En vérité, les enjeux du metagame n'ont pas changé (la rumeur courait dès vendredi après-midi qu'Abzan Agro serait plutôt populaire), donc ma liste pour un tournoi demain serait exactement la même :
Abzan Walkers (BttF), par JiRock

Terrains (26)

4 Sandsteppe Citadel
3 Temple of Malady
2 Temple of Silence
3 Llanowar Wastes
3 Caves of Koilos
1 Mana Confluence
4 Windswept Heath
2 Forest
2 Plains
2 Urborg, Tomb of Yawgmoth

Créatures (21)

4 Fleecemane Lion
4 Hangarback Walker
2 Heir of the Wilds
4 Anafenza, the Foremost
3 Den Protector
4 Siege Rhino

Éphémères/rituels (11)

4 Dromoka's Command
1 Ultimate Price
4 Hero's Downfall
2 Abzan Charm

Planeswalkers (2)

1 Sorin, Solemn Visitor
1 Ajani, Mentor of Heroes


Sideboard

3 Thoughtseize
1 Duress
3 Ultimate Price
2 Self-Inflicted Wound
1 Arashin Cleric
1 Glare of Heresy
2 Tragic Arrogance
1 Tasigur, the Golden Fang
1 Elspeth, Sun's Champion



Passons les changements en revue.
1) Heir of the Wilds est un 2-drop hautement compétitif, qui n'est pas reconnu à sa juste valeur. Le Deathtouch lui permet aussi bien d'attaquer dans des créatures de toutes tailles que de stabiliser le board sur la draw sans risque de subir Dromoka's Command - un gros enjeu du match miroir, où le toss importe beaucoup pour cette raison. De manière générale, il tradera toujours avec une créature de CCM égal ou supérieur (Red Deck Wins étant l'éternelle exception) et on peut difficilement lui en demander plus. La Férocité n'est pas si fréquente, car nos Anafenzas et nos Rhinos ont tendance à ne pas tenir longtemps au board, mais les moyens détournés de la toucher ne manquent pas entre Hangarback Walker, la monstruosité de Fleecemane Lion et les multiples effets qui distribuent des compteurs. En fait, il faut la voir comme un bonus, qui rend Heir of the Wilds strictement meilleur qu'un Fleecemane Lion dans 15 à 20% des games, sur un attaquant déjà redoutable sans elle.

2) Herald of Torment, comme la cigarette, comporte des risques (il vous tue à petit feu) et ne brille vraiment que dans deux match-ups : Abzan Contrôle, où il solutionne élégamment le problème Elspeth, et Devotion to Atarka, où l'évasion revêt une importance primordiale pour mettre les derniers points. Ces deux archétypes sont traditionnellement les pires match-ups d'Abzan Agro, ce qui explique ma décision d'en maindecker pour le GP. Seulement, Hangarback Walker et Dromoka's Command les ont respectivement beaucoup facilités, de sorte que le Héraut n'a plus l'air nécessaire pour les remporter. Son cut libère de la place pour des Den Protectors, à l'utilité plus constante, dotés de leur propre forme d'évasion et qui comblent à leur manière le trou de curve laissé par Warden of the First Tree.

3) La manabase accuse quelques différences avec celle des listes gagnantes, à savoir le deuxième Urborg et la seizième source de blanc. Je trouve celle d'Anteri un peu trop axée sur le vert pour un deck ne contenant ni Deathmist Raptor, ni Courser of Kruphix, et pourtant autant de sources de la couleur qu'un Abzan Contrôle classique. Ma répartition est à 18 de noir, 17 de vert et 16 de blanc, la prédominance du noir s'expliquant par mon attachement à Hero's Downfall : elle est à mes yeux le meilleur removal disponible pour l'archétype, car la seule réponse claire et nette à Stormbreath Dragon et Elspeth. Ce n'est pas parce que Rakshasa a quitté le navire qu'il faut centrer la manabase sur le vert et le blanc, or j'ai l'impression que beaucoup de joueurs sautent sur cette conclusion. Les vrais dommages de Rakshasa Deathdealer se constataient au niveau des pertes de points de vie, mais en aucun cas son départ ne permet d'abaisser le compte de painlands : au contraire, on est même incités à l'augmenter pour se curver plus facilement avec la capacité activée d'Hangarback Walker ! Hero's Downfall se débarrasse d'autres planeswalkers situationnellement gênants, comme Ashiok, Nightmare Weaver sur la draw ou les Jace, Vryn's Prodigy d'Esper Dragons post-side.

4) En ce qui concerne les autres removals, j'étais frileux à maindecker des Ultimate Prices dans un format où Abzan était pressenti dominant et où traînaient encore des UR Scissors. La première copie donne un early play de plus sans représenter un trop gros engagement, mais pour le coup, ça dépend vraiment de votre vision personnelle. Abzan Charm peut paraître indispensable avec la hausse en popularité d'Hangarback Walker, mais comme je l'indiquais plus haut, il fait doublon avec la capacité d'Anafenza, the Foremost. Au demeurant, le split 3-3 avec Hero's Downfall ne me choque pas, étant donnée la versatilité de la carte.

5) Tragic Arrogance fait partie de ces cartes dont l'intérêt diminue si elles sont trop attendues ; non pas qu'il soit facile de tourner autour, car les decks qu'elle cible n'ont d'autre choix que de développer leur board, mais parce que la prise de conscience de sa puissance risque de dissuader ce genre de stratégies. Je préfère pour l'instant me passer de la troisième pour être mieux armé dans le miroir, avec Glare of Heresy qui gère Fleecemane Lion en plus de Starfield of Nyx. Unravel the Æther a pris la porte pour une raison similaire de metagaming, ce qui ne signifie pas que ce soit une mauvaise option de side. Vrai ou faux (plutôt faux, mais bon), Esper Dragons est brandi par certains comme la nouvelle réponse à Abzan Walkers, et la quantité de défausse sélective en side est décisive dans ce match-up. Je me permets cependant une Duress au-dessus de la quatrième Thoughtseize en tant que sixième carte à rentrer contre Red Deck Wins, et parce que dans le match-up Jeskai, où Ojutai's Command et Dig Through Time légitiment ce genre de mesure, il vaut quand même mieux éviter de trop se mutiler tout seul.



--------------------






Maintenant qu'Abzan Walkers n'a plus de secrets pour vous, petit retour sur ma piètre performance du week-end. 
J'en entends réclamer les tables de side... Pour cela, je vous invite à consulter la rubrique Standard du forum, plus précisément le vieux topic consacré à Abzan Agro, dans les jours qui viennent. 


Rondes 1 et 2
Byes

J'achète un panini au bacon hors de prix, comme tout ce que Londres a à offrir, mais goûteux. Je regarde un joueur d'Abzan Walkers en mana death se faire allumer par Chandra, Fire of Kaladesh. Dans les moments critiques, il faut s'efforcer de situer la ligne entre les cartes que vous pouvez espérer battre et celles qui signeront votre perte quoi qu'il arrive. Le bon play revient alors souvent à ignorer cette seconde catégorie ; dans sa situation précise, à concentrer toute sa force de frappe sur Chandra, la menace prioritaire, remplacer son Anafenza par une autre dégagée et passer le tour, en espérant que son adversaire n'ait rien pour déclencher la prouesse de ses créatures. En faisant le tour de la table, je constate que sa main dudit adversaire se réduit à un deuxième Eidolon of the Great Revel, tout à fait battable en cas de topdeck land pour Siege Rhino. Le terrain n'est jamais venu ; mais si ç'avait été le cas, cette ligne, qui semblait aveuglément agressive, lui aurait fait gagner la game.


Ronde 3 - Abzan Walkers
Oliver Hindley

Un petit miroir pour bien commencer la journée.
Je gagne le toss et lui assène rapidement deux Siege Rhinos, auxquels il oppose la meilleure réponse du format : deux Siege Rhinos. Peu après, à neuf points de vie et confronté aux assauts aériens d'Herald of Torment, il attaque pour déclencher le raid d'un Wingmate Roc, mais j'ai Dromoka's Command pour le punir : je contre-attaque avec Fleecemane Lion, Herald et mes deux Rhinos. Il bloque les 3/3 avec ses 3/4 et l'un des Rhinos avec celui qui lui reste, ce qui me permet de le faire se battre avec n'importe lequel des miens pour lui infliger 4 plus 5 points de piétinement.

N'étant pas sûr de ce qu'il joue sur la base de Rhinocéros, d'un removal générique et de Wingmate Roc, je conserve une partie des cartes dédiées à Abzan Contrôle, dont les Herald of Torment, mais je rentre tout de même Tragic Arrogance pour ne pas concéder sur Roc. Il reste bloqué à trois terrains et sans source de blanc, incapable d'opposer à mon agression autre chose qu'un Hangarback qu'il aurait dû désider. À la mort de son bloqueur, je fais l'erreur de lui proposer des tokens Thopter, laissant ainsi entendre que je joue Hangarback Walker moi-même, mais la game est bien trop unilatérale pour que de quelconques conséquences soient à craindre.

2-0
> 3-0


Ronde 4 - Abzan Contrôle
Viktor Hakkarainen

Mon souvenir le plus prégnant de la première game est qu'il avait au moins deux Rhinos de plus que moi - et non, je ne vois pas de quelle fixation vous voulez parler.
Visiblement, il ne devait pas avoir grand-chose d'autre puisque je l'ai emporté. 

En game 2, je garde une main avec Warden of the First Tree, Llanowar Wastes, Thoughtseize, un tapland, un removal et deux autres cartes. Je topdecke Forest au tour 1 et mon premier réflexe est de lancer Warden avec, mais j'aurais dû me piquer sur Llanowar Wastes pour pouvoir séquencer Thoughtseize + tapland au tour suivant. Plus tard, j'ai le choix entre ajouter au board un deuxième Fleecemane Lion, ce qui m'expose à Bile Blight, ou faire passer Warden 3/3 au risque d'un Ultimate Price : il a deux terrains dégagés avec Urborg sur table et ma Thoughtseize n'avait révélé ni l'un ni l'autre. J'opte pour la montée de niveau, paie le Prix Ultime et me dis alors que s'il avait Bile Blight, il l'aurait probablement lancé à son tour sur le premier Lion pour tourner autour d'Abzan Charm ; mais a posteriori, mon play était quand même correct en ce qu'il me protégeait d'un Languish dévastateur. De plus, la base de créatures classique d'Abzan Agro rendait peu plausible un Ultimate Price post-side.

Malgré une main de départ très lente, composée en tout et pour tout de lands et de deux 6-drops, il trouve suffisamment d'action par rapport à moi pour stabiliser. Quand, après avoir topdecké mon premier Rhino, j'attaque avec un Hangarback Walker 2/2 et Fleecemane Lion dans sa Nissa, Vastwood Seer, il lance un Dromoka's Command pour se battre avec l'artefact et trader avec le Lion, ce qui me met face à une décision intéressante : manger Nissa en activant la monstruosité ou accepter le trade et développer ma board presence. La deuxième ligne est inférieure à long terme, car plus coûteuse en ressources, mais elle me permet de battre un Siege Rhino au tour suivant si je topdecke moi-même Dromoka's Command, et elle se fait moins facilement stopper par Elspeth que le Lion 4/4. C'est donc elle que je choisis ; il topdecke Rhino ; je topdecke Dromoka's Command et c'est la récompense. 

2-0
> 4-0


Ronde 5 - See the Atarka (?)
Lawrence E Keohane

Cet archétype rassemble les principaux composants de Devotion to Atarka : de l'accélération de mana à la pelle, Whisperwood Elemental et une dragonne affamée pour achever la curve. Sa spécificité réside en deux cartes qui augmentent le degré de synergie du deck, pour le meilleur et pour le pire, mais ouvrent ensemble la porte à des kills bien plus explosifs. Surrak, the Hunt Caller donne la célérité aux créatures les plus massives, et lorsqu'il est combiné avec See the Unwritten, soit pour lui donner la férocité, soit trouvé parmi les huit cartes, est susceptible de faire surgir du futur ("l'Inconnu" chez le clan Temur) d'invraisemblables quantités de dégâts.

Ma sortie [Lion --> Anafenza] en G1 ne rencontre pour résistance qu'un pauvre Rattleclaw Mystic caché derrière sa mue. Il lui manque un tour pour que la bouffée de mana se condense en une Dragonlord Atarka, et quand bien même il l'aurait trouvée sur See the Unwritten, mon Heir of the Wilds 6/6 avec son Herald of Torment sur le dos n'attendait que de la défier en duel.
Je mulligane à six en G2 dans une Tragic Arrogance - la carte tend, par sa puissance brute, à justifier des mulligans plus exigeants après side. Sa sortie se révèle plus solide que la moyenne, avec plusieurs Coursières et Whisperwood Elementals qui lui permettent de rattraper le card disadvantage causé par le sweeper. Au prix de chumpblocks agressifs, il parvient à tenir suffisamment longtemps pour que Dragonlord Atarka anéantisse mes efforts.

La game 3 est absolument épique. Peut-être la meilleure partie de Magic, et certainement la plus tendue, que j'aie disputée en plus de dix ans !
Je mulligane à six dans Dromoka's Command, Hero's Downfall et quatre lands dont deux arrivant dégagés. L'un des deux autres est un scryland et la moindre créature rend ma main décente, donc je prends le pari de la garder.
Il a le tour 1 Elvish Mystic, tandis que je pioche Abzan Charm. Face à la possibilité d'une Courser of Kruphix, je décide de garder Dromoka's Command up plutôt que de caser mon second tapland, sachant que j'aurai toujours de quoi représenter mes autres removals au tour suivant.
Mais son play du tour 2 est Rattleclaw Mystic (enfin, vraisemblablement, je ne vois pas sous les pochettes) et je topdecke moi-même un Herald of Torment.
Mon troisième land étant une Mana Confluence, la course s'annonce compromise, mais rester en défense ne me mène nulle part. Lui manque son land drop du tour 3, mais les deux Mystiques s'allient pour accélérer un Whisperwood Elemental.
Le tapland que j'ai gardé en main me nargue. Avec mon topdeck Dromoka's Command, j'aurais pu en enchaîner deux sur Rattleclaw Mystic et la Manifest, accélérant ainsi d'un tour la clock du Herald... Je gère l'Elemental avec Hero's Downfall et l'attaque pour trois, ce qui le fait passer à 16 à cause de Wooded Foothills. Il topdecke Forest, lance un autre Whisperwood et me descend à 15 avec sa Manifest.
Le deuxième Elemental connaît lui aussi une chute fatale. Herald le descend à 13. J'hésite à le charmer pour deux compteurs +1/+1, de sorte que ceux des Dromoka's Command le rendent létal en deux tours, mais la clock exercée par Whisperwood Elemental est au moins aussi importante, et Abzan Charm peut encore revêtir une autre utilité plus tard.
Toujours "coincé" à trois terrains, il passe son tour à jouer deux nouveaux accélérateurs et attaque pour quatre points de dégâts. Les pertes causées par Herald et Confluence se cumulent, le prochain entretien me voit déjà à 7 et en passe de perdre la course...

Je topdecke Siege Rhino.
À la joie de voir cette brave bête montrer sa corne succède une réflexion intense. Il semble évident que sa main contient une Atarka ou un See the Unwritten pour la faire débarquer. Lancer Rhino l'amène à 7, mais même en charmant la Dragonne, je n'aurai pas d'attaque profitable au sol et le Herald se sera fait proprement incinérer.
Je tue la nouvelle Mue et l'ancien Rattleclaw Mystic avec deux Dromoka's Command, me piquant de deux dans l'opération, puis mon fidèle démon le descend de 13 à 8, à portée du Rhinocéros.
Je passe le tour et retiens mon souffle. Je suis mort sur un nombre incalculable de cartes, de Surrak à Xenagos, the Reveler, en passant par Xenagod boostant une 2/2... Mais au vu du tour qu'il vient de passer à développer sa mana, tous ces plays réunis restent moins probables à mes yeux que ne l'aurait été sinon Dragonlord Atarka.
Il topdecke Forest, sa sixième source de mana, et lance See the Unwritten.
Lentement, il révèle les cartes une à une. Elvish Mystic, land, land, Sylvan Caryatid, Courser of Kruphix, land... Whisperwood Elemental.

Les Manifests attaquent, implacables. Je suis à 3.
Herald of Torment me passe à 2.
Mana Confluence à 1.
Herald et Rhino le passent à 0.

2-1
> 5-0

J'ai une furieuse, une nerveuse envie de rire.


Ronde 6 - Mardu Dragons
Sergio Sacco

M.Sacco, 66 ans, en voyage avec sa femme depuis Turin, est passé en feature table par la suite : vous pouvez le voir en action ici à 06:16:20. 

Il l'avoue lui-même, il ne joue pas très bien et m'a laissé plusieurs ouvertures grossières, me laissant dégager avec le mana de Dromoka's Command et Abzan Charm avant de tenter de blaster mes créatures, ou (plus subtil) jouant Crackling Doom à son tour sans attendre de toucher un potentiel Sorin. Mais le match-up est, je pense, légèrement en sa faveur, et nos draws l'étaient définitivement.

Il est possible que, relâchant mon attention, je n'aie pas mulligané assez agressivement. Ainsi, ma première main contenant Warden of the First Tree, Heir of the Wilds et deux Llanowar Wastes paraissait décente au premier abord ; mais sans source de blanc pour les plays suivants et en prenant autant de dégâts sur mes lands, je m'exposais à succomber aux sorties les plus agressives, ce qui s'est produit avec deux Goblin Rabblemasters. Le troisième terrain s'est montré un tour trop tard et les jetons Gobelin m'ont descendu trop bas pour que, même une fois le sol sous contrôle, je puisse espérer survivre à ses attaques aériennes.
En G2, je garde cinq lands dont deux Temples, Fleecemane Lion et Anafenza : une très bonne curve sur le play, seulement sensible à [Draconic Roar --> Crackling Doom]. Je pense encore maintenant qu'il fallait la garder, mais l'issue de la game chuchote le contraire, puisqu'il avait exactement ces deux cartes et deux Dragons pour clore la game alors que, malgré le scry, je me noyais dans les terrains.

0-2
> 5-1


Ronde 7 - Ojutai Bant
Luke Franks

Ce gars n'a aucune idée de ce qu'il fait à 5-1... et pour être honnête, moi non plus. J'ignore aussi dans quelle mesure son bavardage mi-amical, mi-compulsif était naturel, mais il m'a fait perdre le nord au point que je lui présente 69 cartes en G2, ce qui est une grande première. 

La game 1 est expéditive. Je garde encore une fois une main trop légère en lands, il s'accélère dans deux Coursers et leur card advantage continu le porte alors que je lutte vainement pour m'extraire de ma color death.
Je rentre Tragic Arrogance, Ultimate Price et Self-Inflicted Wound au grand complet. Je ne sors rien ; après tout, mon maindeck n'est-il pas parfait ?
Je m'en aperçois au moment de consulter mon opener, qui propose Herald of Torment contre un deck Dromoka's Command. Il faut croire que j'étais particulièrement sur les nerfs, puisque je lui dévoile alors ma bêtise, ajoutant que je n'ai d'autre choix que de jouer la game telle quelle puisque mon deck de plus de 60 cartes reste légal. Je mulligane ma main à deux lands de crainte de ne plus en voir d'autres, puisque ma densité en cartes actives vient soudainement d'augmenter, et je garde celle à quatre lands qui suit pour la raison opposée.
Le destin ayant décidé de se foutre de ma g*****, je terminerai la game en mana full. -_-

Entre temps, j'aurai réussi un certain nombre d'achievements, aussi admirables qu'in fine complètement inutiles. Mon adversaire a déduit de mon inaction que je jouais Abzan Contrôle (bien que mon seul play de la game 1 fût un Hangarback Walker) et a donc rentré un carré de Disdainful Stroke. Je réussis à lire la présence du contre et à lui faire perdre son tour en rendant mon Fleecemane Lion monstrueux plutôt que de lancer un sort. Puis j'empale sciemment dedans un Hangarback Walker à X=2, pour lui faire engager ses deux terrains et toucher son propre Lion avec Self-Inflicted Wound avant qu'il ne démorphe un Den Protector. Alors que mes ressources s'épuisent et que les terrains s'accumulent, je place mes espoirs dans un Warden of the First Tree enchanté d'Herald of Torment, pour me prendre dans les dents une Elspeth topdeckée... Enfin, deux tours plus tard, alors que sa Coursière révèle une deuxième Disdainful Stroke, je subis la troisième sur une Tragic Arrogance qui m'aurait fait garder trois créatures sur le board (Hangarback Walker, Herald of Torment, Siege Rhino), et donc probablement gagner la partie.

0-2
> 5-2


Ronde 8 - Esper Dragons
Niko Korhonen

Cette ronde s'est à peu près effacée de mon esprit, ce qui me porte à croire que mon adversaire a souffert d'une mana death. Je me rappelle simplement d'avoir tourné autour d'Ugin en G1 avec un Hangarback Walker et le random Den Protector (tous deux insensibles au -X par leur absence de couleur), et de m'être fait la réflexion que ces deux cartes rendaient le match-up étonnamment facile.

2-0
> 6-2


Ronde 9 - Abzan Rally
Andreas Ganz

Ganz est un régulier des Grand Prix européens, vous pouvez voir son deck en feature à 00:06:44 sur la page que j'ai linkée précédemment. On y apprend qu'il ne joue que trois effets de sacrifice, splittés entre Fleshbag Marauder et Merciless Executioner, ainsi qu'une paire d'Hero's Downfall en side.

Eh bien, devinez quoi ? Je perds vraisemblablement la 1 sur trois effets de sacrifice successifs hardcastés à la suite, et la 2 sur deux Hero's Downfall.
La vidéo est assez éloquente et je ne pense pas devoir le démontrer : ce match-up est quasiment imperdable pour Abzan. Hangarback Walker représente une protection fabuleuse contre tous les "edict effects" symétriques et Anafenza les empêche de faire... de faire quoi que ce soit, en fait. En G1, ma curve de deux Fleecemane Lions --> Anafenza s'est heurtée à la seule qui pouvait lui nuire, si l'on met de côté les scénarii semblables impliquant Collected Company ; en G2, bloqué à deux lands pendant cinq tours, je parviens à revenir et à faire la course avec les jetons Thopter d'Hangarback Walker, mais mon Anafenza et mon Herald of Torment prennent successivement les deux hard removals de son deck. J'aurais pu (et peut-être dû) essayer de le tuer en boostant ce dernier avec Abzan Charm, mais j'ai même pris la précaution de jouer autour de la deuxième Chute ! Face à une Nantuko Husk assez menaçante, je prends l'ultime décision de repasser en défense et de payer deux points de vie pour creuser vers un Siege Rhino... Que je trouve ! Mais las, il topdecke Rally the Ancestors sur son dernier tour de répit.

0-2
> 6-3


C'est sur ce score accablant que se termine ma journée, qui vient compléter une série de quatre Grand Prix consécutifs (Strasbourg, Paris, Copenhague, Londres) où j'échoue à une victoire du Jour 2 (6-2-1 à Copenhague et Paris, pour être exact).
Sur le moment, je suis franchement dégoûté au point de taper du poing sur la table - un geste de frustration puéril dont j'espère que Ganz ne s'est pas formalisé. Le match-up me favorisait, les mains de départ étaient bonnes et si j'ai joué le match-up de façon approximative par manque de pratique, je ne crois pas avoir fait d'erreur déterminante, tandis que ses draws se sont parfaitement alignées.

Parfois, dans un jeu comme Magic qui comporte une part de chance, il n'y a rien à faire, à part se résigner à son sort. Non pas que mon jeu ait été exempt d'erreurs tout au long de la journée : les choses auraient pu se passer tout à fait différemment si j'avais mulligané plus sérieusement en ronde 6, ou si je n'avais pas laissé la jovialité naïve de l'adversaire de la ronde 7 me déconcentrer. Et si je me sentais aussi confiant que pour Madrid lors de mon départ pour Londres, comme je l'ai alors confié à plusieurs de mes connaissances, c'était avant tout parce que je croyais en mon choix de deck. Mais la préparation, le volume de tests accumulés avec Pachyderm Pod en Modern restent à ce jour sans équivalent dans ma carrière magicienne.
Si je devais attribuer une cause unique à ces échecs - une raison plus palpable que "la variance" ou "la faillibilité humaine" - ce serait un manque d'endurance pour des tournois de cette longueur. Il fut un temps où la première ronde jouée de ces événements m'effrayait plus que toute autre ; à présent que j'ai appris à m'y préparer, ce sont les dernières qu'il me faut viser. Alimentation, gestion de l'effort, voire investissement dans le sleep-in special pour jouir d'un temps de sommeil prolongé : toutes ces voies sont dignes d'être explorées et je ne m'arrêterai pas avant d'y être arrivé.

Du moins, c'est ce qu'il faut se dire pour se motiver, n'est-ce pas ? 

Une nouvelle fois, merci à Magiccorporation pour sa confiance et les cartes qu'ils m'ont prêtées. J'espère le leur revaloir un jour avec un peu plus que des pixels sur un fond bleu. 

Merci à ma team, dont certes je n'ai pas suivi le choix de deck, mais qui m'a inspiré à en builder un que je croyais innovant. À défaut d'être innovant, il était très efficace !
Je ne remercie pas Excel London pour sa nourriture trop chère, mais je peux féliciter le staff arbitral pour leur disponibilité. L'attente entre les rondes a été longue, mais avec 2200 joueurs, il fallait s'y attendre, et mon side event de dimanche a été rondement mené. J'aurais au moins récupéré une boîte Magic Origins pour la peine d'un quatrième jour 2 manqué !


Quant à vous, n'hésitez pas à me dire dans les commentaires ce qui, à votre avis, pourrait être amélioré, aussi bien dans le ton de l'article que dans son contenu, et à me poser toutes les questions que vous voulez sur le deck ! Je serai ravi d'y répondre, d'autant que je compte streamer prochainement avec.

Ajouter un commentaire

Vous n'êtes pas connecté ! connectez-vous ou inscrivez-vous pour poster un commentaire