La dernière ligne droite : Copenhague, ou perdre quand on gagne

Posté le Vendredi 28 Juin 2019 à 00:08 par Leland_Palmer (4624 lectures)

Dernières étapes avant l’ultime Pro Tour. On en profite pour faire un point sur le format Modern Horizons… et la suite de l’aventure
Où en sommes-nous ? ça fait bientôt un an depuis le top 8 de Turin. Une seule invitation au Pro Tour s’est finalement transformée en une année complète dans le train du compétitif. Mais le terminus est proche. Je n’ai plus qu’une seule invitation, héritée du statut « Silver / Argent » qui bientôt n’existera plus. Entre temps, le monde compétitif a été bouleversé : montée en puissance de Magic Arena, création de la MPL, systèmes d’invitations… Des bonnes et moins bonnes nouvelles qui me confortent dans l’idée suivante : Barcelone sera peut-être mon dernier Pro Tour.

Alors oui, je peux toujours réaliser le score de 11 victoires sur 16 match. Mais les probabilités restent faibles et j’ai aussi d’autres projets pour la suite.

Et puis j’ai changé de travail, de nouveaux projets de vie mais ça on en reparlera plus tard.

Modern Horizon c’était comment ?

Le nouveau produit « Masters » qui ne dit pas son nom mais conserve une structure similaire : des réimpressions et nouvelles cartes qui vont cette fois ci bouleverser (entres autres) le Modern mais également une édition jouable en limité.

Le précédent ultimate Masters était par ailleurs une franche réussite. Avec du recul, je pense toujours que c’était le meilleur format limité de ces dernières années… de très loin. Heureusement, Modern Horizon s’inscrit dans cette lignée, proposant des expériences de scellé et de draft tout à fait satisfaisantes, là où certaines éditions « Masters » étaient tout simplement injouables en scellé (remember l’horrible MM3 ou le dégénéré Iconic Masters par exemple).

Commençant par le passage en revue des 10 archétypes :

UG : Le « snow » deck. Probablement l’un des plus populaires. Inutile de vous faire un dessin : il faut drafter un maximum de permanents neigeux (terrains compris) afin d’optimiser l’usage de cartes individuellement très puissantes si tout se passe bien. Par ailleurs, la stratégie peut facilement passer sur du 3,4 ou même 5 couleurs, bien aidé par la qualité des fixeurs du set. Il s’agit de mon archétype préféré.

UB « Ninja » : souvent considéré comme la meilleure combinaison du set. Comment réussir un bon deck Ninja ? 1/ des ninjas et 2/ jouer un maximum de drops à 1. Par maximum, j’entends facilement un minimum de 3-4 créatures à 1 mana évasives… et parfois encore plus.

UR « Combo » : Au premier abord, il n’est pas si aisé de définir cette combinaison qui dispose de bonnes cartes individuelles avec le terme « piocher » dans le texte. La secret tech du deck est en fait de drafter un maximum de minotaure cornépic et d’envoyer d’énormes sauces avec. L’unco Gold Izzet est également exceptionnelle.

UW «  blink » : ici on abuse des effets d’arrivée des créatures pour les renvoyer à nouveau sur le champs de bataille avec des effets de « blink ». ce n’est pas tant une stratégie qui mise sur les synergies que sur la puissance individuelle déjà élevée de ses piliers. Ainsi, les cartes clés peuvent aisément être draftées par d’autres joueurs de la table et il est parfois difficile d’assembler un deck aussi cohérent. En revanche, l’unco bleu-blanche est absolument fantastique ici.

WR Sliver. Pas besoin de vous faire un dessin. Il faut drafter ces petites horaires…mais aussi les changelins qui sont parfois encore meilleurs (oui, je pense à cette 3/1 pour 1W par exemple). Le slivoïde qui donne l’initiative est ici indispensable et le vétéran Rhox est probablement la meilleure carte « hors tribu » du jeu.

WG « Tokens » : En parlant d’un autre jeu qui abuse du vétéran Rhox, il y a cette combinaison qui parfois peut se résumer à « poser un maximum de créatures et tuer avec Macrosomie ». Ok, je schématise un peu mais le deck fonctionne à peu près comme ça.

WB « tribus » : Vous vous demandiez pourquoi il y avait un lord des chatons dans le set ? Voici la réponse. Ici l’idée et de jouer un maximum de changelins et de créatures qui apportent des bonus aux zombies, slivoïdes, Chats ou encore zombies. Perso, c’est un archétype que je n’apprécie pas beaucoup mais il y a moyen de surprendre ses adversaires !

RB : gobelins / Sacrifices : Cette combinaison est difficile à maitriser car on peut aisément partir dans trop de sens. L’idée consiste essentiellement à jouer plein de petites créatures puis les sacrifier pour bénéficier de bons bonus. A cela, on peut rajouter un sous-thème gobelin qui peut faire très mal quand on est le seul joueur dessus.

RG : Midrange auto-meule : Un style de deck qui pourrait s’apparenter à des choses que l’o, a déjà un peu vu sur Innistrad ou justement Ultimate Masters : bien garnir son cimetière et générer de la value en jouant avec. Ici, inutile de préciser ce qu’y fait Un Hogaark si vous avez suivi ce qu’il se passe en modern depuis quelques semaines…

RG « terrain au cimetière » : Enfin on termine ce passage en revue du set avec le surprenant rouge vert qui mise sur quelque chose d’assez atypique mais puissant quand on draft suffisamment d’ « élémental Ignescent » (très probablement la carte la plus sous-considérée du set)

Et voilà pour le passage en revue du set et des petites astuces pour bien drafter les archétypes. Un dernier conseil serait de rester très ouvert pendant le draft. En effet, il faut mieux partir tard sur neigeux mais être le seul à le drafter plutôt que d’être à 2 sur Ninja, ce qui se révèlerait assez catastrophique.

En scellé, les choses me semblent moins nuancées : le vert apparait comme très au-dessus et dans une moindre mesure le noir et le bleu. Les drops à 2 sont excellents et donnent la tonalité d’un format « tempo value » où les avantages se gagnent très tôt dans la partie. Comme souvent dans les scellés « Masters », le format reste dominé par les bombes qu’il est ici très aisé de splasher vu la qualité du vert et des fixeurs en général (3 communes artefact /terrains qui produisent les 5 couleurs quand même !!). Aussi j’aurais tendance à valoriser plus fortement que d’habitude de jouer 18 lands au lieu de 17, les effets « naturalisation » et les bounces.

Globalement le format est assez complexe à appréhender. Les tricks de combats y sont imprévisibles au regard des nombreux « coûts alternatifs » des sorts (le cycle des « Force » mais aussi les cartes avec la convocation, le delve etc…).

Ah, et « Hexdrinker » est de très loin la carte la plus abusée du set. En limité c’est aussi stupide que l’était Jitte d’Umezawa ou Pack Rat


2- Et ce GP Copenhague alors ?

Cette fois ci, on est arrivé le jeudi avec Kov. Normal, la ville est vaiment super cool, à condition que vous ayez gagné au loto, vu le coût exorbitant du moindre ticket de métro (3,50e) des pintes de bières (10 euros…normal) ou de n’importe quel restaurant où la douloureuse porte bien son nom.

Bref jeudi, on a visité et bu. On logeait dans une maison à quelques pas du lieu du GP.

Un démarrage parfait qui s’est confirmé le vendredi matin au MCQ, histoire de me roder en scellé (j’ai raté les APs, pour un mariage). Je m’étais un peu entrainé sur Mogg comme à mon habitude et celui-ci à payer : je construis un Vert-noir qui splashait bleu pour les permanents neigeux. Le deck suis exactement les préceptes de l’entrainement. Le pool n’est pas top top mais j’ai un des 10-15 spoilers du set : Yaugzbul. Je pense que ce pool valait un 6/10. En face de moi, ma voisine ouvre 2 Hogaark (dont un Foil) et ne construit même pas le vert-noir parfait qui lui tendait les bras.

Je perds le 1er round lors d’un duel assez serré contre un Azorius volants qui jouait 2 Piaillement de bataille, probablement l’une des meilleures uncos du limité contre laquelle mon deck est mal préparé.

J’enclenche ensuite le mode « remontada » dont je suis coutumier depuis Londres visiblement, gagne une partie très serrée contre un Super Slivoide (2-1), je parviens ensuite à battre 2 fois une Serra avec l’aide du précieux Strix du blizzard (2-0), gagne la bataille de la value contre un Rouge-noir bizarre (2-0) et enfin bat sur le fil un mirroir de jeux neigeux où Yaugzbul remporte la bataille du stall (2-1). Je choisis volontairement de Draw la dernière round pour partager les tix, puis offre la victoire à mon adversaire qui avait besoin de ses 2 byes au GP.

Un très bon premier tournoi. Le deck était fluide et j’ai l’impression d’avoir battu des jeux meilleurs ce qui fait toujours plaisir. Je gagne quasiment une boite de Modern Horizon.

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Samedi, le pool du GP sera beaucoup moins cordial. J’ouvre un pack franchement médiocre. J’ai une kess, mage dissident très colorée et un Ninja 3/1 qui pose des clones de lui-même quand il touche l’adversaire. Pour le reste c’est assez médiocre. Pas vraiment de drops à 2, ni de removals. Des piocheurs partout mais pour quoi faire ?

Du coup je tente le défi : un Grixis Control avec tout ce que je peux jouer de contresorts, piocheurs et removals pour espérer tuer sur le long terme. Le deck me semble assez mauvais contre les aggros mais j’ai alors préparé un bleu-vert de réserve qui semble très bien outillé pour les battre. En gros, ça va être très compliqué. Le pool est un 4/10 hélas.



Round 3 (j’ai les deux bye), je me fais dérouler par un vert-noir aggro qui joue « Hexdrinker » T1. Mon deck ne peut vraiment rien contre. C’est plié en 8 minutes.

Round 4 c’est le crève-cœur contre un Orzhov aggro (décidemment). Je gagne la une aisément mais perd la 2 sur le fil. Je commence la 3 en Mulligan 5 mais je vais totalement revenir à la toute fin de la game en étant à 1 pv. Hélas, mon adversaire top deck un … Vesperlark salvateur qui peut réanimer un Rats des cryptes létal.

Round 5 vs UB Ninja, on est passé tout près du 0-3. Déjà en perdant la une sur death. La 2 se passe beaucoup plus aisément avec un bleu vert très armé contre ses petites créatures. La 3 va quant à elle ressembler au parcours du combattant à l’image de la round 4. Je finis à nouveau très bas en point de vie et je dois chumbloquer une 7/7 vol démon qui mobilise la plupart de mes draws. Au sol je passe quelques points et des paris se révèlent gagnants, notamment quand je parviens à faire passer un ninja 3/2 qui pose une 1/1 vol décisive.

Pause dans le tournoi. Je gagne enfin un match. Il faut maintenant remporter les 3 suivants. Depuis 1 an j’ai compris mon problème. Je suis un diésel qui a tendance à se reposer lors des premiers rounds pour me battre comme un diable ensuite. Dans le même état d’esprit je joue très mal quand je mène et inversement. C’est un vrai souci sur lequel j’ai essayé de travailler car je sais que j’en ai les moyens. Toutes mes meilleures performances de l’année se basent sur des mauvais départs : Le PT Atlanta à 1-2 pour finir 12-4, le RPTQ London à 1-1 pour finir 5-1 ou encore Londres à 0-1 pour remonter à 5-1 et perdre mon ultime round. Hier encore, le MCQ avait commencé de la pire des manières.

Bref j’ai confiance dans ma capacité à remonter mais pour le reste….

Round 6 je retrouve justement mon adversaire de la round 1 du MCQ. Encore des parties serrées où je perds la une à force d’affronter des aggros (ici encore un UB Ninja) et c’est à nouveau le Simic Midrange qui va casser les velléités adverses lors de parties longues mais maitrisées. Allez plus que deux.

La round 7 commence étrangement car mon adversaire se prend une… game loss…. Son deck est contrôlé par les arbitres et, il sait pertinemment qu’il a une carte MD qui n’est pas censé y figurer, le dit à l’arbitre et prend une sanction relativement souple pour quelqu’un qui sait ce qu’il fait et qui a déjà pris… un autre game loss à la ronde précédente pour la même histoire. Bref, je commence à 1-0. Grixis commence fort mais il parvient à revenir miraculeusement. Heureusement j’ai attendu patiemment avec un minotaure cornépic et je charge enfin pour 18 dommages ( !!) quand les feux passent enfin au vert.

Allez on passe sur la manche décisive mais y repenser n’est pas facile.

Je viens d’écrire que j’essayais de travailler sur ces moments où je mène. J’ai encore du chemin visiblement.

Mon adversaire de la Round 8 est un semi-débutant. J’ai le play et il mulligan à 5. Allez savoir pourquoi mais avec une sortie totalement fonctionnelle je vais faire tous les choix les plus mauvais/tordus possibles alors qu’en jouant très simplement la partie était pliée. Je perds l’imperdable…. A la 2, la partie est tout aussi à mon avantage. Je fais un départ aggro canon avant de tout miser (à juste titre) sur des 1/1 vol pour finir le travail. Certes je rate le land drop quasi-létal pendant pas mal de tour mais surtout j’oublie de sacrifier mon terrain qui mettait 2 compteurs +1/+1 sur une de mes volantes. Du coup, j’ai encore perdu tout seul. Les deux manches en plus.

Aïe c’est rude car c’est 100% ma faute. Sur ces deux derniers GP je perds par ailleurs coup sur coup les manches décisives. Plus globalement mon année de GP aura été très étrange. Commencer par un top8 pour ensuite rater Consécutivement SIX jours 2 alors que j’avais les byes. Je ferai le bilan à la suite de Barcelone mais je pense qu’il y a beaucoup à en dire.

Très bonne nouvelle de la journée, Quatre Français sont à 8-0 : Alexandre HABERT, Damien GUILLET, jean-Emmanuel DEPRAZ… et Etienne XXX, un joueur confirmé mais dont ce n’est que le 2ème GP. Bref, les deux derniers finiront ensuite à 9-0 et connaitront des parcours en jour 2 diamétralement différents. Etienne fera ainsi son premier Top8 et partira jouer le Mythic Championship Richmond.

Depuis Londres, j’ai appris à mieux digérer les défaites. Franchement j’en suis très content car j’ai pu être parfois très saoulant dans le passé avec ça. Un petit resto à 5 et je me suis senti beaucoup mieux.

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Quand on se venge sur les Side Events


Pour la première fois, je me suis entrainé à drafter le set sur MTGO. Quand on revient de Magic Arena, ça fait juste un énorme choc tellement le truc est nul…et cher. Je pense me faire un bon matelas de Tix avec une moyenne de 2-1 mais c’est plutôt une win Rate de 31% qui m’a attendu après 6 drafts Online où il est vrai que de bien mauvaises manipulations et des games beaucoup trop tardives n’ont pas joué en ma faveurs. Enfin que ce soit 30, 40 ou 50% ce n’est globalement pas bon. A Copenhague j’ai envie d’en découdre. Remember, je joue mieux quand je pense que c’est dead pour moi. Sacré tête de mule.

Les 3 drafts modern Horizon se passent donc à merveille.

Au premier je draft un Golgari Midrange automeule qui m’a semblé être très puissant. Je fais 2-0 et draw volontairement une finale avec un autre joueur qui a lui aussi un très bon deck mais je ne veux pas faire patienter mes potes. Draw la finale est une pratique très courante en side de GP



Mais je décide de ne pas draw sur 2ème draft, tellement le deck est….fumé. Un mono-rouge, oui monsieur, avec toutes les synergies abusées de la combinaison. 15 lands et une Serra… en side. Et ouais. Le tractopelle est efficace et termine à 3-0



Enfin, on termine avec une très joli 5CC neige. Le deck me semblait vraiment bien mais de biens mauvaises sorties m’arrêtent aux portes de la finale dans un miroir de decks neiges qui racontaient les deux facettes de l’archétypes (un UG très aggro pour lui, une coloré contrôle pour moi).



Bref, 6-1 sur cette dernière journée, ce qui porte à 12-4 (4-1, 3-3, 5-1) le score du Week-end. Un chouette bilan même si je suis encore passé à l’essentiel. De quoi prendre un peu confiance avant les 2 dernières étapes.



Juillet – fin du game.

On s'arrête ici pour ce soir. Un dernier article viendra clôturer cette surprenante année et l'on y parlera des deux prochains gros tournois : Le redbull Untapped Bruxelles puis le Pro Tour Barcelone. Le premier ne vous dit peut être pas encore grand chose car il s'agit d'un tout nouveau réseau de tournoi au Prize Pool digne d'un beau Grand Prix ! Ces prochaines étapes se joueront en Modern et en limité Modern Horizons. Je suis toujours alergique à ce format construit mais on va se battre...pour une dernière fois.
A très vite,


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