Report PT Barcelone - Le bilan des bilans

Posté le Vendredi 09 Août 2019 à 21:56 par Leland_Palmer (5263 lectures)

Un article fleuve pour vous raconter mon dernier Pro Tour. Ce que ça représente et ce qu’il se passera ensuite.
" Barcelone
Des pavés, du soleil, des visages
Un été plein d'images
"

Il y a un an, mon premier report commençait par les débuts, Kamigawa, l’amour du Chaos Draft .Ici, on commencera par la fin. Je n’ai pas réalisé un score suffisant au Mythic Championship (« MC ») Barcelone pour me requalifier. Entre les deux, c’était la folie.


La préparation

Barcelone était la dernière étape d’un périple d’une année, débuté à Turin et qui s’est ensuite étalé sur 13 villes, 9 pays et 2 continents. On appelle cela une « saison » : 4 cycles de 3 mois où l’on comptabilise des « pro points ». En gagner beaucoup, c’est l’assurance d’être à nouveau invité sur les plus grands tournois de l’année. Et j’ai été assez chanceux pour gagner 4 invitations de Pro Tour/MC à la suite en 1/ faisant top 8 du GP Turin, 2/ réalisant le score de 12-4 à mon premier Pro Turin, 3/ gagnant le RPTQ Lyon puis 4/ utilisant le « joker » du statut Silver hérité de ces précédentes aventures.

Pendant cette période, de nombreux évènements sont venus bouleversé ce système bien rodé : Magic Arena a rencontré un très large public, ce qui a bouleversé le monde du Magic Compétitif. J’ai également changé de travail ce qui a entravé mon implication dans Magic ces derniers mois.

C’est pourtant dans ces conditions qu’il a fallu enchainer depuis le MC Londres  et ce sera cette fois ci en format Draft Modern Horizon // Construit Modern. Bref, ça commençait décidemment mal puisque le Modern est probablement le format que je maitrise le moins bien et pour lequel il est plus difficile de tester online, n’étant pas disponible sur Magic Arena.

L’équipe de préparation s’est très vite organisée autour d’un noyau dur d’excellent niveau : Jean-Emmanuel « Jirock » DEPRAZ (qu’on ne présente plus), Julien STIHLE (connu pour sa maitrise de Tron), Louis DELTOUR (l’un des meilleurs joueurs mondiaux de Modern), Alex HABERT (vainqueur du GP Londres), Arnaud HOCQUEMILLER (actuel champion du monde en équipe), Rémi FORTIER (organisateur du bootcamp) et un petit nouveau… Vincent HOCQUEMILLER, « frère de » et fraichement qualifié lors du dernier MCQ Français. Vincent représente un peu ma situation il y a un an. C’est sa première fois et il a très envie de donner son meilleur pour ce tournoi « quitte ou double ». Pour accompagner cette belle équipe. Impossible de ne pas non plus citer Florent TOUPRY, qui nous a accompagné tout au long du séjour et dont vous retrouverez ici quelques photos.

Ensemble, nous allons louer une magnifique villa dans les hauteurs de Barcelone. Piscine et terrain de badminton à disposition pour une semaine d’entrainement très studieuse. Je n’ai pas vraiment eu le temps de jouer en Modern en amont par manque de temps et je décide de partir avec un deck Eldra tron gentiment prêté par Magiccorporation. Ma stratégie est simple : je ne vais pas chercher à trouver le meilleur deck mais je vais apprendre à maitriser en une semaine l’un des principaux challenger du metagame Modern.

Par ailleurs le metagame Modern a connu quelques bouleversements depuis 3 mois. 2 éditions majeures sont sorties : Modern Horizons bien sûr…. Et la Guerre des Planeswalker (Narset, Teferi, Karn…). Bon, il y a aussi Magic 2020 mais les apports en modern y sont plus… discrets. Bref, la carte qui a tout bouleversé ces derniers mois s’appelle Hogaak. S’il fallait la décrire schématiquement on pourrait dire qu’au sein des jeux cimetières, c’est une 8/8 pour 0 manas qui arrive au Tour 2. Par mal, non ? Et comme si cela ne suffisait pas, Wizard a édité d’autres cartes qui permettaient à ces jeux-là de partir en Combo au Tour 3 assez régulièrement.

Le jeu était tellement menaçant que la carte « pont des enfers » a été bannie pour annihiler la partie « combo ». Ce choix allait-il être suffisant pour affaiblir un jeu qui s’inscrit dans un metagame resseré autour de quelques jeux seulement ? UR Phenix, Eldra Tron, Humains, vert-Tron, Jund et UW control représentent les piliers d’un écosystème autrefois plus diversifié.

Revenons donc à la phase d’entrainement. Les premiers jours en Espagne se sont concentrés sur la maitrise du format limité. 4 drafts ont été organisés. Il en est ressorti que bleu-noir et Rouge-noir étaient les deux meilleures combinaisons du format. A l’inverse, le blanc semble plus en retrait. De mon côté, j’ai eu à cœur de drafter des decks inconnus afin de ne pas reproduire les erreurs de la préparations Londonienne où j’avais beaucoup forcé les draft blanc aggro en test avant de (mal) piloter un Izzet Control qui s’était crashé 0-3 au Pro Tour. Je réalise même un 3-0 sur l’un de ces 4 drafts.



De lundi à mercredi, nous retournons aux parties de Modern. La majorité de l’équipe est divisée entre Jund et UW Control. Je sais d’avance que je serai le seul à joueur Eldrazi Tron et fait office de « sparing partner » pour aider mes coéquipiers à mieux appréhender le Match Up pendant que je perfectionne mes choix de plays et de construction.

Ma liste d’Eldrazi Tron est assez classique. Je joue évidemment les 16 terrains classiques du Tron/eldrazi temple auxquels je rajoute des lands utilitaires. Ma base de mana se distingue donc par la présence d’une 3ème Wastes pour affronter les decks interactifs à base de Path to exile/ Assassin’s Trophy/Casse land. Quant au choix des sorts, j’ai testé pas mal de choses différentes dont des Ulamog à 10 manas qui se sont révélés décevants. Un choix final assez fort consistait à jouer 4 pierre de l’esprit pour stabiliser mes sorties. Je remercie mes coéquipiers de m’avoir orienté vers ce choix très pertinent. En side j’ai accordé une grande importance aux cartes anti-cimetières car nous avions deviné qu’Hogaak allait être de retour plus vite que prévu. Enfin, on retrouvera pas mal d’outils classiques du jeu où j’ai privilégié les sorts généralistes aux « silver bullet » destinés à battre des jeux très spécifiques.

Vous retrouverez donc ma liste ci-dessous :



Cette période je l’ai vécue avec un sentiment mêlé d’excitation et de tristesse. Je voulais en découdre mais je savais bien que mes chances de me requalifier étaient faibles. Il fallait réitérer l’exploit d’Atlanta pour y revenir. L’échec de Londres était encore très vif dans ma tête et j’avais plus peur de partir par la très petite porte que de ne pas me requalifier tout court.  Aussi, je commençais à être un peu trop fatigué par ce rythme de vie où il faut se maintenir au meilleur niveau en permanence sur 3 formats. Je commence à avoir d’autres envies et priorités.

La veille du Pro Tour, on va quand même tenter un MCQ à 64 joueurs en mode éliminatoires. Il faut donc gagner ses 6 matchs pour ne pas avoir à utiliser mon invitation « Joker » à Barcelone » et ainsi la reporter au MC suivant. J’ai hésité à m’y inscrire… l’envie n’était pas au rendez-vous… mais je me suis laissé convaincre par mes coéquipiers.

R1 vs Hogaak.

On commence par le grand méchant. Alors je vais vous dire comment je peux espérer gagner ce MU en round 1 : non pas spécialement en tout misant sur une calice qui ne l’arrête pas totalement mais plutôt en mulliganant agressivement pour jouer un Karn, the great creator le plus vite possible et ainsi tutoriser un piègepont chargé d’annihiler la stratégie adverse. A la 2, le plan anti-cimetière s’occupe du reste.

Bref, je perds quand même la une mais gagne aisément les deux suivantes. De bonne augure contre le grand méchant du Week-end! 2-1

R2 vs Eldrazi Aggro

Une version plus agressive que la mienne mais qui tient très mal le long terme. J’ai les bonnes réponses à la une et remporte la guerre des Karn à la deux. 2-0

R3 vs Humain

Je pars à la une avec le tron Naturel, suffisant pour me montrer plus agressif que mon adversaire. A la 2, je garde une main avec All is dust qui finira le travail. 2-0

R4 vs Naya aggro

Déjà en quart de final contre un jeu assez original qui digère mal une calice à 1 mana. Je gagne la une avec l’aide de ce bel artefact mais perd la deux à un fil. Néanmoins, la partie prend une tournure étrange. Je commence à commettre des petites erreurs qui deviennent de plus en plus grosses. On appelle cela « snowballer » et c’est mon pire défaut dans le jeu. Je sors donc progressivement de la game et saccage totalement une dernière manche gagnée d’avance où j’avais assemblé la combo « Baliste ambulante » + « Collier du basilic ». Je perds 1-2 et malgré le score très satisfaisant je ne peux m’empêcher de m’en vouloir terriblement pendant le reste de la soirée.

Cette mauvaise maitrise des émotions me coutera très cher pendant le tournoi du lendemain.





LE PRO TOUR

"Barcelone,
Souvenir de nos nuits haletantes
D'un été qui me hante
"

JOUR 1 - DRAFT

Ce dernier Pro Tour ne sera pas comme les choses. La table 39 est appelé en Feature. Et je suis en table 39.

Je me dirige vers l’équipe du coverage, un juge m’indique ma place à une table où figure à ma gauche Marcio CARVALHO, l’un des meilleurs joueurs du monde en limité, et juste en face Paul RIETZL. Paul en limité ça donne quoi ? Oh juste 22 victoires consécutives d’affilée en draft sur les derniers Pro Tour. Ok, on va se battre. Frank Karsten, un autre grand joueur et membre de la team coverage se penche vers moi. Il enregistrera mes picks.  Ok, Karsten va suivre mon draft en plus. On est bien, c’est le Pro tour.

L’attente est longue. Le reste de la salle a déjà commencé à ouvrir ses packs. Nous devons patienter afin que le coverage vidéo soit prêt pour ouvrir les premières cartes. On a chaud sous les projecteurs. Le tout dans un silence de mort.

Premier pack. Des bonnes communes (notamment un blast à 5 rouge) mais surtout un slivoïde rare blanc-rouge qui est peut-être la meilleure raison de se lancer dans un archétype jugé faible. Evidemment je le pick puis Marcio me passe un Shinobi lamelune, peut-être l’une des meilleures communes du set. Ce que je ne sais pas encore c’est que Marcio à first pick la meilleure rare du set : vents d’abandon. Je prends aussi un blast rouge Pick 3 puis m’arrive un premier slivoïde tranchant en Pick 4. C’est probablement un signal pour me dire que l’archétype est ouvert.

Au pack 2, j’ouvrirai un squelémental d’éclairs mais c’est surtout le pick 3 où je dois choisir entre la gold slivoïde unco et celui qui donne l’initiative. Je privilégie le 2nd bien plus adapté à mon jeu en espérant que l’autre fasse le tour. Ça n’arrivera pas.

Au pack 3, j’ouvre à nouveau… squelémental d’éclairs… Pas grave, je complète mon jeu avec des changelins et abouti au deck suivant :



En gros, le bon point c’est que j’ai de la force brut. Le mauvais c’est ma courbe de mana où je manque cruellement de drops 2 et 3 que je n’ai tout simplement pas vu pendant le draft. J’en viens à jouer 2 cachets utiles pour enchainer avec les trop nombreux drops à 4. J’imagine alors que mon jeu se situe entre 1-2 et 2-1. J’apprendrai par la suite en revoyant le coverage que notre draft avait abouti à des decks globalement médiocres autour de la table.

R1 vs WG Midrange

On commence le match dans la feature Zone où j’affronte le fort sympathique Sam Marty qui a également drafté un « vents d’abandon ». Cette nouvelle me glace mais heureusement il ne la piochera/jouera jamais et nos 3 parties ont été particulièrement moches avec des problèmes de mana des 2 côtés.



2-1  (1-0)


R2 vs Marcio CARVALHO (UW aggro)

Comment vous raconteur ce match ? Si vous avez un peu suivi le coverage en ligne c’est probablement celui que vous attendez pour….bien des raisons.

Pour commencer, je comprends que je vais être en « feature match », c’est-à-dire filmé, à partir du moment où je vois Marcio s’asseoir à côté de moi. Une énorme excitation m’envahit. On fait du compétitif pour connaitre ces moments-là et ce début de matinée a juste été incroyable.



A nouveau, joie du coverage oblige, nous devons attendre que tout soit prêt avant de commencer. J’essaye de me détendre en esquissant un petit sourire à la caméra puis le match débute. Je commence avec une sortie plus agressive que mon adversaire qui revient doucement dans la partie alors que je commence à partir en full. Je perds ainsi à la 1. La relecture du coverage me montrera que je pouvais la gagner en me lançant dans des attaques suicides mais c’est facile à dire quand on connait la main de l’adversaire…. Pour la 2 je vais avoir moins de mal à comprendre pourquoi je l’ai perdu. Je garde une main à deux manas avec des bêtes à deux manas. Les 3ème et 4èmes lands sont vitaux pour la gagner. En face mon adversaire est en death quand je piohe le 3ème land. Trop heureux de prendre un avantage précieux j’attaque tout de suite avec mes 2/2…. Avant de me rendre compte qu’il a un terrain animable 2/3.

C’est la bourde en mondovision.

Par la suite, je mettrai trop de temps à piocher mon 4ème terrain contrairement à Marcio qui m’achève avec une attaque létale là où ma 2/2 aurait totalement fait la différence. 0-2 (1-1)

Bon voilà, vous avez l’histoire. Le stress, la compétition, l’excitation et l’émotion. Voilà comment on en arrive à faire ces bêtises.

R3 vs UB Ninjas

J’ai du mal à me remettre de la game 2. Je fais aussi des micro-erreurs contre un jeu plus fort que le miens et prends vite la porte. 0-2 (1-2)

Evidemment déçu de cette portion de draft qui me mets dans une mauvaise situation pour la suite. Surtout ne pas vivre Londres à nouveau.



JOUR 1 - MODERN

R4 vs UR Phenix

Le premier d’une longue série. J’ai pas mal testé le Match up en ligne et mène ma barque sur 3 games très serrés. A la dernière, j’ai 2 pioches pour espérer une carte active et gagner la game. Ça n’arrivera pas. 1-2 (1-3)

R5 vs UR Phenix

Je perds la une. La deux va encore se jouer à rien alors que je pars sur une full monumental qui m’oblige à topdecker un Karn/balliste létal au dernier moment. A la 3, je mets en place un plan beaucoup plus efficace et prends mon adversaire de vitesse avec une armée de 5/5 célérité. 2-1 (2-3)

R6 vs Pascal VIEREN (UR Phenix !!!)

Oh, un très gros client encore. Il faut croire que ça a contribué à me motiver pour sortir mon meilleur tennis. En calculant bien mon coup, je parviens à placer de justesse un piegepont qui donne le temps de locker mon adversaire alors que j’étais à portée de foudre. Je perds la 2 mais pars à nouveau sur une grosse sortie avec une armée de voyant ligatureur des pensées qui vont se charger de préparer le terrain avant qu’Ugin ne mette fin aux menaces adverses. 2-1 (3-3)

R7 vs Eldrazi Tron

Ouf, on est revenu dans le tournoi. Plus qu’une victoire pour le jour 2. Ça commence par un toss remporté, et la première manche qui va avec, contre un mirroir où ma version est en position défavorable. Ensuite je pense que je négocie assez mal mes mains de départ en conservant des sorties trop passives. Dans les deux cas, mon adversaire dégainera plus vite son Karn. 1-2 (3-4)

R8

Vous vous souvenez peut-êre de mes derniers reports où j’ai raconté àmes deux matchs de « win and in » perdus à la suite à Londres et Copenhague. Autant vous dire que là j’ai les crocs. Je ne vais pas conclure cette année sur un nouvel échec à la porte du Jour 2.

Vs Cheerios

Ok, je vous avoue que je connaissais vaaaaaguement le deck sur le principe mais vraiment pas plus. A tel point que je me demande si cette pile qui joue un maximum d’artefacts à 0 mana est un bon match Up. Des artefacts à 0 manas vous dites ? A ouais Calice à 0 c’est fort.

En gros, ça passe en 10 minutes, 10 minutes pour conclure 9 ou 10h de combats. 10 minutes qui m’amènent en jour 2 au terme d’une longue très longue première journé ponctuée d’émotions. (2-0, 4-4)

Certes, je termine à 4-4 alors qu’il faudra faire 7-1 le lendemain pour me requalifier mais en vrai ça n’a pas d’importance à ce moment-là. J’ai relevé mon défi : un Jour 2 en PT Modern. Mon 3ème jour 2 en 4 Pro Tour.

En parallèle, Arnaud HOCQUEMILLER réalise le score exceptionnel de 8-0. Pour le reste de la team, nous sommes 6 sur 7 à passer en jour 2. Alex, pourtant incroyable d’efficacité ces derniers mois, ne passe pas le cap. Parfois, Magic est injuste.

Evidemment je ne l’ai pas encore évoqué, trop occupé à affronter des Phenix 3/2 vol, mais la star du jour 1 était évidemment HOGAAK. J’en ai parlé ici ou là mais le deck était bien au rendez-vous, s’imposant à la fois comme le deck le plus joué / le plus anticipé / avec les meilleurs résultats. De loin.




JOUR 2 – DRAFT

Ok, on a un compte à régler avec le draft. Depuis mon premier Pro Tour je collectionne les scores négatifs. Pas moyen que je fasse un mauvais score, on partira avec les honneurs.

A ma droite, check, je connais pas. A ma gauche… Pascal VIEREN ! Pas de soucis pour drafter à côté des meilleurs joueurs du limité. Je l’ai appris à la dur la veille ;

Le draft en lui-même est assez peu intéressant à commenter. L’entrainement au draft Modern Horizon m’a appris qu’il fallait surtout chercher les spots libres. Ici, c’était visiblement vert-rouge où je pick 3 élémental ignéscent…. Probablement la meilleure commune de l’archétype.

Hélàs, j’ai peut-être eu la main un peu trop lourde sur le splash bleu jugé trop présent. J’ai souvent sidé le deck de la manière suivante :



R9 vs WR Slivoïde

On commence par l’autre bon joueur du draft : Mark Jacobson qui joue une bien meilleure version de mon pack d’hier. Full puis Death. C’est lui qui remportera la table de draft. 0-2 (4-5)

R10 vs Mono noir splash UG (??)

Allez, je n’ai plus le droit de perdre pour aller à Richmond. Le 7-0 easy ! Et ça commence après une victoire facile contre un deck dont je n’ai pas trop compris le fonctionnement. 2-0 (5-5)

R11 vs WB Changelins

La une est très serrée mais la seule présence de « prières exaucées » suffira à faire pencher la course au point près. La 2 se jouera dans les mêmes conditions mais la pièce retombera de mon côté. Nous avons très peu de temps pour jouer la 3 et je pars sur une main mono-rouge qui frappe comme la foudre. 2-1 (6-5)

On l’a fait. Psychologiquement l’impact est important pour la suite du tournoi. Je n’ai pas grand choses à perdre, il faut maintenant viser le score de 3-2 sur la portion Modern.



JOUR 3 – MODERN

R12 vs UW Control.

On affronte ici un bon joueur canadien, Daniel Fournier, qui joue une version « neigeuse » du classique UW Control avec 2 « en terrain glissant » plutôt favorables contre mes légions d’Eldrazis. La une est très longue et je tente surtout de ne pas mourir à la deux. Hélas il me tue à 2 minutes de la fin du temps. La 3 commence à peine qu’il faut décider si quelqu’un la concède à l’autre. On compare nos mains et il semble que j’avais une meilleure sortie. Il me la concède. 2-1 (7-5)

R13 vs UW Control

Une version très différente avec une légion de contresorts et 4 !! snapcaster Mage pour ne rien laisser passer. Je perds la une sur une accumulation de contres bien sentis. A la 2, je parviens à mettre mon adversaire assez bas pour espérer topdecker n’importe quoi et gagner. La 3 part aussi vite à mon avantage car mon adversaire se retrouve trop vite à nu. La combo Karn + revêtement de liquide métal viendra à bout de ses ressources. 2-1 (8-5)

R14, R15 et R16 vs Hogaak.

Je suis chaud comme la braise. N’importe quelle victoire me rapporte des points pros et de l’argent, voir même une qualification car le 7-0 n’est plus si loin.

Mais c’est le moment où le grand méchant décide de se pointer.

Et vous connaissez déjà la fin,

Impitoyable.

3 très gros joueurs se succèdent : kentaro Yamamoto, Christiano Calcano et Joao Andrade… et tout va se dérégler. Je perds la 1 deux fois sur trois puis se sont mes leylines qui vont partir en vacances pendant que les topdecks adverses d’assassin’s trophy vont se succéder pour enterrer cette fin de journée. 0-2 / 0-2 / 1-2 (8-8)

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Une fin de journée un peu raide qui marque aussi la fin d’une aventure si particulière. Je pourrais vous en parler plus longuement mais il faut aussi savoir accepter les défaites quand elles sont sans appel. Les résultats sont globalement positifs au sein de l’équipe france : Jean-Emmanuel, Vincent et Louis terminent à 9-7. Julien concède un match à Arnaud pour lui permettre d’atteindre le score de 11-4-1 obtenu in extremis après une 2ème journée plus difficile.

C’est forcément l’heure des adieux. Je ne sais plus celui qui dit aux autres « Bon courage pour ta requalification ». Le terminus est arrivé à l’heure prévu et je descends du train d’un commun accord.

Je pourrais vous en parler plus longuement mais ma tête n’était plus à Magic en cette fin de soirée. Le lendemain je pourrai rejouer au Magic que je préfère. Celui de Kamigawa et des Chaos Draft

"Te voilà c'est bien toi rien n'existe
Dès demain
Tous les deux nous irons vers la vie
Barcelone
Sur le port, dans le vent qui se lève
Je vois vivre mon rêve
Barcelone
"
Boris Vian, Barcelone





Le Bilan des Bilans

Vous qui avez lu tous ces reports, je ne peux que vous remercie. J’espère que vous avez appris des choses sur le monde du compétitif et que vous avez pris autant de plaisir que moi à écrire et suivre ces aventures.

La suite c’est le retour aux Avant-Premières au boutique, à l’analyse du limité (brillamment tenue par Zygomatic et Hemelt en mon absence !), aux draft maison avec les amis. Aucune ironie ou déception dans mes propos, j’en crève d’envie.

Le retour au compétitif ? Oui bien sûr j’y reviendrai. Là, je m’accorde une petite pause. Je ferai surement le GP Utrecht mais ce sera probablement le seul pour le reste de l’année.

Puisqu’on en est à l’heure des bilans, la saison 2018-2019 c’était :

4 PRO TOUR et 7 GRAND PRIX, de Turin à Barcelone

3ème au GPTurin.

19ème, 66ème, 420ème et 190ème sur mes quatre Pro Tour (sur environ 500 joueurs à chaque fois)

7450 dollars de gains, auxquels se rajoutent les billets d’avions payés et l’aide de sponsors (BIG UP MAGICCORPORATION !!!)

131 matchs joués en format « compétititif pour un WIN RATE de 59,5%

En Pro Tour un WIN RATE de 57%, qui se décompose ainsi :

43% de WR en DRAFT (bouuuuuh !)

80% de WR en STANDARD (Mono blue Powaaaa !)

47% de WR en MODERN (pas si mal vu mon niveau)

Mon deck préféré de la saison : Le mono bleu tempo du RPTQ Lyon. En avance sur les listes de la salle.

La carte de l’année : curieuse obsession. What else ?

Mon draft préférée : Bleu vert ramp spoilers // Draft 1 PT Cleveland (3-0)

Le pire moment : ces moments après le draft à 0-3 de Londres

Le meilleur moment : Le Win and in pour le top 8 de Turin. Je suis à 1-0 et nous rentrons dans les tours additionnels. Mon adversaire ne fait rien sur son dernier tour et je me tourne alors vers l’arbitre pour demander : « du coup j’ai gagné ? »

La bourde de l’année : On l’a vu un peu plus haut, non ? Ou sinon l’Azcanta que j’ai oublié de flipper en « finale » du RPTQ Lyon.

Le meilleur play de l’année : [pendant la course du matin à Atlanta] « Jean-Emmanuel, je pense que je vais jouer mono-bleu à ce Pro Tour»

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Un très grand merci ensuite à tous ceux qui m’ont accompagné. La team des Pro Tours, en particulier Jean Emmanuel DEPRAZ, Julien STIHLE, Eliott BOUSSAUD, Théau MERY, Rémi FORTIER et Pierre DAGEN.

A Eric, Aurélien, Cosme, Thibault, Sébastien, Jonathan etc… qui me supportent quand je cherche à tout prix à arracher les victoires en draft amicaux

A toute la team Magiccorp (à nouveau) qui m’a soutenu tout au long de l’année sans discontinuité et avec le meilleur accueil du monde possible.

Au Forum Magiccorp qui a permis à Leland_Palmer d’exister.

Aux 2/2 qui attaquent dans les 2/3 quand on commence à jouer

A Boyaki avec qui j’ai appris à jouer. Rouge-noir artefact vs blanc-vert point de vie. Kokusho, l’étoile du soir vs L’entité sans âge. Les bases.

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