Topic littéraire

J'ai fini de lire le cycle de l'Assassin royal récemment (il me semble que kakkhara l'a lu il y a quelques années si je ne me trompe pas). Je regrette les lenteurs de quelques tomes (notamment les livres 3 et 9 pour lesquels j'ai eu un peu de mal à rester dans l'ambiance), mais la série se lit bien.

Oui j'ai lu ça il y a longtemps, j'avais pas mal accroché au premier cycle, jusqu'au tome 6. Après, c'était plutôt la descente aux enfers. Le pire c'est que j'ai lu depuis les aventuriers de la mer en me disant depuis le premier tome, c'est la même chose en moins bien, et que j'ai quand même été jusqu'au bout. je peux même pas dire que je m'attendais à ce que ça s'améliore.

Enfin l'assassin royal ça reste une série correcte malgré tout.

Ici comme LG, mes nuits tendant à durer deux semaines.

Chapitre 2 : la série noire c'est bonnard

Dans les plumes ( John D Macdonald, 1951 )

Une sorte d'homme de main, Teed, a une liaison avec la femme du maire, qui est assassinée durant un rendez-vous avec Teed. Celui-ci cache le cadavre et cherche à déjouer la machination contre lui.
Très classique récit de on-dégage-les-corrompus-de-cette-ville avec un héros à la Continental Op, Dans les plumes n'est pas à proprement parler un mauvais livre, il a la sécheresse d'exécution, la rapidité et l'efficacité des bonnes séries noires ; le problème est qu'on a un peu le sentiment d'avoir déjà lu ça en mieux chez Dashiell Hammett notamment ( sans compter les Raoul Whitfield et les Paul Cain, certes antérieurs mais qui pour le coup sont beaucoup plus embrouillés que ce Macdonald là ) et il est assez curieux, au vu de la réputation d'auteur original qui sied à MacDonald, de le découvrir par cette histoire un peu trop déjà vue quoique bien menée. J'essayerais quand même d'en lire quelques autres. La fin est très bonne.

Libres sévices ( Deanne Barkley, 1978 )

Un serial killer tue des gens au hasard sur une autoroute. On suit ainsi la route - parfois au sens propre - d'une dizaine de personnages qui croiseront, directement ou indirectement, la route du tueur.
Cet excellente série noire injustement méconnue est ma plus grosse baffe dans le genre depuis un bon moment. Tous les ingrédients y sont : excellente histoire ( on ne sait jamais à quoi s'attendre de la part des personnages ), galerie de portraits aussi vivante que noire, aspect violemment amoral ( l'héroine est une sorte d'infirmière qui ne rêve que de se faire sauter par un inconnu rencontré par hasard, la gamine de 13 ans semble sexuellement active, le couple de hippies n'a pas grand chose de rassurant ) et récit mené sans le moindre temps mort. Clairement une des pépites du genre.

On tue aussi les anges ( Kenneth Jupp, 1981 )

Une groupie de rockstar est violée en revenant d'un concert. Plus tard, l'agent de la rockstar en question couvre la tournée de celui-ci, tournée qui ne se passe pas tout à fait comme prévu.
Livre intéressant dans son histoire - une féroce critique de l'univers du Rock N Roll - mais qui laisse au final un arrière-gout frustrant dans la bouche, du fait de personnages secondaires un peu inutiles ( les gamines du commissaire et leur sexualité débridée, la femme du narrateur ) et d'une fin certes originale mais qui donne une impression de baclage assez net. J'accroche plus à l'idée du rockeur-anti-rock constituée par le véritable héros qui sort le livre du manichéisme dans lequel il aurait pu se vautrer, et il est curieux de voir comment la série noire a souvent tordu les intrigues policières évoquées en début de livre pour partir dans une direction totalement autre. Mais j'admets que j'en attendais un peu plus.


Chapitre 3 : La science-fiction c'est bon 

IGH ( James Ballard, 1975 )

Dans un gratte-ciel de 40 étages, la situation ne cesse de se dégrader. Trois personnages apprennent à réadapter leur conduite à une société retournant progressivement à la barbarie : le documentariste Wilder, qui habite en bas, l'architecte Royal, qui habite au-dessus, et le docteur Laing, vivant au milieu.
Comme souvent chez Ballard le résumé est pour le moins curieux, et comme souvent on arrive à croire totalement à son histoire a priori invraisemblable, notamment parce qu'en insistant toujours sur les détails révélateurs ( les gens qui urinent dans les piscines, les coupures de courant systématisées dans les étages inférieurs, les habitants du dessus qui bouchent les vide-ordures... ) Ballard immerge son lecteur dans son ambiance de guérilla urbaine. Les sociétés se cassent pour se reformer différemment ( Laing promu male alpha, Wilder attaqué par un gang de féministes avec une de ses anciennes maîtresses ) et rarement une structure comme un immeuble a autant donné l'impression d'aliéner ses résidents. On notera que le Frissons de Cronenberg s'en est énormément inspiré et que dans atteindre le niveau du chef d'oeuvre Crash, cet IGH est un excellent cru de l'univers de Ballard.

Boris, je suis désolé, j'éditerai, là je dois partir...

Le 10/09/2013 à 23:11, Wizzards avait écrit ...
Quelqu'un aurait-il lu La nuit des temps de Barjavel ici ?

(Avec pas mal de retard... Mais bon, ça up un peu le topic...)

Oui moi aussi ! C'est le 1er Barjavel que j'ai lu et j'ai beaucoup aimé Même si d'habitude je suis plus Fantasy que SF (quelqu'un parlait de L'Assassin Royal, c'est un de mes cycles favoris)

Sinon en ce moment je suis sur une anthologie de nouvelles SF de G. Martin (Le Trône de Fer, ça dit surement quelque chose à quelqu'un ?) qui est plutôt sympa, même si ça ne vaut pas sa Fantasy.

Si tu aimes la fantasy, va lire le récit de BenP "Les Chroniques de Daler" dans la partie "Storyline" du forum.

Tu ne sera spas déçue.

Des Barjavel que j'ai lu, c'est celui qui m'a laissé l'impression la plus durable, avec Ravages.

Tout pareil. Ravages est vraiment sympa à lire et laisse forcément une marque.

On n'a toujours pas de balise spoiler sur le forum?

Si. Enfin y'avait.

Le bouton a effectivement disparu.

Joker, ET CEST PAS DE MA FAUTE

Le 16/10/2013 à 06:16, jokerface avait écrit ...

Joker, ET CEST PAS DE MA FAUTE

Je suis surpris qu'il n'y ait pas une BD joviale dessus ^^

Les balises spoilers marchent pour les decks en tout cas: [*spoiler]truc spoilé[/spoiler*] (sans les *)

(Le Trône de Fer, ça dit surement quelque chose à quelqu'un ?)

C'est pas ce roman qui arrive à réaliser le tour de force consistant à être vraiment long et à ne rien développer, à passer d'une idée à l'autre comme si c'était un scénario pour une série américaine de bas étage?

Non, on ne doit pas parler du même.

On en eput pas nier que Martin, à l'écrit, utilise un procédé typique des séries américaines qui consiste à zapper les phases d'assimilation des résolutions par les persos, ou à les réduire au maximum. Dans le but évident de maintenir la tension.

Cela dit, ça reste très plaisant à lire, surtout les deux premiers tomes. Et puis, certains personnages sont vraiment très denses. C'est du niveau de BenP, mais on se rapproche. Après ces tomes, effectivement ça traîne en longueur et l intrigue fait très souvent du sur-place.

Kakkhara est un peu dur, mais plus proche de la vérité du livres que les fans abêtis de Martin.
corum, ceci dit on peut pas nier que ça soit plus facile à lire que la Critique de la raison pure...

Le 16/10/2013 à 16:20, Niicfromlozane avait écrit ...
On en eput pas nier que Martin, à l'écrit, utilise un procédé typique des séries américaines qui consiste à zapper les phases d'assimilation des résolutions par les persos, ou à les réduire au maximum.

Ça par contre, c'est plus dur à comprendre que Kant (et honnêtement, je n'arrive toujours pas à comprendre le sens de ta phrase même en m'étant trituré les neurones). Tu comptes publier un Critique de la raison de Martin ?

Et pour parler de mes lectures actuelles, je suis sur Khaled Hosseini (j'ai déjà lu un roman de lui). Des amateurs (ou détracteurs) de l'écrivain ?

Normalement, la structure de base de toute problématique scénaristique s'articule en 4 points:

- présentation d'une situation.
- problématique.
- résolution.
- assimilation (ou acceptation) par les personnages.

(8on est d'accord, ça reste un principe, pas une obligation; mais l'exception ne doit normalement pas devenir la règle, ou du moins pas gratuitement).

Les séries américaines, pour encourager le téléspectateur rester sur la chaîne, ont tendance à zapper la phase 4 et à entremêler les phases 2 et 3 des différentes problématiques pour toujours laisser un état de tension.

Un bon exemple, c'est "Desperate Housewife". Les persos ne reviennent sur une situation passée que si elle sert une problématique nouvelle.
Un bon contre-exemple, c'est les Sopranos ou 6 feet, ou t'as des scènes entières ou tu vois juste comment une résolution a impacté le perso.

oualaille J'espère que c'est plus clair.

Il est à mon avis EVIDENT que la noirceur de A Song Of Fire And Ice vient des situations, et problématiques générées par des intérêts divergents, bien plus que par ce simple procédé scénaristique (qui est heureusement complètement faux pour certains personnages; bordel, les Stark ne sont pas le centre de l'histoire, juste la maison qui perd en premier).