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jokerface

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Envoyé par jokerface le Samedi 20 Février 2016 à 10:58


Umberto Uco est mort.

Fuck.

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Le 23/02/2017 à 16:10, David avait écrit ...

Mon papa me disait : "on n'écrase par les fourmis, fils"

kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Jeudi 25 Février 2016 à 14:01


Umberto Uco est mort.


Sûrement un coup des rosicruciens.

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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."


Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 27 Mars 2016 à 10:18


L'homme qui savait la langue des serpents (Andrus Kivirähk , 2007)

Leemet est l'un des derniers des hommes de la foret. Petit à petit, les siens meurent ou migrent vers le village.

C'est un livre merveilleux (dans les deux sens du terme puisqu'on est en présence d'un monde irréel) qui sous ses dehors de fantasy ludique traite surtout de la mort d'une culture, ici celle des hommes de la forêt qui disparaissent au profit du monde " civilisé " chrétien. La beauté du livre c'est son absence de manichéisme dans le rapport qu'entretiennent les deux mondes : les personnages les plus négatifs ne sont pas les chrétiens mais les obscurantistes de la foret, Tambet et Ulgas, deux mecs complètement cinglés qui se servent de la " religion des anciens " pour leur profit personnel. Une chose particulièrement vicieuse et que sur un bon nombre de points (la présence fantasmée d'esprits de la foret) la religion délirante de Tambet et Ulgas coïncide avec les valeurs chrétiennes.

Le livre offre pas moins de 4 figures représentant des cultures moribondes, toutes très intéressantes.

- Les deux australopithèques sont les rejetons d'un monde encore plus ancien que celui des hommes de la forêt ; pour eux, marcher au sol est déjà une hérésie. Néanmoins, ils sont d'une grande tolérance (leur fanatisme ne s'applique qu'à eux), très ouverts et surtout très drôles : dans leur volonté de retrouver la biologie du passé, ils élèvent un pou géant complètement stupide qui finit par plonger dans le fleuve, ce qui mettra hors de lui Ulgas qui confond le pou avec un " Grand Ondin Mystique "... La présence des australopithèques (peu appréciés des humains) relativise le tragique de la disparition des hommes de la foret : eux aussi avaient pris la place d'une race préexistante....

- L'oncle Vootele est une figure paternelle douce et intelligente, qui rejette la superstition (il méprise Ulgas) et semble accepter la disparition des siens avec sérénité. Sa mort coïncide avec le début de la perte de repère de Leemet, car Vootele représentait à lui seul la conscience du village (il est le trait d'union avec les serpents).

- Les serpents communiquent avec les humains qui ont appris leur langue (Vootele et Leemet en particulier). Ils sont une sorte d'aristocratie de la forêt, à l'intelligence aigue et constatent que la connaissance de leur langue chez les humains est en voie de disparition (d'où leurs attaques sur des villageois " une bête comme une autre "). La relation entre le serpents Ints et Leemet est d'ailleurs très touchante, malgré l'incompréhension du serpent pour certains sentiments humains (l'amour notamment). Il y a énormément de bienveillance chez eux.

- Enfin, Meeme, un ancien guerrier de la forêt, oublie la défaite de son camp dans le vin. Meeme est déphasé, contrairement à Vootele il n'accepte pas de voir son monde prendre fin (il ne cesse néanmoins de remercier les villageois pour avoir inventé le vin).  Si il n'est pas mystique comme Tambet et Ulgas, il se pourrait qu'il soit en réalité le dernier gardien d'une créature mythique....

Leemet suit ces différents personnages, apprend, évolue (il vit même un temps avec le village et s'y marie). Les 350 pages du bouquin se lisent à toute vitesse, c'est extrêmement rythmé et même si je trouve que la fin apporte une conclusion quelque peu imparfaite (j'ai eu le sentiment que l'auteur ne savait pas comment terminer l'histoire de certains personnages comme Meeme ou Salme, la sœur de Leemet. Il n'en reste pas moins que L'homme qui savait la langue des serpents est un grand livre sur le remplacement, sur la solitude et la disparition. La culture des estoniens de la forêt meurt et Kivirähk lui a dressé un formidable tombeau.

Boris.

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corum

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Envoyé par corum le Dimanche 01 Mai 2016 à 14:19


Merci pour Nostromo, c'était vraiment pas mal

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"car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision" Marcel Proust

corum

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Envoyé par corum le Dimanche 05 Juin 2016 à 21:31


Je reposte une critique publiée ailleurs, parce qu'il s'agit je pense d'un des meilleurs livres que j'ai lus, depuis... Au bord de l'eau ?
Il s'agit de la Saga de Njall le brûlé, qui, n'étant pas toute jeune est "spoilée" donc sans complexe...

Il m'aura fallu parcourir 1200 pages de sagas sur papier bible - Régis Boyer en soit remercié - pour parvenir au début de la plus célèbre d'entre elle, celle de Njáll le Brûlé. Ces quatorze autres sagas m'ont longuement introduit au monde et aux valeurs qui imprègnent ces sagas, entre celles des premiers islandais païen, disons du IXe siècle, et celles des clercs qui les ont rédigées au XIIIe siècle. Un monde certes violent, empli de querelles et de vengeance inexpiables, centré autour de la force physique, mais aussi d'hommes courageux, généreux, voyageurs infatigables (en vieil islandais, le mot qui signifie foyer et casanier est synonyme d'idiot) faisant face à leur destin avec une dignité sans pareil.

J'ai pu donc aborder le chef-d’œuvre proclamé du genre après un long travail d’adaptation à ce monde étranger, et bien m'en a pris. Aurais-je compris, sans cela, l'incroyable amitié entre Gunnar - le plus courageux et le plus fort des hommes - et Njáll - le plus doux et le plus sage des hommes ? Comprendre toute la fidélité, toute la patience et l'abnégation dont ils savent faire preuve lors des différents provoqués par Hallgerdr et Bergthora, le destin, et surtout cette éthique de l'honneur et de la vengeance, si contraignante, véritable moteur de ces interminables histoires de vengeance qui sont le fond des sagas, à tel point que la Machine infernale chère à Cocteau *devrait* sans doute se dérouler en Islande, là où elle broie tant de vies, et repart toujours de plus belle, même quand la paix semblait définitivement retrouvée.

Et ce qui est extraordinaire dans cette amitié peut-être unique dans les sagas, c'est qu'elle déjoue ce destin, et qu'elle seule peut se mesurer aux impératifs éthiques destructeurs auquel chacun est soumis, sous peine de perdre, pire que la vie, l'honneur.
L'amitié peut déjouer le destin, mais Njáll et Gunnar finiront par y succomber. On verra alors chacun des autres garde-fous échouer -toujours de peu - à arrêter la machine infernale : les lois - dans toutes leurs subtilités et pourtant, Njáll le dit, c'est par elle que le pays sera construit ou détruit - les conciliations proposés par les hommes de bonne volonté, les meurtres et massacres des ennemis, la guerre, l'exil.
Toujours la machine est relancée, et broie, détruit ces hommes qui savent pourtant rester dignes - la mort de Njáll et celle de son fils se complètent pour montrer ce qu'il reste toujours de liberté aux hommes lorsque le destin doit s'accomplir - "Vu ce qu'il veut" *ricane* une dernière fois Skarphedinn.

Et pourtant la saga s'arrête, enfin, après les voyages parallèles à Rome des deux survivants de ces sanglantes vengeances. Autant que l'influence pacificatrice du christianisme, je crois qu'il faut y voir l'abandon de l'éthique (certes païenne) qui était le moteur de ce destin subi. Mais si les religieux islandais ont écrit leurs chef-d’œuvre sur ce thème, trois siècles après ces événements, c'est sans doute qu'ils voyaient le revers de la médaille : la lente décadence du peuple islandais, et in fine la fin de sa liberté, savoureux paradoxe.

PS : cette critique ne présente évidemment qu'une modeste lecture d'un texte d'une très grande richesse...

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jokerface

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Envoyé par jokerface le Mercredi 15 Juin 2016 à 15:50


J'ai commence 1984 de George Orwell (comme je dois surveiller le bac pendant 4 heures, autant s'occuper).

Quelle claque ! Je n'en suis qu'au début et pourtant je passe déjà du sourire amusé au sourire crispé.
Le passage sur le cinéma est terrifiant. Je n'avais pas ressenti de malaise aussi énorme depuis l'Etranger.
J'aime énormément les nombreux jeux d'opposition comme le ministère de l'Amour qui est le pire, ou encore les slogans "la guerre c'est la paix", etc.
Et puis un texte tellement d'actualité !

Seul bémol : je me suis fait spoiler malencontreusement sur l'avenir du personnage principal. J'espère que ça ne va pas me gâcher la fin !
Allez, j'y retourne.

Edit : correction de l'auteur.

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Le 23/02/2017 à 16:10, David avait écrit ...

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positon

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Envoyé par positon le Mercredi 15 Juin 2016 à 19:42


Le 15/06/2016 à 15:50, jokerface avait écrit ...
J'ai commence 1984 d'Orson Wells

De George Orwell? Ou j'ai loupé un épisode?

...


jokerface

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Envoyé par jokerface le Mercredi 15 Juin 2016 à 20:02


Han je suis fatigué moi...

Oui George Orwell (je sais pas pourquoi j'ai confondu...)

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Le 23/02/2017 à 16:10, David avait écrit ...

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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Lundi 20 Juin 2016 à 21:32


Petit passage éclair pour te conseiller dans ce cas là jokerface (et aux autres aussi) deux autres lectures, plus récentes, sur plus ou moins le même thème (et francophones en plus) :

La Zone du dehors d'Alain Damasio (1999)

L'action se passe en 2084 sur un satellite de (Neptune je crois? ou Saturne?)... peu importe. Bref des hommes ont migré ici pour fuir la guerre sur Terre, et ont créé la démocratie idéale. On suit 5 narrateurs (techniquement 6 mais y en a un inexistant^^), qui chacun dans leur style luttent contre cette démocratie sans trouver de prise car le pouvoir ne se montre pas.

En clair : contrôle de la culture, dénonciation citoyenne et caméras dans les rues (impossible en vrai, on est dans de la SF, évidemment), manipulation de l'information, dépersonnalisation à travers notamment l'attribution d'un sigle qui détermine une fonction, coercition sous prétexte de sécurité, et j'en passe.

Damasio est un auteur qui prend son temps, mais le résultat est un régal. Il a le sens de la formule, et ses jeux sur les mots en imposent, le tout est un exercice de style plein de panache, sans oublier les traditionnelles péripéties.

Ne passez pas à côté de ce livre, il va vous faire détester les démocraties capitalistes, mais c'est vraiment très intelligemment mené.



2084 La Fin du monde, Boualem Sansal (2015)

On est en Abistan, où la vie est réglée autour de Yolah, à travers Abi, son immortel prophète. Un convalescent s'interroge sur l'envers du décor.

Un livre qui n'a pas du faire rentrer Boualem Sansal en grace auprès du gouvernement algérien.
Il s'agit, comme le titre le clame haut et fort d'une modernisation de 1984. C'est étrange, on parle encore de manipulation par les médias, de surveillance et de gestion du langage, de dénonciation citoyenne. Plus optimiste que son modèle, 2084 se démarque par des considérations politiques intéressantes et une belle maîtrise de la langue.
 

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Lundi 04 Juillet 2016 à 20:43


Quand la ville dort (William Ray Burnett)  ​

C'est un polar très original car 1) il ne parle pas de constitution 2) il s'inspire directement de nos parties de LG.

C'est l'histoire d'un mec nommé smc qui est banni du forum (il prend genre trente ans), il rencontre un mec nommé Boris et lui révèle qu'il a un plan : faire une équipe LG pour le prochain LG à thème " casse de bijouterie ". Donc Boris est unban puis là il a un contact nommé Kiwi. Alors Kiwi lui présente d'abord un certain Eveildufou genre " c'est l'Homme des bois il nous sera super utile " puis conseille à Boris de réunir une véritable dream team : Oz7, leloqueteux, pride-daemon et tout. Boris refuse puis il est témoin d'une engueulade entre Kiwi et un dénommé Weeds, et Boris il dit " c'est lui que je veux " (Weeds, pas Kiwi). Donc Weeds il dit qu'il veut bien jouer au LG avec Boris mais il veut qu'on prenne aussi son pote Niic, puis Niic il dit OK mais je rameute mon pote Dr_Z. Boris il dit oui parce qu'il a croisé Dr_Z plus tôt dans le bouquin et qu'il a été grave impressionné.

Donc avec l'appui d'Eveil et Kiwi (ayez confiance les mecs) notre équipe de LG Boris-Weeds-Niic-Z va tout déchirer.... Sauf qu'ils n'avaient pas prévu le rôle de ff26 le Veilleur de nuit qui utilise un putain de free kill sur Dr_Z. Niic tente de sauver Z avec une potion de vie mais du coup il est totalement cramé (et en plus ça marche pas) quand les flics-villageois le découvrent en jour 4. Boris et Weeds coincent Eveil  sur Skype qui se met à la jouer gros fils de pute style " oh je m'en fous j'suis l'homme des bois je peux trahir ". Boris essaye de négocier mais Weeds est pas d'humeur et comme il avait pas dit aux LG qu'il avait une potion de mort, bim, il la balance en pleine gueule d'Eveil. Boris chope Kiwi genre " bravo l'artiste avec tes contacts de merde " mais Kiwi chiale sur le forum DEVANT TOUT LE MONDE genre " j'en ai marre d'être LG avec des mecs comme ça ", du coup le village crame Weeds qui se démène comme un beau diable mais se ramasse le dernier free kill du village, et le lendemain Boris essaye même pas de bluffer (il lache juste " tout ça pour un play de ff26 ") avant de se reprendre un ban pour avoir insulté chaudakh. 

C'est vraiment un bon livre, encore mieux que le Petit César qui est l'histoire d'un dénommé Newmi qui veut PROUVER qu'il est un putain de caïd en prenant le contrôle de la bande à Jirock. 

Boris.

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Weeds

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Envoyé par Weeds le Lundi 04 Juillet 2016 à 21:32


 

Weeds, maintenant faut que je chope absolument ce bouquin.

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Si vis pacem para bellum

kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Lundi 02 Janvier 2017 à 15:52


exhumation : avec tout ce que j'ai lu cette année, voici un petit top des livres que j'ai préféré (sans classement)

manuscrit trouvé à Saragosse, Jean Potocki

==> celui-là je vais pas trop le développer si ma mémoire est bonne ça a déjà été fait plus tôt sur le topic. Une suite foisonnante d'aventures baroques.

Oreiller d'herbe, ou le voyage poétique, Natsume Soseki

Un auteur important, et une manière de faire originale : partir d'estampes pour créer une histoire. Une édition avec les estampes en question est disponible chez Philippe Picquier. C'est un livre magnifique du coup, si vous aimez l'art japonais où si vous souhaitez le découvrir, c'est une vaste considération sur l'art en général sous forme de roman.

Soleil Couchant, Dazai ozamu

Livre important dans la littérature japonaise, le sujet de la déchéance des grandes familles ne se retrouve d'ailleurs pas qu'au Japon. On peut saluer une conclusion osée, venant ceci dit d'un auteur qui est devenu très connu et prisé pour ça.

Tehanu, Ursula Le Guin

Volume bonus des contes de terremer, si vous aimez la fantasy et que vous ne les avez pas lu, d'ailleurs, foncez. C'est bien simple, on oublie les grandes épopées des précédents pour se recentrer sur le facteur humain. Un peu déstabilisant au début, génial une fois qu'on est rentré dedans.

Le clan des chiqueurs de paille, Mo Yan

des récits placés sous le signe de l'onirisme, pour une chronique villageoise, du déjà vu certes, mais l'originalité des récits compense largement ça. C'est une lecture très étrange de prime abord, mais difficile de ne pas être capté par l'univers mis en place.

Le Chagrin de la guerre, Bao Ninh

Sûrement le roman le plus célèbre sur la guerre du Viêt-Nâm, côté vietnamien, et à juste titre, Le Chagrin de la guerre est une immense fresque à la construction audacieuse, un roman d'une ampleur comme on en fait peu. Sûrement le numéro 1 de la liste si je devais faire un classement.

L'Invité, Hwank Sok-Yong

Hwang Sok-Yong, écrivain très engagé, plusieurs fois nominé pour le prix nobel, qui a tenu à visiter la Corée du Nord, nous livre ici le récit du déchirement d'un pays en deux, la voix des familles qui ne se sont plus revues depuis, et la guerre civile et ses ravages qui se sont inscrits dans l'ombre d'un enjeu majeur de la guerre froide.

Un pont sur la brume, Kij Johnson

Un roman très court, à la limite de la science-fiction et de la fantasy, qui vaut surtout pour l'atmosphère et le décor qu'il crée.

Le Géant Enfoui, Kazuo Ishiguro

Les thèmes de Kazuo Ishiguro, dans une histoire rattachée à la légende arthurienne, avec un éclairage inhabituel. Comme toujours, Kazuo Ishiguro est au top.

La Jeune épouse, Alessandro baricco

Une histoire étrange dans une grande famille italienne sur le déclin, une sorte de conte érotique et philosophique, parfois un peu confus à cause des changements de narrateurs et de l'intervention de l'auteur lui-même. Mais tout ça fait partie de l'ambiance, à mi-chemin entre le témoignage et l'onirisme.

L'Adjacent, Christopher Priest

L'Adjacent, c'est tout simplement tous les thèmes des romans de Christopher Priest mis ensemble en une synthèse sous forme de récits entremêlés entre les dimensions et le temps sous forme de jeu de piste. Une histoire d'amour comme celle de Millenium actress, où on suit les protagonistes à travers différents tableaux. On retrouve en vrac, le royaume islamiste de grande bretagne (notre île sombre), le personnage de H.G Wells (la machine à explorer l'espace), les magiciens (l'illusionniste), l'aviation (la séparation), et j'en passe. Ambitieux, et pari réussi, c'est passionnant.

Ada, Antoine Bello

Une réflexion sur l'IA sur le mode du polar, c'est amusant et plein de références, ça vaut le détour.


Voilà, y a un peu tout et n'importe quoi là-dedans.

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corum

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Envoyé par corum le Lundi 02 Janvier 2017 à 19:03


Idem pour moi, mais en plus expéditif. Pour le fun, j'ai lu grosso modo 42 000 pages cette année, 122 pages par jour pour être plus précis... Après c'est plus facile quand c'est du Maurice Leblanc que quand c'est du Chomsky...

La Saga de Njall le Brûlé
Déjà évoqué ici sauf erreur, ma saga des islandais préférée, simplement magnifique.

Civilisation matérielle, économie et capitalisme XVème-XVIIIème siècles  (Fernand Braudel)
Encore meilleur que la Méditerranée. Si on veut dépasser l'horizon marxien (Braudel est pourtant quasiment marxiste) de manière intelligente, ça me semble un passage obligé. Brillant sur la monnaie, le commerce au loin, l'inégalité de l'échange, bref les origines de "l'accumulation primitive"... Et fourmille de détails brillants voire amusants.
Par ailleurs, j'ai lu un livre à la mode de Manuel DeLanda qui s'appelle 1 000 Years of Non Linear History, un croisement entre Braudel, McNeill et Deleuze et Guattari, et c'était surprenamment intéressant et abordable.

La Vie mode d'emploi (Perec)
Hyper célèbre, je pense qu'on en a mieux parlé ailleurs. C'est vraiment excellent.

I.G.H. (Ballard)
Mon premier essai avec Ballard (Crash !) était peu concluant. Celui-ci m'a emballé. Très fin, on est bien au delà de la métaphore caricaturale haut/bas, ou même superstructure infrastructure. On a des personnages bien en chair, une anthropologie bien pensée, et une construction et une progression bien menée.

J'ai lu les pièces conservées d'Euripide. Mes préférées : Iphigénie chez les Taures (meilleur que celle en Aulide, Aristote a très bien vu le coup), Les Bacchantes et Médée. Le reste vaut le coup d’œil, je préfère Sophocle, il y a des pièces moyennes, mais faut pas écouter Nietzsche...
Toujours au théâtre, je n'avais jamais lu Le Misanthrope, c'est très bien, mais bon, vous l'avez probablement étudié au collège...

Le Décaméron (Boccace)
Ahah, petit saligaud, tu piques à Apulée ! (c'est chouette aussi l'âne d'or). Mais bon, ces 100 histoires sont délicieuses et bien contées.

La Pérégrination vers l'Ouest (Wou Tch'eng-En ?)
Classique au même titre qu'Au bord de l'eau de la littérature d'aventure chinoise, ça a inspiré tout un tas de choses, dont Dragon Ball... C'est super chouette, les 2000 pages se lisent presque d'une traite Au niveau de l'écriture, des jeux de répétition, de l'efficacité narrative, c'est difficile de trouver mieux. Un peu en dessous du Shi Nai'an à mon humble avis, mais on ne peut pas se tromper.

Les Détectives sauvages (Bolano)
Mon premier essai avec Bolano, concluant sans aucun doute. C'est très drôle, particulièrement la première partie. Il y a sans doute un peu de vanité dans la construction, et mais ils sont chouette les réalistes viscéraux, une vraie envie de vivre libre, généreux, et de façon absurde.

Marelle (Cortazar)
Bon, le principe de lecture est amusant et se justifie, mais c'est pas l'intérêt principal du livre. Horacio Oliveira l'est, et ça n'est pas un protagoniste sympathique, loin de là. On s'amuse pourtant à le voir justifier ses turpitudes et sa "descente aux enfers". Il y a une scène inoubliable sur une planche entre deux fenêtres...

J'ai lu tout plein de Balzac, et je conseille entre autres délices le superbe Gobseck. Sinon, la liste des mes lectures se trouve ici : http://www.senscritique.com/liste/Lectures_2016/1147940

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gedat

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Envoyé par gedat le Mardi 03 Janvier 2017 à 10:57


Je me rends compte que ça fait beaucoup trop longtemps que je n'ai pas posté sur ce topic...
Une liste partielle des livres que j'ai lu cette année, que j'essaierai peut-être d'étayer, ou de fournir des critiques plus complètes:

Non-fiction:

Evolution of the Social Contract, et The Stag Hunt, de Bryan Skyrms:

Deux livres absolument géniaux, les meilleurs introductions à la théorie des jeux évolutionnaire que je connaisse. En à peine cent pages par ouvrage, Bryan Skyrms explique des concepts fascinants de façon extrêmement simple et non-mathématique, sans pour autant en perdre le contenu et la profondeur. Et j'imagine que même pour un initié, l'angle d'approche qu'il prend pour expliquer certains concepts est suffisamment original pour valoir le détour, comme lorsqu'il introduit l'expérience d'un dilemme du prisonnier avec son clone pour introduire les théories de la coopération en biologie.

Natural Justice - Ken Binmore

Le livre a la même ambition que ceux de Skyrms, mais si certains passages sont vraiment éclairants, l'ensemble est confus et on ne voit pas très bien où l'auteur veut en venir. Le livre a sans doute le défaut de se vouloir être à la fois une contribution majeure et un outil pédagogique.

The Blank Slate - Steven Pinker

Un livre sur le concept de nature humaine, The Blank Slate conjugue philosophie, histoire des idées, histoire politique, génétique, neurobiologie, sciences cognitives, pour un plaidoyer efficace contre ce que Pinker considère comme une des faiblesses majeures de la pensée contemporaine, à savoir le rejet de l'idée même d'une nature humaine universelle. Malgré ses plus de 500 pages, le livre peut sembler court vu l'ampleur de son sujet, mais c'est indéniablement une excellente introduction, bien que forcément partisane. Pinker a le don de pouvoir expliquer n'importe quel concept venant de n'importe quelle discipline.

The Red Queen - Matt Ridley

Ouvrage de vulgarisation écrit par un journaliste scientifique, The Red Queen est surprenant pour le sérieux et la profondeur de son travail de revue de la littérature académique. Une revue de l'état des lieux de la recherche sur le sexe en biologie de l'évolution, le livre est une excellente fenêtre sur la discipline et son mode de pensée, et les idées qu'il présente, bizarres, fascinantes, et contre-intuitives sont un très bon exemple de ce qui fait selon moi la beauté de la théorie darwinienne. Les derniers chapitres, sur les humains, sont un peu plus spéculatifs.

Fiction:

Lolita - Vladimir Nabokov

On sent que Nabokov se regarde écrire, et c'est un peu irritant. Mais oui, il est brillant, et maitrise très bien la langue. Le principe, nous faire partager les pensées d'un pédophile, est osé. Reste que, malgré quelques grands moments, domine l'impression d'un exercice de style parfaitement exécuté mais à la profondeur incertaine.

The informers - Bret Easton Ellis

Une suite de nouvelles connectées entre elles par l'apparition de personnages récurrents, The Informers est une sorte de microcosme de l'univers de Ellis, mêlant existentialisme cocaïnomane et l’occasionnelle irruption de l'horreur. Très bon dans l'ensemble.

Trainspotting - Irvine Welsh

Lisez-le même si vous avez vu le film - les deux se complémentent très bien. Les personnages sont ici à la fois plus attachants et plus imparfaits, notamment Mark Renton qui est tour à tour méprisable et attendrissant. Attention au challenge si vous lisez en version originale, mais se rendre compte qu'on finit par s'habituer à l'argot écossais est une expérience fun.

The Acid House, et Ecstasy - Irvine Welsh

Deux recueils de nouvelles, qui dans l'ensemble valent vraiment le coup même si c'est assez inégal. La première nouvelle de Ecstasy est absolument hilarante, la dernière de Acid House, qui, dans un ton plus triste, suit les allées-venues un adolescent entre Londres et Edinbourg, est excellente.

L'Aleph - Borges

Beaucoup de labyrinthes ici, même si ce ne sont pas les labyrinthes physiques qui sont les plus intéressants. J'aime toujours autant Borges.

L'Homme qui Regardait Passer les Trains - George Simenon

Pour mon premier Simenon, j'avoue être passé à côté. La psychologie du personnage principal, un bourgeois déchu, est vaguement intéressante, mais le reste fait un peu vide, et c'est un roman policier sans réel mystère.

 


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