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Ezexperience

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Envoyé par Ezexperience le Samedi 07 Avril 2018 à 14:49


Pour le coup Pentagon Papers, j'ai trouvé ça hyper mou. L'enjeu politique est complètement étouffé, les acteurs ne se mettent jamais en danger (il y aucune grande scène). Faire un film sur la liberté de la presse à l'heure du numérique, j'ai l'impression que le films à 15 ans de retard. Comme le dis kakkhara, le propos est timide. Et côté divertissement, même dans une atmosphère politique très imprégné, je pense qu'on peut trouver largement mieux. J'ai été très déçu de ce Spielberg.

La Forme de l'Eau, je l'ai trouvé très propre. Mais je lui ferai un peu le même reproche qu'à Pentagon Papers, c'est à dire être un peu mou et précautionneux. En dehors d'un jugement de valeur, le propos politique est niais. (Défense de toutes les minorités contre le capitalisme dominant donc on inclut les noirs, les gays, les handicapés (puisque la protagoniste est sourde) qui se catalysent toutes dans cet étrange divinité). Michael Shannon (que j'adore grâce à Jeff Nichols) se retrouvent cantonné dans des rôles de méchants sans saveur (après le Man of Steel de Zack Snyder). Alors qu'on l'a vu s'épanouir dans Boardwalk Empire avec un rôle similaire mais bien plus exigent. Ceci dit, ça reste un film tout à fait regardable avec quelques scènes qui vaillent le coup d'oeil (l'inondation de l'appartement et la scène finale notamment).

Call Me By Your Name a été la plus grosse déception vu tout le matraquage critique qu'a obtenu le film. Beaucoup de mes contacts ont adoré et la presse n'a pas freinée sur les éloges. Qu'on se le dise tout de suite : c'est très ennuyeux. On sent une petite atmosphère proustienne ultra-bourgeoise et le film peine surtout à trouver son véritable sujet. Je garde surtout en tête une fameuse scène de masturbation avec une pêche. Au moins j'avais jamais assisté à ça au cinéma.

La vraie révélation de ma liste c'est Jusqu'à la garde. Le synopsis paraît nul et pourtant c'est la démonstration parfaite qu'on peut faire quelque chose de solide et d'émouvant avec 3 bons acteurs et quelques décors pour peu qu'on sache maitriser sa mise en scène.

Lady Bird est parfait dans son genre de film indie à la new-yorkaise. Personnages marginal, répliques insouciantes, scénettes hilarantes entre premiers amours et espoirs scolaires ruinés. Très feel good sans être obscène ni bête. Touchant aussi dans la description des relations familiales.

The Disaster Artist est la meilleure comédie que j'ai vu cette année. J'étais hilare du début à la fin. Tout y est ridicule et pourtant on y croit pour les personnages. Les situations sont totalement "what the fuck" et la fin est réussie également (ce qui est rare dans les comédies je trouve).

Mary et le fleur de la sorcière c'était très bien aussi. Aussi bien qu'un vrai Ghibli en tout cas.

Le reste de ma liste est dispensable.

@Crutch
Un retour sur Ready Player One  et Phantom Thread ça m'intéresse

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 07 Avril 2018 à 15:29


C'est quoi le cinéma ?

​Bon ben vu un peu les mêmes films que tout le monde... Pour ma part se détache assez nettement de l'ensemble Phantom Thread que contrairement à l'affable Crutch j'ai beaucoup aimé. Film qui évite la pesanteur de bien des films en costumes ou sur le milieu de la mode par un humour agressif (la meuf qui fait systématiquement du bruit avec la vaisselle pour emmerder Day-Lewis) et le côté vraiment dingo du couple principal qui contrairement à ce que je craignais au départ se révèle finalement équilibré dans la brutalité amoureuse. Je craignais tellement de choses qui n'ont pas eu lieu que j'en suis sorti ravi.

​Ladybird m'a semblé relativement anecdotique comme bien des films indépendants qui semblent crier leur originalité à qui veut l'entendre sauf que c'est filmé avec une platitude et un manque d'imagination désespérant. Pentagon Papers, lui, est bien filmé sauf que la naiveté de tonton Spielberg sur le journalisme comme force d'opposition triomphante et garant de la démocratie pouvait fonctionner du temps de Capra, en 2018 je trouve ça relativement dangereux comme vision du monde tant c'est bien joli mais ça n'a rien à voir avec la réalité (ce qui n'empêche pas le film de comporter ses bons moments). Pareil pour la Forme de l'eau, bien joué, bien filmé (ce qui suffit à dire que c'est pas un plagiat de Jeunet : les films de Jeunet font partie des plus laids de tout le cinéma français) mais au politiquement correct relativement insupportable. Politiquement correct dont se contrefiche Battleship Island, film d'évasion coréen ou on décapite du japonais vociférant, alternant le génial et le totalement con avec une vraie bonne volonté.

Bref, connu des années cinéma meilleures, mais aussi de biens pires.

Boris.

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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Mardi 10 Avril 2018 à 09:18


Ladybird m'a semblé relativement anecdotique comme bien des films indépendants qui semblent crier leur originalité à qui veut l'entendre sauf que c'est filmé avec une platitude et un manque d'imagination désespérant.


Je reviens du coup du visionnage de ladybird hier et je suis globalement d'accord. Le début m'avait fait espéré un truc vraiment sympa, et comme bon point on notera une actrice principale lumineuse.
Mais....
Le film n'a aucune des originalités qu'il semble rechercher... On assiste à une chronique compartimentée de l'éveil, passant par I- la marginale II a-l'essai de s'intégrer II-b le rejet III-l'acceptation de soi. Bref rien que de très rabâché, ce qui en soit ne suffirait pas à gâcher le plaisir puisqu'au final la construction est juste. Mais à ça on rajoute un total manque de relativisme. Rien ne nous sera épargné pour qu'on comprenne bien le message. Les copains sont vraiment minable, la copine riche est une pétasse, rien ne vient contrebalancer le tableau. Quant au III, il est amené de la manière la plus lourde possible, point par point pour bien faire pénétrer le message.
En clair un film qui se veut piquant et léger et qui n'est que didactique et lourd. Un ratage complet dont on retiendra l'actrice donc, et une première partie qui laissait espérer mieux.

Call me by your name j'ai l'impression que c'est très bien fait, après c'est clairement pas ma came, je me suis ennuyé pas mal pendant une grande partie du film.

J'ai vu aussi three Billboards je ne reviendrais pas dessus je suis assez d'accord avec ce que Boris en avait dit.

L'insulte était intéressant sur le principe sauf que pendant tout le film on déteste le chrétien ce qui fait que le propos est entaché par un manichéisme évident. Ceci dit l'ensemble gagne en profondeur à la fin pour un ensemble malgré tout correct.

Les Bonnes manières sur le principe me vendait du rêve mais l'ensemble. Filmer le centre commercial et les immeubles comme un décor fantastique inquiétant et traiter cette histoire de loup-garou par le prisme du réalisme, j'adore le principe. Dommage qu'une mise en scène trop lisse désamorce le côté fantastique de la chose et fasse perdre toute notion d'étrangeté au pitch. Parce que du coup, l'ensemble dégage un certain ennui en sombrant dans le mélodrame et la démonstration sociale dans ce qu'elle a de pire.

L'apparition était une grosse déception. On ne peut nier, là encore, que c'est bien fait, mais clairement il manque des idées pour étayer le propos. Partir sur une optique qui devient de plus en plus orientée vers le thriller aurait pu être excellent, mais cette partie qui aurait pu être une conclusion excellente est comme bâclée pour nous donner à la place un pseudo twist à la Nolan dont je n'ai carrément pas saisi l'intérêt.

Un bon point en revanche pour La Belle et la belle qui développe une comédie légère sur un pitch pas évident et qui nous évite les poncifs du genre. Sur une construction scénaristique un peu similaire à celle de Lady bird, le film évite tout aspect clinquant et racoleur que le synopsis laissait craindre pour dérouler tranquillement son propos sans ostentation.

Dans le même genre un peu plus tôt il y avait eu Gaspard va au mariage, qui pour le coup était bien plus ostentatoire, mais qui avait un côté vraiment sympathique. Là encore, le propos est plus réussi que dans Lady bird grâce à une recherche d'originalité plus efficace. Malgré tout moins réussi que La Belle et la belle, la faute à une exagération qui ne parvient malgré tout jamais à réellement tomber dans l'absurde qu'elle semble chercher. Il faut chercher dans la trop grande construction du scénario je pense ce côté trop sage qui nuit à l'ensemble.

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hackrider

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Envoyé par hackrider le Mardi 10 Avril 2018 à 11:41


J'ai vu Ready Player One le Week End dernier et j'estime que tout le monde devrait aller le voir qu'on soit de la sphère "jeux" ou non.

Enfin un film "madeleine de Proust" ou j'ai l'impression de redécouvrir un film d'aventure à la manière d'un gosse que j'étais devant Indiana Jones, Retour vers le Futur ou encore un Jumanji! Le tout avec une qualité visuel impressionnante, c'est beau, c'est fluide et ça m'a mis une claque!

Ce film n'est pas qu'un hommage au jeux-vidéos, il l'est également des années 80 en générale, il y a une multitude de références et pourtant là où c'est assez fort c'est que même si on ne les connait pas c'est peu important et ne gâche en rien le plaisir du film. C'est en ça que je dis que le film peut-être vu par toutes et tous sans aucun problème.

C'est un film fédérateur sans aucun moralisation, pas de "Attention le jeu c'est mal!" "Ok le jeu, mais faut rester connecté sinon..." bien au contraire! On nous dis là que certes le monde est tel qui l'ai aujourd'hui et qu'il appartient à chacun de vivre comme il lui plait mais qu'à côté de ça le jeu est un moyen de rêver, de s'évader et de laisser place à notre imagination et notre créativité!
Il est fédérateur dans le sens où il nous montre qu'on est TOUTES et TOUS des joueurs, que ce soit du hardcore gamer sur PC, au joueurs plus casual en passant par celui qui lance une petite appli entre midi et deux... et quoi vous ne vous considérez pas comme un joueur? Vous n'avez jamais joué au loto, gratté un millionnaire ou autre jeux à gratter, joué à un sport quelconque ou ne serais-ce avec ballon ou une balle, joué au Casino ou à n'importe quel jeu de carte, dame, échec ou que sais-je encore en y prenant un tant soit peu de plaisir?

Voilà ce que nous dis se film, on est tous des joueurs dans l'âme, chacun à notre manière, que tu sois Xbox ou Playstation, PC ou Console, Android ou Ios, Nintendo ou Sega, MTG ou Pokemon, Arcade ou Occulus, JDR papier ou Jeux de société... nous faisons tous partie de ce même monde, de ce même endroit virtuel ou non auquel on prend du plaisir, où on laisse s'exprimer notre imagination et notre créativité. Que cherche à faire à faire un amateur de film d'action et un amateur d'opéra lyrique? La même chose! Prendre du plaisir et s'amuser!
(C'est juste un exemple caricatural je n'ai rien contre les films d'action ni les opéra lyrique hein!^^)

Ce film m'a fait un bien fou! Il a eu l'effet sur moi, d'un pansement de plusieurs décennie de "le jeux vidéo c'est mal" "ça coupe des relations sociales" "il faut grandir un petit peu, le jeu c'est pour les enfants." "On peut même devenir tueur en série si on joue trop à CoD."... Bref, toutes ses réflexions moralisatrice et anxiogène qu'on nous a gentiment balancé au visage durant des années sans réel fondement ni connaissance de cette univers.
Même à ce niveau là, le film réconcilie tout le monde sans jugement aucun.

Alors, oui je suis un joueur, oui j'aime les jeux de société et les JDR, oui je suis fan absolue de MTG mais pas ma compagne qui elle ne joue que sur téléphone et à quelques jeux de société et pourtant nous somme d'accord en tout points sur ce film et toute cette vague de bienveillance qu'il apporte!

Je n'ai plus que deux choses à rajouter :

- Quoi? Vous êtes encore là? Mais bon sang courez voir ce film non de non!
- Merci Monsieur Spielberg!

 

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Ce qui ne tue pas rend parfois plus ridicule, mais bon, au moins je suis en vie...

kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Mardi 24 Avril 2018 à 16:56


Derniers visionnages cinéma, moisson plutôt maigre.

Razzia, Nabil Ayouch : Après le beau Much Loved, Nabil Ayouch remet le couvert pour critiquer la société marocaine en prenant différents personnages qu'on empêche de vivre selon leurs principes. Par contre Razzia s'avère très plat, plus proche du manifeste que du film. La faute à des personnages qui n'évoluent pas vraiment et d'une situation initiale qu'on ne dépassera pas, si ce n'est dans un final plutôt faible.

Avant que nous disparaissions, Kiyoshi Kurosawa : Grosse déception pour ma part, après une superbe intro qui fait montre de l'habituel humour à froid qui le caractérise, Kiyoshi Kurosawa s'enferre dans une fable philosophique dont le postulat prend bien souvent le pas sur le reste, ce qui fait qu'on a du mal à rentrer vraiment dans le film. Si la mise en scène reste marquée par l'élégance du maître, on restera sur notre faim malgré tout.

Ready Player one, Steven Spielberg : divertissement plutôt sympa, on dirait un summer wars à la sauce blockbuster U.S. et ça fonctionne bien. Si les surprises ne sont pas vraiment au rendez-vous et si le scénario se déroule de façon toute convenue, on saluera le déluge de références qui pimente le tout. La scène d'intro est encore une fois, très réussie. Spielberg sait décidément faire de splendides intros. La fin en revanche ne me semble pas à la hauteur de l'ensemble, la faute à un méchant pas convaincant du tout.

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Samedi 26 Mai 2018 à 10:17


Beaucoup de visionnages récents. Beaucoup.

​Pour les prochaines semaines je ferai des critiques assez courtes, je suis évidemment toujours prêt à développer sur demande. Déjà si des gens lisent encore ce forum en 2018 ce sera une petite victoire.

​Un de mes gros chocs de cette année est clairement Senses de Ryusuke Hamaguchi.

Senses a été développé en trois films chez nous : Senses 1 et 2, Senses 3 et 4 et Senses 5. Il faut le prendre comme un projet à cheval entre un film et une série télévisée. Il s'agit de l'histoire d'une amitié entre 4 femmes d'une quarantaine d'années et de la façon dont des évènements a priori anodins vont les forcer à remettre leur vie en question.

​Senses 1 nous présente le quatuor de personnages (Fumi, Sakurako, Jun et Akari) à travers leur vie conjugale et professionnelle. Le gros du film (plus d'une demi-heure) consiste dans un stage de développement personnel organisé par Fumi  dans lequel une dispute éclate entre Jun et Akari. Il s'agit d'un des très grands moments de cinéma que comporte Senses, montrant comment dégénère une discussion a priori amicale avec un travail formidable du cinéaste quand il s'agit de capter les non-dits, d'observer les réactions discrètes de personnes qui ne s'expriment pas. Parmi les choses que j'apprécie énormément : les 4 femmes ne sont pas seules et les personnages en dehors du groupe ne semblent jamais être des artifices scénaristiques, tout le monde existe dans ce film y compris la personne que le groupe ne croise que dix minutes. A la fin de Senses 1, le groupe apparaît bien plus fragile qu'au départ.

​Senses 2 se concentre sur mon personnage favori, celui de Jun qui est en plein divorce face à un mari psychorigide. Fumi ne dit rien, Sakurako la soutient et Akari, personnage a priori le plus fort du groupe et le plus exubérant, peine à pardonner l'infidélité de son amie (ayant été elle-même trompée par son ex-mari). Plutôt que de refaire le coup de la longue séquence en groupe, Senses 2 s'articule autour d'un voyage du quatuor qui sera leur dernier, encore un très beau moment de liberté d'écriture qui développe également les origines de l'amitié du groupe. Inutile de dire le choc que j'ai ressenti à voir Senses 1 et 2.

​A mon sens, Senses 3 et 4 se révèle légèrement inférieur. Senses 3 est un volet de transition suite à la disparition de Jun. Si je pensais qu'Akari allait être le personnage le plus intéressant (les deux autres étant plus effacées), c'est Sakurako qui prend vraiment de l'importance dans cet épisode (d'abord en envoyant bouler Akari) au fur et à mesure qu'elle affirme ses propres désirs et sort de sa condition de mère de famille au foyer trop discrète. C'est plutôt du côté de Fumi ou je me suis ennuyé tant ses scènes ne m'ont pas semblé apporter grand chose. Senses 3 a le bon gout de se terminer par une scène magnifique, la rencontre du fils de Sakurako et de Jun " grâce à qui il est né ". Senses 4 quant à lui reprend le concept de Senses 1 (quelques scènes d'exposition puis un long moment réunissant tout le monde) en encore plus extrême (quasi une heure de lecture dans une conférence) sauf que ça marche moins bien. Ca marche moins bien parce qu'il manque des personnages (Jun et Akari sont absentes, seule Sakurako semble concentrée) et surtout parce que putain la lecture est horrible, on doit suivre une apprentie écrivaine lire un truc soporifique pendant trois plombes, et même si c'est " voulu " (il y a quelques plans sur des gens du public qui s'emmerdent) c'est très dur à supporter. Au moment ou on se demande ce qu'on fout là, le mari de Jun commence à interviewer l'écrivaine et apporte peut-être le plus beau moment de tout Senses, quand ce type qu'on trouvait insupportable depuis le début révèle une sensibilité artistique totalement improbable et prouve qu'il peut se montrer d'une délicatesse rare. A la fin de cette lecture, on comprend que les deux héroïnes y ayant assisté ne seront plus jamais les mêmes.

​Senses 5 est un très beau volet de conclusion. Je ne lui trouve qu'un seul défaut : son pessimisme extrême. Le couple entre Fumi et Takuya prend extraordinairement cher après avoir semblé mieux tenir le coup que les autres, tandis que le mari de Sakurako semble vraiment brisé. Le film laisse une petite chance au groupe et aux différents couples de se réunir de nouveau, mais cet espoir réside surtout dans le regard du spectateur le plus optimiste. Néanmoins, le regard du réalisateur est peut-être violent, mais dénué de cruauté envers ses personnages qu'il n'accable jamais. Pas d'antagoniste ici, pas un personnage qui serait là uniquement pour représenter des choses négatives (l'artiste Ukai est à la fois une tête de con et un homme séduisant et attentif, le mari de Jun est obsessionnel mais sensible et amoureux, le fils de Sakurako qui a l'air relou au départ devient très vite attachant).

​Quelque part au croisement du Scènes de la vie conjugale de Bergman (pour le côté film-fleuve), de Cassavetes (pour le côté partiellement improvisé, j'ai d'ailleurs été soufflé d'apprendre que les actrices étaient des non-professionnelles tant je les trouve toutes fabuleuses) et de Naruse (pour la délicatesse et l'attention au détail) Senses est un des fims les plus forts de l'année voir de la décennie.

Boris.

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Crutch

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Envoyé par Crutch le Dimanche 27 Mai 2018 à 04:32


Très belle critique pour un film que je recommande aussi chaleureusement, j'ajouterait qu'il y a une scène de boite de nuit complètement folle dans l’épisode 5, et que Asako I & II du même réalisateur reproduit les mêmes sentiments que l'on peut avoir face à Senses, en peut-être moins aigu, la durée jouant, mais toujours avec ce gout pour l'exploration de sentiments complexes sans manichéisme, les décrochages narratifs et les personnages secondaires vivants. Ryusuke Hamagushi est très clairement un nom sur lequel il va falloir compter dans le cinéma contemporain, et j’espère que ses films précédents seront rendus visibles prochainement. 

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Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 17 Juin 2018 à 14:07


Wolf Warrior 2 de Jackie Wu est le plus grand succès de l'histoire du cinéma chinois et c'est vraiment de la merde. En gros Jackie (qu'on a souvent vu affronter Donnie Yen dans des films plus ou moins cools mais là c'est lui le héros) arrive en Afrique ou des mercenaires africains et américains tuent plein de monde pour des raisons dont on s'en fout, et Jackie leur défonce la gueule pendant deux heures. Tout y passe, à côté les Chuck Norris des années 80 ou Rambo 3 ce sont des films nuancés quasi-brechtiens : Jackie est trop fort, les enfants veulent lui ressembler, les femmes sont amoureuses de lui et les méchants le craignent. Y a des plans sur des dizaines d'africains qui pleurent jusqu'à ce que Jackie prenne à lui seul la décision d'affronter la légion de sbires, sachant que dès l'intro Jackie réussissait à démonter une escouade de pirates en arrêtant de respirer sous l'eau pendant dix minutes et que dans la scène de baston finale il parvient quand même à faire des dérapages contrôlés AVEC UN PUTAIN DE TANK OUI MOSSIEUR.
C'est hallucinant de connerie. Tu découvres à la fin que le mec qui a tué la femme de Jackie c'est (surprise) le bad guy du film, t'as des scènes de " qui qu'a la plus grosse quéquette " totalement embarrassantes et c'est filmé à l'épate par un Jackie Wu tout content de montrer que la Chine peut totalement dépasser les USA dans le domaine du blockbuster a 24 de QI. Merci pour tout.

L'Ile aux chiens de Wes Anderson est en revanche un bon film quoique inégal. Je dirais qu'il fait partie des Wes Anderson bas de gamme à l'échelle de sa filmographie, c'est-à-dire des films sympathiques mais pas totalement réussis (là ou la Vie Aquatique ou la Famille Tenembaum sont des bombes). J'ai aimé : le statisme volontaire de la mise en scène d'animation qui fonctionne très bien vu le type d'humour ; la déconstruction narrative avec une sorte de narration à la Pulp Fiction avec des allers et retour temporels ; et le jeu sur la culture japonaise avec ce que ça peut avoir de très drôle (le haiku d'intro, la scène du chien errant sur fond de musique des 7 samourais). 
En revanche, au-delà du fait que le film donne parfois l'impression de déjà vu (notamment avec le Fantastic Mr Fox du même Anderson) j'ai vraiment trouvé ça très prévisible et les personnages de chiens beaucoup trop interchangeables. J'ai un peu de mal avec le twist du frère et avec le fait que le chien agressif finisse par être totalement soumis à son maitre mais il n'en reste pas moins que j'ai globalement passé un assez bon moment.

Ce n'est pas du tout le cas de Get Out de Jordan Peele que j'ai cordialement détesté. Donc c'est l'histoire d'un noir qui passe un weekend avec la famille de sa petite amie blanche et qui se rend compte que ce sont des gros tarés.
Bon évidemment c'est pas un film raciste hein, c'est juste un film ou tous les noirs sont cools et ou tous les blancs sont des gros enculés mais rien à voir. Sauf qu'à la limite je pouvais tolérer la haine raciale d'un truc un minimum bien filmé ou bien construit mais même là-dessus c'est tout merdique. Niveau gore cathartique c'est daubé du cul (le héros va tuer TROIS personnes dont une hors champ, bonjour le défouloir), niveau twist on a droit à un des pires clichés de film d'horreur possible (le placard avec toutes les photos qui prouvent la manipulation parce que quand t'invites un mec chez toi pour le lobotomiser tu gardes bien évidemment dans un coin des tas de preuves de ce que tu fais toutes ensemble). Et c'est mou comme tout. Et c'est mal joué (surtout Caleb Landry Jones) tant il faut surligner au burin le fait que les blancs sont méchants (d'ailleurs ils se mettent tous à chuchoter chaque réplique au bout d'un moment parce que c'est ce que font les méchants de films, même entre eux ils discutent pas, ils méchantent).
Qu'on en fasse un grand film d'horreur contemporain me laisse totalement songeur.

Boris.

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Crutch

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Envoyé par Crutch le Dimanche 17 Juin 2018 à 20:54


Je suis du même avis sur L’île aux chiens. J'ai vu pas mal de bons trucs ces derniers temps, même si étrangement peu de films hong-kongais, ça me manque, d'ailleurs. Voici une petite liste des films qui m'ont le plus marqué depuis le début de l'année et que je recommande chaleureusement, surtout les 10 premiers (c'est pas classé). Je développe à la demande.

Nos meilleures années (2003) - Marco Tullio Giordana - Italie 
Millennium Actress (2001) - Satoshi Kon - Japon 
Sherlock Jr. (1924) - Buster Keaton - USA 
Edvard Munch, la danse de la vie (1974) - Peter Watkins - Norvège 
The White Diamond (2004) - Werner Herzog - Allemagne 
Choose Me (1984) - Alan Rudolph - USA 
Le Dictateur (1940) - Charlie Chaplin - USA
1/3 des yeux (2004) - Olivier Zabat - France
United Red Army (2008) - Kôji Wakamatsu - Japon
Cry-Baby (1990) - John Waters - USA 


Fengming, chronique d'une femme chinoise (2007) - Wang Bing - Chine 
Le cavalier du désert (1940) - William Wyler - USA 
Le Joli Mai (1963) - Chris Marker - France 
Mise à sac (1967) - Alain Cavalier - France 
Velvet Goldmine (1998) - Todd Haynes – USA/Royaume-Uni 
La chevauchée de la vengeance (1959) - Budd Boetticher - USA 
La fille aux allumettes (1990) - Aki Kaurismäki - Finlande 
Les maraudeurs attaquent (1962) - Samuel Fuller - USA 
Les Ailes de l'espoir (2000) - Werner Herzog - Allemagne
Le kimono pourpre (1959) Samuel Fuller - USA 
Une femme douce (1969) - Robert Bresson - France 
Le garçon et le monde (2013) - Alê Abreu - Brésil 
Affreux, sales et méchants (1976) - Ettore Scola - Italie 
Ordres secrets aux espions nazis (1959) - Samuel Fuller - USA 
La Comédie-Française ou L'amour joué (1996) - Frederick Wiseman - France/USA
National Gallery (2014) - Frederick Wiseman - USA
As I Was Moving Ahead Occasionally I Saw Brief Glimpses of Beauty (2000) - Jonas Mekas - USA 
Blue Velvet (1986) - David Lynch - USA 
Rencontres au bout du monde (2007) - Werner Herzog - USA 
La Troisième génération (1979) - Rainer Werner Fassbinder - Allemagne 
Arizona Junior (1987) - Joel & Ethan Coen - USA 
Portrait d'une jeune fille de la fin des années 60 à Bruxelles (1994) - Chantal Akerman - France 
Travolta et moi (1993) - Patricia Mazuy - France 
Highway Patrolman (1991) - Alex Cox – USA/Mexique 
Le Labyrinthe de Pan (2006) - Guillermo del Toro - Espagne 
Ni juge, ni soumise (2018) - Yves Hinant - Belgique
Les Lumières du faubourg (2006) - Aki Kaurismäki - Finlande 
Battleship Island (2017) - Ryu Seung-wan - Corée du Sud 
Un Jour Sans Fin (1993) - Harold Ramis - USA 
Au revoir les enfants (1987) - Louis Malle - France 
Lacombe, Lucien (1974) - Louis Malle - France 
A.I. Intelligence Artificielle (2001) - Steven Spielberg - USA 
Paprika (2006) - Satoshi Kon - Japon 
Lola, une femme allemande (1981) - Rainer Werner Fassbinder - Allemagne 
Pedicab Driver (1989) - Sammo Hung - Hong Kong 
L'Aventure de Mme Muir (1947) - Joseph L. Mankiewicz - USA
Le Tombeau d'Alexandre (1993) - Chris Marker - France 
Level Five (1997) - Chris Marker - France 
Los Olvidados (1950) - Luis Buñuel - Mexique 
Les Enfants du Paradis (1945) - Marcel Carné - France
Les Plus Belles Années de notre vie (1946) - William Wyler - USA 
Je veux seulement que vous m'aimiez (1976) - Rainer Werner Fassbinder - Allemagne 
Senses (2015) - Ryûsuke Hamaguchi - Japon 
L'aventure, c'est l'aventure (1972) - Claude Lelouch - France 
Asako 1 & 2 (2018) - Ryûsuke Hamaguchi - Japon 
Les éternels (2018) - Jia Zhangke - Chine 
L'amour c'est gai, l'amour c'est triste (1971) - Jean-Daniel Pollet - France
Black Dynamite (2009) - Scott Sanders - USA 
Rita, Sue and Bob Too! (1987) - Alan Clarke - Royaume-Uni 
Seuls les anges ont des ailes (1939) - Howard Hawks - USA 
L'argent de poche (1976) - François Truffaut - France 
The Host (2006) - Bong Joon-ho - Corée du Sud
Le voyeur (1960) - Michael Powell - Royaume-Uni

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 19 Août 2018 à 10:06


Utu (Geoff Murphy, 1983)

Te Wheke (Anzac Wallace) est un éclaireur maori au service de la Couronne. Lorsque sa famille est massacrée par les soldats britanniques, il décide de se venger.

Ce classique néo-zélandais relativement inconnu chez nous bénéficie de qualités indiscutables : un scénario qui refuse le manichéisme et délivre une galerie de personnages ambigus, une reconstitution d'époque superbe et un beau casting duquel surnage Anzac Wallace absolument extraordinaire en Te Wheke. De quoi faire a priori un grand film sauf qu'à mes yeux Utu peine à atteindre le plein potentiel offert par son sujet. D'abord, j'ai trouvé la mise en scène approximative (les scènes de combat, je comprenais rien à qui tirait sur qui) tandis que le montage fait trop souvent passer brusquement d'une scène à une autre (le récrit suivant plusieurs protagonistes) de manière bien trop abrupte. Certaines bifurcations du scénario me semble intéressantes sur le papier mais mal dirigées (l'intrigue entre le jeune officier et la femme maori qui se termine par un flashback tombant comme un cheveu sur la soupe, la guerrière qui veut se venger de Te Wheke). D'où un film extrêmement intéressant, intelligent et original mais qui a mes yeux tient d'avantage de la note d'intention partiellement aboutie que du chef d'œuvre promis. Beau film malgré tout.

Les chansons que mes frères m'ont apprises (Chloé Zhao, 2015)

Johnny Winters (John Reddy) vit dans une petite réserve amérindienne avec sa mère et sa petite sœur Jashaun (Jashaun St John). Il hésite entre rester et partir avec sa petite amie qui a décidé de s'installer à Los Angeles.

Film TRES naturaliste flirtant fréquemment avec le documentaire, le long-métrage de Chloé Zhao s'inscrit dans une lignée de films traitant de l'Amérique des grands espaces et des petites communautés, avec l'influence évidence de Terence Malick d'un côté et de Kelly Reichardt (celle-ci étant tout à fait admise par Zhao) de l'autre. Les chansons...est une sorte de film de dix heures sans réelle intrigue dont on aurait finalement enlevé huit heures et demie. On nous en dit le moins possible quitte à laisser des zones d'ombre énormes (pourquoi le frère ainé est-il en prison ? Bill sait-il qu'Angie est attirée par Johnny ?) et à transformer le film en suites de scènes sans grand enjeu narratif (d'ailleurs, à la fin du film, les personnages en sont tous au même point qu'au départ). Pourtant, lentement et malgré un argument de départ ultra-simple ( Johnny va t-il quitter sa famille pour suivre sa copine ?) l'émotion finit par s'installer. Parce que ces personnages sont réellement attachants (j'adore Travis le rappeur blanc), parce que les sentiments ne semblent jamais forcés, parce que la dureté de leur mode de vie nous oblige à les respecter. Et les dernières minutes du film sont superbes tandis que les paysages naturels du Dakota sont filmés avec grâce. Bref, j'en sors un tout petit peu frustré parce que j'ai l'impression qu'il m'a manqué un petit truc pour entrer en communion avec les personnages, mais même en l'état Les chansons…reste néanmoins le parfait opposé de tout ce qui peut me saouler dans le cinéma contemporain, ce qui n'est déjà pas si mal. 

Boris, allô la terre ?

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Crutch

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Envoyé par Crutch le Dimanche 19 Août 2018 à 15:35


En visionnages en salles ces derniers temps, pas convaincu par Under the Silver Lake, enthousiasmé par Mission Impossible: Fallout et Detective Dee: La Légende des Rois Célestes, et adoré A Brighter Summer Day d'Edward Yang.

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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Lundi 27 Août 2018 à 12:03


Pas encore vu under the silver lake. Ca a l'air bien pourtant? Aussi convaincu par mission impossible et detective dee. blackkklansman de spike lee très sympa également quoiqu'un peu long. également emballé par une pluie sans fin

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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."


Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 02 Septembre 2018 à 14:23


The Big Bird Cage (Jack Hill, 1972)

Des jeunes bombasses enfermées dans une prison philippine veulent s'évader.

Seconde incursion après The Big Doll House du réalisateur dans le domaine du film pas du tout racoleur de femmes en prison, The Big Bird Cage réitère la recette du film précédent... en moins bien. Non pas que le casting en soit la raison : comme pour son prédécesseur, il alterne le bon (le couple Pam Grier/Sid Haig) et le désastreux (les matons, le directeur de la prison). Mais surtout, durant de longues séquences ou Sid Haig doit séduire les gardes homos en la jouant grande folle, on a droit à un festival des pires blagues de gays possibles et imaginables. Le contexte politique autour de la révolution est totalement flou et le fait qu'on alterne entre répression sadique et moments ou les nanas ont l'air totalement laissées à elles-mêmes ne permet pas franchement de prendre le film au sérieux. Ca tombe bien, Hill lui-même semble avoir laissé tombé l'idée selon laquelle on ne déconnait pas dans un women in prison, et nous gratifie d'une bonne dose de scènes absurdes, au premier rang desquelles celle ou une prisonnière lesbienne se met à courir à poil enduite d'huile (j'aime qu'on.... ta gueule) court après une autre pour se la taper. Cinématographiquement tout à fait médiocre, mais suffisamment con (dans le bon sens du terme) pour passer le temps. J'ai voulu revoir aussi The Big Doll House pour voir si mon relatif meilleur souvenir de celui-ci tenait encore la route.

The Big Doll House (Jack Hill, 1971)

Des jeunes bombasses enfermées dans une prison philippine veulent s'évader.

Sur ce pitch évidemment très différent de celui de son successeur, et malgré une héroïne dont je dirais pour être gentil qu'elle joue comme une patate, The Big Doll House se révèle un peu plus inventif tout en nous épargnant les blagues de gay. Bon, on reste dans un film ou les héroïnes souhaitent avant tout que des bonhommes débarquent pour leur faire l'amour, ce qui amène à deux scènes remarquables de portnawak, celle ou Roberta Collins force le livreur à lui faire l'amour ( " au garde à-vous ou je te la coupe "   ) et celle ou la même Roberta Collins force Sid Haig à violer la directrice de la prison sadique. Globalement le scénario se tient un peu mieux que celui de The Big Bird Cage et puis bon on a tout ce qui faut de crêpage de chignon, de combat dans la boue et de sulfatage de figurantes made in philippines pour que le cocktail passe assez bien. Toujours pas un grand film, ni même un bon film mais un women in prison regardable, ce qui est déjà suffisamment rare pour le souligner.

Boris, cinéphile de qualité.

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Borislehachoir

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Envoyé par Borislehachoir le Dimanche 09 Septembre 2018 à 16:42


Shinobi no Mono (Satsuo Yamamoto, 1962)

Le despotique Nobunaga Ôda (Tomisaburo Wakayama) voit ses ambitions menacées par deux clans rivaux. Ceux-ci tentent de faire assassiner Nobunaga par des ninjas, au sein desquels se trouve notamment le jeune Goemon Ishikawa (Raizo Ichikawa).

Premier volet d'une série de huit films sur des ninjas, cette introduction signée Yamamoto (dont on rappellera qu'il a signé le seizième Zatoichi, l'un des tous meilleurs) est totalement décevante. Le défaut numéro 1 du film est l'absence de rythme et l'ensemble semble durer deux fois plus que ce qu'indique la pendule. Ensuite, le jeu quelque peu figé des acteurs (notamment Raizo Ichikawa qui fait un peu de la peine en ninja naïf alors qu'il a au moins dix ans de plus que son personnage) n'aide pas à éprouver de l'empathie pour eux, et si l'intrigue politique est intéressante dans l'absolu, elle devient très vite " une armée de gens incompétents échouent à tuer Nobunaga ". Reconnaissons que le film est loin des délires nanardesques de bien des futurs films de ninja (ici ce sont des VRAIS ninjas, c'est-à-dire qu'ils sont avant tout là pour leur discrétion et leur capacité à s'infiltrer) et qu'il a le mérite d'être très difficilement prévisible (qui pensait voir Nobunaga survivre ?). Mais le fait est que personnellement, je me suis beaucoup ennuyé devant. Ce qui ne m'a pas empêché de laisser une chance à sa suite...

Shinobi no Mono 2 (Satsuo Yamamoto, 1963)

Suite à la destruction de son clan, Goemon Ichikawa (Raizo Ichikawa) décide de faciliter la rébellion d'un vassal de Nobunaga afin d'en finir définitivement avec le despote.

On reprend les choses exactement là ou le prédécesseur les avait laissé, en densifiant l'intrigue. Derrière Nobunaga, une galerie de seigneurs arrivistes (Mitsuhide qui systématiquement humilié en vient à songer à assassiner son maitre ; Hideyoshi le mentor de Nobunaga, et Ieyasu qui observe les autres à distance) permettent de rendre l'intrigue plus digeste et plus équilibrée. Belle idée également de créer le personnage d'Hattori Hanzo (on a pas déjà vu ce nom dans Kill Bill des fois ?), sorte d'homologue de notre héros aux ordres de Ieyasu. En plus d'être mieux rythmé que son prédécesseur, le film réserve quelques sacrés moments de violence (le bébé de Goemon balancé dans le feu, le règlement de comptes à coups d'amputations face à Nobunaga) et de se conclure de nouveau sur une note tragique (à chaque fois qu'on pense que Goemon ne pourra plus rien perdre ils arrivent encore à faire souffrir un peu plus son personnage). Un très beau film que son prédécesseur ne laissait pas forcément entrevoir.

Une chose me frappe dans les films de ninjas : l'impuissance du héros. C'est simple, il rate quasiment tout ce qu'il entreprend, et quand il le réussit c'est parce que des personnages secondaires lui offrent des opportunités en or qu'il ne pouvait pas manquer. On se demande presque pourquoi tout le monde craint autant Goemon au vu du peu de réussites qu'il décroche pour l'instant, mais d'un autre côté, cet aspect extrêmement faillible du héros crée un véritable suspens puisque rien n'est jamais gagné. Il est probable que je continue cette saga de huit films, beaucoup moins que j'aille au bout.

Boris.

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kakkhara

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Envoyé par kakkhara le Samedi 15 Septembre 2018 à 14:34


Thunder road de Jim Cummings, sorti récemment, est vraiment très bon. Avis aux amateurs de ciné indépendant américain.

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"_Je joue attirance mortelle sur mon pisteur invisible et je t'attaque avec.
_ouais, j'ai pris 1
_ok ..."


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