Le 03/11/2010 à 20:49, talen avait écrit ...
Et sinon, vous pensez quoi de l'intelligence collective chez l'Homme ?
C'est une question intéressante.
D'emblée, avant d'en penser quoi que ce soit, l'intelligence collective chez l'homme existe t-elle ?
Et c'est quoi l'intelligence ?
Selon Wallon, grand psychologue qui a travaillé sur le développement de l'enfant, l'évolution de l'intelligence se fait par une différenciation progressive qui mène d'un stade de pensée "syncrétique", c'est à dire où l'enfant confond son désir, son imagination et la réalité extérieure, vers une pensée "objective" grâce à la différenciation entre soi et l'autre, en sujet et objet.
Selon Freud, l'intelligence est essentiellement la différenciation entre le processus affectif et le processus intellectuel.
Enfin selon les statistiques, l'intelligence se définit par rapport à une population de réfèrence dite "normale" que l'on peut visualiser sur la courbe de Gauss : le QI est défini selon cette méthode statistique.
Bref si l'on excepte le confort intellectuel de la statistique, l'intelligence serait un processus de différenciation.
Quid de celle collective chez l'homme ? Là on est dans un bordel sans nom...
Il serait peut être erroné de penser cette intelligence en s'appuyant, comme par analogie, sur les images de bancs de poissons capables de déjouer les prédateurs ou celle de nuées d'étourneaux composant dans le ciel des formes dynamiques à la fois inintelligible et hypnotique. Chez l'homme l'intelligence est d'abord pensée comme un processus individuel. Par curiosité - ? - l'homme à ensuite essayé d'étudier chez les autres espèces animales des signes d'intelligence - non sans condescendance le plus souvent - mais avec des critères humains, soit une forme d'anthropomorphisme qui ne dit pas son nom à l'usage de la recherche : on étudie chez les autres espèces animales les traits d'intelligence qu'elles partagent avec nous autres, humains. Au fond l'intelligence n'a pas seulement de valeur en fonction des critères choisis pour la déterminer, mais aussi en fonction de celui qui choisit ces critères ! Invariablement on est loin de toute objectivité. Mais ce n'est pas un problème tant qu'on est conscient des limites de la démarche.
Peut-on dès lors qualifier ces nuées d'étourneaux et ses dynamiques comme le signe d'une intelligence ? En vertu de quels critères ?
Aussi peut-on s'appuyer sur ces comportements pour déterminer chez l'homme des signes d'intelligence du même ordre ? En vertus de quels critères ?
Franchement je ne sais pas répondre à ces questions, et je m'interdis tout présupposés à ce sujet.
J'ai tendance à penser que le mot "intelligence" est un truc inventé par l'homme, sur mesure pour son égo, et flattant sa propension à se dresser au sommet de la hiérarchie du monde vivant (et pas que). Le mot est impropre, je lui préfère celui de comportement : un comportement est ceci ou cela, dans tel ou tel contexte, est l'expression de ceci ou cela, avec tel ou tel but...
Eliminons l'intelligence ! regardons et étudions le comportement pour ce qu'il constitue comme expression du vivant. Rien de plus.
Mais je me souviens d'un doc sur Arte, où l'on montrait comment une foule filmée de haut, et passée en accéléré semblait comme reproduire quelque chose pouvant s'apparenter à une dynamique des fluides s'auto-régulant sans qu'aucune consigne précise n'ait été donnée à chacun des individus composant cette foule. C'était fascinant.
J'ai ma théorie là-dessus, mais je ne la dirai pas. J'y travaille encore, et c'est très compliqué. Mais ces mouvements n'ont rien à voir avec de l'intelligence collective - encore que si on veut les nommer ainsi pourquoi pas, mais je trouve ça inadapté - mais davantage avec des dynamiques de structure.
La psychologie sociale -discipline des "sciences" humaines assez fascinante - étudie la dynamique des groupes, par exemple à partir de combien de personnes, en moyenne, un groupe voit-il naître des clans ? Qu'est-ce qui se passe quand on réunit un groupe autour d'une table, avec pour consigne de répondre à une question susceptible de produire du débat ?
On est pas là, dans de "l'intelligence collective", mais l'étude des comportements humains en groupe permet de déterminer des intéractions "types" qui change peu ou prou, quelque soit le groupe et les personnes qui le composent.
Bref c'est passionnant, mais très....vaste, et riche d'encore beaucoup de grandes découvertes à venir !
[ Dernière modification par black-monday le 06 nov 2010 à 17h04 ]
"Ouais même que Valérie Damidot est tellement grasse que si elle se trempe un pinceau dans le fion, elle réinvente la peinture à l'huile."