Go pour un récap personnel sur les 4 pages précédentes... -_-
Sur la mort dans GoT, Boris, je ne comprends vraiment pas où tu veux en venir. T'es là à nous répéter que montrer la mort en gros plan ne sert à rien alors qu'on peut avoir recours à des artifices, mais dans un univers de fantasy qui se caractérise par son caractère rêche et réaliste, pourquoi est-ce qu'on aurait recours à des artifices ?
Développer la mort du direwolf n'aurait eu aucun intérêt, la confrontation entre Cersei et Ned à ce sujet est déjà assez longue et on a tout le temps de ressentir les enjeux. RIEN, mais alors RIEN à voir avec la mort du déserteur au premier épisode, qui a lieu sans discussion préliminaire et où l'acte tient lieu de message de Ned à son fils. L'ordre de tuer le loup de Sansa porte une menace, ou une affirmation de pouvoir, mais elle a déjà été faite dans le cadre d'un dialogue alors pourquoi la réitérer ?
De plus, ouvrir sur une mort crue est une façon de donner le ton à la série.
Je ne marche pas du tout dans tes exemples comme quoi on édulcore la mort des animaux. Pendant dix minutes au bas mot, Tywin Lannister découpe et écharpe un cheval devant Jamie. Clegane qui trucide son cheval, ça a été suffisamment suggestif pour que je me souvienne visuellement de la scène. Y a un massacre de corbeaux aussi qui entame un plan, quand Theon s'empare de Winterfell.
Senen
Le problème de ces épisodes n'est pas tant le scénario que les raccourcis qui sont fait. L'arrivée de Tywin ressemble à un deus ex machina alors que pas du tout, la scène où Joffrey change de fiancée semble complètement surjouée mais c'est normal, les arrangements ont déjà été fait à l'avance et cette scène est jouée devant la cour pour s'attirer la sympathie du peuple.
Nul besoin d'avoir lu les livres pour comprendre parfaitement ce qui se passe. Ce n'est pas mon cas, j'ai à peine démarré le tome 1 il y a quelques années, et on comprend très bien que Tywin a planifié son départ pour King's Landing et que la déchéance de Sansa était préméditée. Dans le deuxième cas, c'est presque trop gros - à la fois surjoué et trop évident, ils auraient pu rendre la chose plus trouble.
corum
Ceci dit, le point de vue de Talen a beau être idiot - non la pornographie n'est pas de l'art, par définition presque ; mais on peut montrer du sexe en faisant de l'art - ça n'est pas entièrement de sa faute. Bon il y a déjà le relativisme ambiant dont il est un des pires représentant, mais bon, c'est une des grandes maladies post-modernes, il n'y a rien de neuf.
Je trouve ça écoeurant de "bien-pensance" - ouais, je fais des néologismes si je veux.
La pornographie a pour but de faire éprouver du plaisir au public, elle passe par un medium qui est celui du cinéma (la caméra) et elle met en scène son sujet. Le côté performance se rapproche bien plus du sport que de l'art, mais il n'y a aucune aberration à voir dans du porno un côté artistique.
C'est pas comme si le débat sur le relativisme (à l'inverse des positions sur GoT de Boris) avait déjà eu lieu ici des milliers de fois, si tant est qu'on puisse parler de débat. On sait tous pertinemment qui pense qu'il faut être con pour prendre du recul sur le monde, alors quel besoin de genre de pique ?
Je suis archi-ignorant en peinture, sculpture, cinéma et à peu près tous les arts sauf la littérature, mais je pense avoir une vision claire de ce qu'est l'art en général.
Imaginer une frontière entre l'art et le divertissement, c'est un gros problème, car ce qu'on appelle depuis le XVIIIème siècle l'Art (au sens strict) et qui était auparavant désigné par le terme Beaux-Arts regroupe les productions techniques qui, justement, visent... au plaisir, au divertissement. A l'origine, l'art (ars, artis), c'est l'équivalent de la "techné" grecque, c'est à dire la technique ou le métier. Le sens du terme a été restreint pour ne plus désigner que certaines oeuvres remplissant des objectifs comme plaire, instruire et émouvoir - les trois qu'Aristote cible dans la
Poétique. Or plaire figure dedans.
Boris
Une part PLUS OU MOINS GRANDE de fantasmé.
Dans l'Illiade et l'Odyssée quasiment TOUT est fantasmé. Les guerriers sont des créatures ultimes ( Achille est quasi-immortel, pareil pour Ajax, Hector est protégé des dieux, Ulysse a Athéna avec lui... ) qui tuent chacun plus de monde que Stallone dans Rambo 1, 2, 3 et 4 réunis. Y a des dieux qui interviennent, des dizaines de créatures surnaturelles, des conflits célestes... Qu'est ce qui n'est pas fantasmé dans l'Illiade ou l'Odyssée ?
Sauf que ça s'appelle de l'exagération épique, pas du fantasme. Ni la fantasy ni le fantastique ne se définissent par l'épique, bien que l'heroic fantasy verse dedans. L'épopée, c'est un genre à part dont la survivance dans le roman classique et actuel est plus que contestable.
Je rappelle qu'une des composantes de la fantasy est un univers médiéval, ce qu'on ne trouve ni dans la Bible, ni dans l'Iliade, deux oeuvres pour lesquelles ç'aurait été un putain d'anachronisme.
Donc en fait l'Illiade c'est pas de la fantasy parce que c'est vieux. Tout simplement.
Donc oui, exactement. Y a juste le "à but divertissant" qui ôte de sa crédibilité à l'article.
Et STOP écrire l'Illiade avec deux "l", ça écorche les yeux. 
Senen
C'était mal formulé. L'intervention divine est là, mais ça se cantonne à des dieux qui jouent aux échecs avec les personnages comme pièces. Si tu retires les dieux de l'histoire, tout tient "à peu près" debout. Fin, clairement l'histoire aura de grosses ficelles bien visibles, mais ça passe.
Par contre j'appuie totalement Boris sur une chose : l'
Iliade comme l'
Odyssée sont l'une comme l'autre dominées par les dieux. Tu retires les dieux, tu auras toujours une guerre et des intrigues personnelles (genre le conflit Achille / Agamemnon qui n'en dépend pas) mais ce ne sera plus la même oeuvre. Les combats voient intervenir les divinités à tout bout de champ. La guerre elle-même a une origine divine. Et 90% des scènes ont une coloration religieuse, que ce soit parce qu'elles développent des valeurs ou parce qu'elles illustrent des éléments de culte.