Team Sealed, tout ce qu'il faut savoir

Posté le Mardi 31 Octobre 2017 à 20:22 par Leland_Palmer (6123 lectures)

Cette année, Le Grand Prix Lyon se jouera en « Team Sealed », mais on parle parfois plus communément de « Team trio ». C’est un format bien méconnu de la plupart des joueurs. Pour autant, il s’agit peut-être de l’une des meilleures manières d’aborder le format limité avec vos partenaires de jeux préférés. Bref, une expérience riche qui demande pas mal de préparation.
Les règles de base

Vous formez une équipe composée de trois joueurs et vous ouvrez 12 boosters. En 75 minutes, vous allez devoir construire trois decks de 40 cartes minimum, et attribuer chacun de ces decks à un joueur de l’équipe jusqu’à la fin du tournois. N’oubliez pas également de réserver une plage de temps pour notifier la liste des cartes que vous jouerez.

Les cartes restantes sont également divisées entre les joueurs sous la forme d’une réserve qu’il n’est également pas possible d’échanger avec ses camarades entre les rounds.  

Dernière étape, vous devez déterminer un placement pour chaque membre de l’équipe. Ce choix est hautement stratégique car vous ne pouvez en changer. Les 3 joueurs A, B et C s’assied côte à côte.

Le joueur B se situe toujours au milieu. C’est le capitaine de l’équipe

L’équipe adverse se place en face de vous de manière à ce que les joueurs A, B et C de chaque team se situent face à face

Ainsi, le combat peut s’engager et chaque match se déroule en 1vs1 selon les règles « classiques » de n’importe quel tournoi en format limité, c’est à dire en 2 manches gagnants.

Lorsque deux des joueurs d'une équipe remportent leurs matchs individuels, c'est toute l'équipe qui remporte. Parfois on peut aboutir à un match nul si un joueur de chaque équipe a remporté son match et que l’on n’a pas pu déterminer le gagnant du 3ème match à l’issu du temps réglementaire.

Deux précisions pour finir :
-          Pendant le match il est possible de communiquer avec ses partenaires ! Notamment si vous avez besoin d’aide.
-          Quand vous avez terminé votre match, ne vous levez pas tout de suite de votre chaise ! Effectivement vous pouvez continuer à conseiller vos partenaires toujours engagés dans la bataille.

Pour rappel, il faut réaliser un score minimum de 18 points en 9 rounds pour vous qualifier en « jour 2 » (soit un total de 6 victoires et 3 défaites ou bien 5 victoires, 3 nuls et 1 défaite). En « jour 2 », vous devrez à nouveau construire trois decks à partir des 12 boosters qui vous seront distribués. Attention, vous ne disposerez cette fois ci que de 60 minutes et ne jouerez que 5 rounds. A l’issue de ces 14 rounds, les 4 premières équipes disputeront un « Team Booster Draft ». Dans la mesure où ce format très spécifique ne concerne que peu d’équipes, je vous propose de ne pas l’aborder dans cet article.

Enfin, sachez qu’aucune équipe ne dispose de « Bye » (des victoires d’avances). Ainsi tout le monde part sur un pied d’égalité et vous aurez peut-être la chance (ou non) d’affronter dès le premier round la fameuse équipe « Peach Oath Garden », composée des meilleurs joueurs du monde.



Pourquoi c’est un super format et quelques conseils pour le maitriser

Le team sealed est un format qui valorise vos qualités de joueurs (capacitives de deck building, coordination d’équipe, respect du temps) dans un contexte « Fun » ; c’est une opportinité de jouer enfin avec vos compagnons de toujours et de partager ensemble les émotions si uniques d’un Grand Prix.
Il est également possible de ne constituer son équipe qu’à partir de très bons joueurs mais vous n’irez pas très loin dans la compétition si vous ne vous ne partez pas sur la même longueur d’onde
Ainsi je vous livre 5 astuces pour réussir son tournoi en team sealed

1-      Travailler la coordination d’équipe.

Construire 3 jeux à partir d’un pool de 12 boosters n’a rien d’aisé tout seul. Alors imaginez-vous avec deux avis différents du votre. Lors de la construction, il est très important de s’écouter et de travailler de manière constructive afin d’arriver à un consensus autour du choix final. Ce type de démarche ne s’improvise pas et il est indispensable de se préparer en amont :
-          Discuter de chacune des cartes de l’édition et se mettre d’accord sur leur potentiel individuel. Effectivement, il vaut mieux ne pas perdre du temps le jour J à se demander si une carte est une bombe ou une grosse blague. C’est une perte de temps inutile et croyez-moi, vous allez être bien contents d’économiser quelques précieuses minutes de débats.
Pour rappel : n’hésitez pas à relire l’analyse du limité bien que le contexte soit assez différent.

-          Simuler un team sealed à la maison où participez à un tournoi en boutique. Rien ne vaut l’expérience. Vous développerez une logistique et des habitudes. Les tournois organisés par les boutiques sont encore trop rares alors je vous conseille de vous entendre avec une autre équipe de trois joueurs pour tester ensemble le format
 
2-      Soutenez-vous dans les moments difficiles
 
-          Participer à un Grand Prix peut se révéler très fort émotionnellement. La journée est longue et la fatigue peut vous amener à commettre des missplays et/ou à vous montrer plus agressif dans les moments tendus. Sachez que vous n’êtes pas seuls. Vous pouvez demander de l’aide quand vous ne vous sentez pas en forme.

-          Aussi n’oubliez pas qu’il s’agit d’un travail d’équipe. On perd ou en gagne ensemble. N’allez pas vous vanter d’avoir gagné 7 ou 8 matchs quand vos camarades ont fait des scores bien moins glorieux. Je lisais dans un article anglophone que l’on est toujours « un tiers responsable du score des autres ». En effet, les cartes que vous jouez et qui vous ont fait gagner sont également celles dont votre allié n’a pas bénéficié. Il est ainsi probable que vous vous aperceviez que les 3 decks n’étaient pas si équilibrés que ça  d’ici la fin du tournoi.

-          Aidez-vous dans les moments difficiles et ne vous énervez pas contre celui qui aura commis un missplay sans demander l’avis des autres. Sur de gros tournois, on commet TOUS des erreurs stupides qu’on n’aurait jamais imaginé faire lors d’un tournoi entre amis. On appelle ça les « Brain Fuck » et on peut tous tomber dedans. Soyez attentif à l’état de fatigue de votre camarade et si à l’inverse c’est vous qui avez un coup de mou, n’hésitez pas à en avertir vos amis qui pourront vous soutenir. C’est notamment pourquoi le choix du placement des joueurs autour de la table est essentiel.
 


3-      Le placement des joueurs n’est pas une histoire de hasard

Il n’y a pas de règles absolues pour déterminer quel joueur se place au milieu. Disons qu’il y a plusieurs hypothèses :

-          C’est le meilleur joueur, ou du moins celui qui est le plus en capacité d’aider ses partenaires durant leurs parties. Il joue un deck plutôt agressif, ce qui lui permettra de terminer sa partie plus tôt et s’investir à 100% dans l’une des autres parties en cours.

-          A l’inverse, on peut placer au milieu le joueur le moins expérimenté. De cette manière, il pourra bénéficier des conseils de ses deux voisins.

Ainsi, ce n’est pas une science exacte et j’ai tendance à penser que chaque joueur doit d’abord s’approprier un style de jeu qui lui convient avant de discuter du placement. Si  « Jonathan » joue un deck Ondin mais que « Sébastien » connait également très bien ce type de jeu, il peut être envisagé de les placer côte à côte
 
4-      Communiquez…mais pas trop !

C’est probablement le conseil le plus difficile à appliquer. Pendant les parties, il est indispensable de discuter les choix compliqués avec vos partenaires de jeux : les choix des Mulligan/Keep, les changements avec la réserve ou les phases de combats particulièrement compliquées et risquées. Le reste du temps, vous devrez apprendre à faire confiance au pilote du jeu et à ne pas trop interférer dans sa partie au risque de lui faire commettre des erreurs (par méconnaissance du deck adverse ou des situations de jeupar exemple) voir même de sortir vous-même de votre match. Demandez des conseils mais n’en donnez pas trop à la va-vite. Faites-vous confiance !

Enfin, ne perdez pas trop de temps à discuter. N’oubliez pas qu’un match nul équivaut plus ou moins à une défaite ! Combien de  troll à deux têtes se terminent en « draw » car certaines équipes vont jusqu’à discuter du choix du premier terrain à poser. Apprenez à bien différenciez les décisions faciles des décisions difficiles.

Pour rappel, un joueur adverse a tout à fait le droit de vous demander de jouer plus vite. Il peut même appeler un arbitre qui peut vous sanctionner pour « slow play ». C’est un contexte très compétitif et gardez toujours en tête qu’un match nul n’arrange généralement personne.
 
5-      Ne sous estimez pas votre réserve 

Un dernier conseil pour la route mais pas des moindres. Plus je joue en limité, plus je me rends compte que je side d’avantage de cartes. Il y a 3 ans, je sidais peut-être 1 à 2 cartes par matchs, maintenant je peux régulièrement monter à 4-5 cartes voir plus. C’est encore plus vrai en team sealed car vous allez bénéficier d’une réserve bien plus étendue que d’habitude. Choisissez donc avec soin les armes que vous distribuez dans les réserves des uns et des autres. Cela relève parfois du travail d’orfèvre avec des cartes «de splash » (par exemple un anti enchant blanc dans un jeu bleu-noir) mais c’est peut-être ce qui vous distinguera le mieux des autres équipes.
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Voilà, vous êtes désormais armés pour votre premier grand prix en team sealed. N’oubliez pas que l’année prochaine sera également riche en gros tournois de ce type avec notamment les GP Amsterdam et Bologne au Printemps. Enfin n’hésitez pas à commenter cet article. Il y a beaucoup d’aspects que je n’ai pas abordés. En outre, je ne suis pas un expert du format. J’ai potassé une quinzaine d’articles anglo-saxons et effectué mes premiers tests. C’est un partage d’expérience de la part d’un joueur qui touche sa bille en limité mais il peut y avoir quelques imprécisions alors n’hésitez pas à me le signaler !

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