Mais par exemple j'imagine pas une seconde kakkhara sur mtgfrance entre leurs discussions sur les investissements immobiliers et celles sur les snobs qui ne kiffent pas le dernier Transformer.
Tu m'étonnes

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Au passage ça fait plutôt longtemps que j'ai pas parlé de mes mignons petits bambins. Faut dire que les anecdotes que j'avais en tête étaient plutôt mignonnes, mais ça allait pas chercher très loin niveau intérêt. Toujours rien de nouveau pour mes cours, mes les gosses de l'école ont encore frappé fort.
Il y a deux semaines environ, l'un d'entre eux ( CM2) a trouvé dans une poubelle une capote usagée. (???)
Jusque là rien que de très normal du coup on la prend et on s'amuse avec. Comment? Simple, on se met à 6 ou 7 à maintenir un camarade et on lui badigeonne la figure avec. Et puis comme ça ne suffit pas, on prend prétexte que le camarade en question ose insulter ceux qui lui ont fait ça pour s'acharner sur lui dans la classe (oui devant moi).
Du coup j'envoie la victime dans un autre groupe, je discute avec les enfants de ce qu'ils ont fait (pas grave parait-il), et je punis toute la classe en la mettant à l'étude au lieu de faire des activités, ceux impliqués dans l'histoire étant punis pour un bout de temps.
Bref rien que de très "normal" jusque là. Je rends les cahiers de comportement aux parents concernés avec un descriptif de l'incident et une convocation à la mairie, puisqu'on en dépend. Et alors là le festival.
Donc voici un résumé :
A : Maman d'élève
A' : élève
B : Père d'élève
C : père d'élève
Kakkhara : animateur
D : animatrice
M : Maire
La soirée commence par A qui nous attend devant la grille, pour une discussion qui durera 40 minutes.
A : Je voulais savoir ce qu'il s'est passé.
D : on en parlera tout à l'heure, à la mairie.
A : Ah non, parce que je dois aller à la mairie? Je ne suis pas au courant
(sûrement parce qu'elle est pas au courant qu'elle se pointe précisément le soir en question 15 jours après l'incident)
D : Vous avez dû recevoir un courrier dans la boîte aux lettres
A : Ah vous savez, je ne reçois rien d'intéressant dans ma boîte, alors ça fait trois mois que je ne l'ai pas regardé
(quitte à se foutre de la gueule du monde, autant viser large).
D : Enfin du coup si vous êtes disponible, vous pouvez venir ce soir.
A : Oui je vais annuler mon rendez-vous, parce que je ne suis pas d'accord, le portrait que vous dressez de ma fille est celui d'une criminelle. Est-ce vous qui avez écrit ça?
Kakkhara : oui c'est moi
A : Donc pour vous, ma fille est insolente et violente?
Kakkhara : tout à fait.
A : C'est bizarre, parce que vous êtes les deux seuls à me dire ça, ma fille n'a jamais de problème, tout le monde dit que c'est une enfant équilibrée.
(faut croire qu'elle pense qu'on ne communique pas avec nos collègues)
Kakkhara : Ecoutez, je ne fais que relater ce que j'ai constaté. Votre fille est agressive et nous prend pour des imbéciles
(pas que la fille manifestement mais je peux pas dire ça, tant pis)
A : Concernant l'incident dont vous parlez, puis-je savoir le nom de l'enfant qui a subi ça?
Kakkhara : oui, il s'agit de X....
A : Ah je vais voir ça avec son père alors.
A' : S'il vous plaît, est-ce que je peux prendre la parole?
(D éclate de rire tant l'hypocrisie est manifeste, ce qui déclenche l'animosité de A)
D : Ok vasy A', on t'écoute
A' : Mais j'ai pas participé à ça, j'ai pas tenu X..., j'étais dans le groupe mais j'ai pas participé.
A : Vous voyez, vous accusez comme ça sans preuve.
Kakkhara : Admettons. Concernant le comportement de votre fille, donc?
A : vous avez vu ma fille être insolente et mal répondre, envers vous?
Kakkhara : Oui.
A : et les autres animateurs? Je peux aller les voir, ils vont confirmer?
Kakkhara : Bien sûr.
A : C'est bizarre, parce que ma fille n'a jamais eu de problème. Peut-être que vous devriez suivre une formation pour vous occuper des enfants, parce que ma fille ne pose pas de problème, mais c'est un effet miroir.
...
Bref la discussion dure et est tout aussi stérile.
1 heure après, à la mairie :
M : Nous sommes réunis pour parler de vos enfants, avec les animateurs qui ont suivi le problème ayant motivé la convocation.
A
(décidément on peut pas la faire taire) : Pourquoi il n'y a que trois parents? Et pourquoi seulement deux animateurs. Pourquoi l'enfant qui a subi n'est pas là?
(Riche idée tiens, autant distribuer les gants de boxe tout de suite)
M : Bref, les animateurs peuvent-ils explique ce qu'il s'est passé?
D et Kakkhara se lancent dans l'explication des faits.
A réitère le même dialogue qu'elle nous a tenu peu avant, tout en disant qu'elle est d'accord avec nous, je me demande ce que ça donne quand elle n'est pas d'accord. Bref c'est tout aussi stérile.
M : Bon on va passer au suivant parce qu'on n'avance pas. B?
B: Ok alors, je vais essayer de parler calmement, parce que quand je vois ce qui a été écrit, ça me donne envie de devenir violent.
(le dialogue est ouvert, ça fait plaisir.) Donc je ne vais pas revenir sur ce qu'a dit A
(ouf!). En revanche, je tiens à dire que l'enfant à qui ils ont fait ça est un enfant insupportable avec qui ils sont depuis la maternelle.
(c'est en partie vrai, mais je ne vois pas en quoi ça excuse, son enfant étant par ailleurs globalement pareil.) Du coup on peut comprendre pourquoi mon fils a fait ça. D'ailleurs mon fils a subi plus grave et personne n'a réagi et j'ai fermé ma gueule
(argument imparable tellement y a aucun rapport). Et puis bon, là c'est pas très grave et l'autre l'avait mérité, c'était un règlement de compte
(décidément cet homme me plaît de plus en plus). Maintenant mon fils ne savait pas ce qu'était une capote et à cause de vous j'ai dû lui expliquer
(est-il possible qu'il soit aussi naïf ou est-ce qu'il se fout de notre gueule, la réponse me parait évidente). Par ailleurs il faut prendre du recul quand vous écrivez des choses comme ça.
(j'ai écrit le mot une semaine après les évènements, pour une convocation la semaine suivante, je sais pas ce qu'il appelle du recul). Et puis franchement on est à l'ère du numérique, je ne sais pas mais je ne comprends pas pourquoi aussi peu d'information a filtré, je ne comprends pas pourquoi on n'a pas été convoqué le soir même
(Oui c'est vrai que pour prendre du recul, autant régler les choses le soir même, logique.) Je ne peux pas laisser passer une chose comme ça, les mots que vous employez sont orduriers et vous en avez tellement honte que vous n'avez pas signé
(mon nom écrit en toute lettres me semblait un indice assez évident mais bon...). Et puis vous vous croyez au tribunal, à parler de ce garçon comme d'une...victime?
C, prenant la parole pour la première fois depuis une heure de réunion : Oui enfin là, ça me paraît évident que ce garçon est une victime.
(Halleluia, espérons qu'il parle plus souvent!)
B : En admettant, peut-être qu'on peut s'intéresser à pourquoi il a été victimisé ainsi?
(oui c'est plus confortable pour son enfant, je l'admets moi aussi.)
Bref, deux heures de réunion dans ce goût là, avec des atermoiements, obligés de passer de la pommade tout en passant notre message et en nous faisant copieusement insultés par les deux... parents d'élève..., sous l'oeil effaré du troisième.
On atteindra des sommets quand même, du genre :
B : Sinon, vous n'avez qu'à faire un cible avec la tête de la victime, ça évitera de taper sur le vrai
(j'ai réussi à sourire, vous vous doutez bien que le coeur y était.)
Et tout ça pour quoi? La punition de A' et de B' ne sera pas levée, le mot exclusion a été prononcé, puisque les parents refusent d'entendre raison. La punition de C', qui a été entraîné par A', et qui sinon est une fille sans histoire, sera levée et nous avons longuement discuté avec C des problèmes de fréquentation de C' avec A' (chose impensable devant A bien sûr). Du coup il nous dit qu'après avoir rencontré A et B il comprend bien le problème et qu'il parlera à C'. A la fin, la discussion avait dévié, du coup on a décidé de lever la séance, et puis je suppose qu'on en avait tous marre de devoir supporter ces gens-là.
Résultat, j'aimerais beaucoup leur dire ce que je pense, mais ça me coûterait ce travail, non pas que ça me manquerait niveau paye, c'est que 4h/semaine, mais ça mettrait mes collègues plus dans la merde.