S'enquiller des Ferrara, Tarkovski et Hou Hsiao-Hsien étant un poil fatigant pour mon petit cerveau moins irrigué qu'une autre partie de mon corps, j'ai tenté....
Virus cannibale ( Bruno Mattéi )
Décedé récemment, Mattéi n'a pas eu droit à l'hommage qu'il méritait vu l'avancée énorme que connut le nanar grâce à ses films. Et si il est de bon ton de citer Ed Wood comme " plus mauvais réalisateur de tous les temps " chez les Burtoniens dégenerés n'ayant pas eu à subir quinze secondes de white fire ou un quelconque duel ninja made in Goddfrey Ho, franchement, Mattéi c'était un peu au nanar ce qu'était Carl Lewis aux 100 mètres.
Après un accident dans une centrale nucléaire donnant déja le ton général du film quand un technicien se fait bouffer par un rat (

), un scientifique en profite pour balancer un avertissement à l'humanité ( " pardon pour toutes ces tueries car... elles sont inutiles ! " ).
Après, ça devient assez festif avec les 4 gros débiles de militaires qui affrontent des terroristes ( " Vous avez pas le droit de tuer des gens,.... c'est pour ça que je vous tuerai tous ! " ), puis des zombies maquillés par mon grand-père Dédé en s'enquillant des dialogues de plus en plus cons ( et mal doublés ) au fur et à mesure du film.
- Hé, regarde, on dirait ta tête quand t'es en train de chier hahaha !
- Hahaha, avec tes conneries tu me donnes envie de pisser hahaha !
Au passage ils récupèrent une journaliste dont l'utilité scénaristique consistera à se foutre à poil pour communiquer avec les papous ( sisi

) aidée de son adjoint qui lui sert de cotion Moumoute + moustache servant à rappeler au spectateur que la mode ringarde était à son apogée en 1980.
Le plus drôle arrive : les stock-shots de documentaires. Là, c'est grandiose, on a passé la moitié du film a gueuler " STOCK SHOT ! PAS STOCK SHOT ! RE STOCK SHOT ! " ( 1 )
Jusqu'à la fin du film, pour bien nous faire croire qu'on est dans la jungle guinéenne, on aura donc des images insérées de manière défiant toute logique et toute cohérence représentant des flamands roses, un ouistiti, des éléphants ( je doute qu'il y en ait en Nouvelle-Guinée ), une chauve-souris ( en plein jour mais y aura bien quelqu'un pour signaler que ça peut être possible

), des papillons et d'autres bestioles.
MAIS C'EST PAS TOUT ! Le film ose carrément nous balancer des stock-shots de cérémonies papoues ! OUI MOSSIEUR, FARPAITEMENT ! Evidemment on voit bien que d'une scène sur l'autre, on a d'un coté un village papou dans un documentaire et de l'autre 4 blacks maquillés par mon grand-père arrondissant sa pénible retraite, mais c'est pas grave !
Ce serait long d'énumerer les scènes débilos telles que le militaire imitant Gene Kelly dans " chantons sous la pluie " avant de se faire bouffer par un zombie ou les passages politiques avec message humaniste ' c'est la faute de l'homme blanc qui pollue le monde tout ça ", sans compter les pompages foireux du film " Zombie " de Romero ( notamment les costumes des héros ) dont Mattéi ne se gène pas pour reprendre la musique pour bien marquer le coup.
Gros nanar aussi con que fauché, Virus Cannibale a beau donner envie de pioncer pendant certaines scènes attentistes pénibles, son coefficient nanar reste digne d'un homme-puma dans ses moments les plus portnawaks. A se mater bourrés entre potes pour renforcer l'effet comique, même si à jeun ça reste particulièrement jouissif.
Boris, ( 1 ), un stock-shot, si quelqu'un ne le sait pas, est-un extrait tiré d'un autre film qui n'a rien à voir avec le premier ; un mauvais stock-shot se repère très facilement ( la texture de l'image étant différente par exemple ), et dans le cas présent les limites du mauvais gout y sont pulverisées.
[ Dernière modification par Borislehachoire le 03 jui 2007 à 20h27 ]