Article Magic : Ertaï, ou le prix de l'ambition

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Ertaï, ou le prix de l'ambition

Type : L'Univers Magic

Catégorie : Biographie des personnages

Posté le 05/11/2008 par Nemooo

Ertaï : (4186-4205) Né sur le plan de Dominaria, Ile de Tolaria.
Voilà pour la chronologie. Mais la vie d'Ertaï, ce n'est pas seulement de la chronologie. C'est surtout de l'aventure, de l'héroisme...et de l'ambition ! Lorsqu'il embarque sur l'Aquilon, Ertaï n'a aucune idée du sort qui lui est réservé.
Il connaîtra l'ardeur du combat, le désespoir, la haine -l'amour aussi, car même le plus sombre des lieux peut réserver d'agréables surprises. Mais l'attrait de la puissance, comme vous allez pouvoir le constater, va avoir raison d'Ertaï...
Souillure, perversion, corruption : le menu n'a pas l'air très réjouissant vu comme ça ; mais les méchants sont toujours les personnages les plus intéressants à étudier, il faut le reconnaître. Et Ertaï garde toujours un reste d'humanité...du moins jusqu'à son passage sur Phyrexia. Mais chut, je n'en dis pas plus.
Bonne lecture à tous - et n'hésitez pas à laisser un commentaire si le coeur vous en dit!

BIOGRAPHIE D'ERTAÏ





La guerre Phyrexianne fut une sanglante bataille, qui coûta d'innombrables vies à chacune des armées. Ce fut une guerre opposant le mana aux artefacts, où les perfides Phyrexians tentèrent de corrompre les âmes des défenseurs de Dominaria. L’Arpenteur Urza, Crovax d’Urborg, les anges de Serra- tous ces innocents et bien plus encore furent souillés par les desseins déments de Yaugzebul, seigneur de Phyrexia. Mais peut-être le plus tragique de ces destins est-il celui d’Ertaï, sorcier de l’Académie Tolarianne.

« Pourquoi devrais-je me vanter ? Les bardes et leurs chants lyriques le feront pour moi. Je suis un sorcier bien trop modeste pour révéler le plein potentiel de mes capacités. »
- Ertaï



Ertaï fut inscrit dès sa plus jeune enfance à l'Académie Tolarianne, une université principalement axée sur le mana bleu et située sur l’île de Tolaria. Au cours de ses longues études, il se révéla très rapidement être un enfant surdoué, maîtrisant sans difficultés des sorts qui nécessitaient des années d’études à d’autres étudiants. Finalement, l’acharnement du jeune homme porta ses fruits : le jour de ses seize ans, le Maître sorcier Barrin lui octroya le titre d’Expert sorcier.

Ertaï eut à peine le temps de digérer cette information que Barrin lui présentait déjà un défi. Sa fille Hanna l’artificière était retournée à Tolaria après une longue période d’absence, à bord d'un étrange navire volant. Elle était accompagnée d’un équipage étrange, dont chacun semblait se consacrer à un objectif personnel. L’Aquilon, cet insolite et merveilleux vaisseau, avait récemment perdu son capitaine Sissay. Il leur fallait maintenant se rendre sur Rajh, plan où elle était détenue par l’Incarmal Wöhlrajh. Seulement, le cristal Thran qui permettait de passer à travers les plans ne fonctionnait pas, et l’aide d’un sorcier était nécessaire.

Hanna demanda l'assistance de Barrin, mais le sorcier, submergé par le travail, opta pour envoyer Ertaï à sa place. Le jeune homme démontra ses grandes capacités au cours du voyage, gagnant le respect de tout l'équipage, excepté d’une personne : la fille de Barrin. Cette dernière estimait que les artefacts représentaient l'avenir, et demeureraient quand les parchemins viendraient à tomber en poussière. Ertaï n’était pas d’accord : en fait, au cours de ses études sur Tolaria, il avait autant que possible évité ces objets.

Pourtant, le capitaine actuel de l’Aquilon, Gerrard Capashen, décida qu’Ertaï a été assez qualifié pour la tentative de sauvetage. Gerrard semblait être voué à un mystérieux destin, et était d’une certaine manière lié à une collection d'artefacts connus sous le nom d’Héritage. Bien qu’Ertaï ne sût quoi penser de ce legs, il vit son départ de Tolaria et ce voyage comme un moyen de diffuser sa renommée dans le monde entier.

« Le départ de cette île fera tourner la roue de la fortune…de ma fortune ! »
- Ertaï



L'Aquilon



Avant que l’Aquilon ne puisse entrer dans Rajh, cependant, Ertaï devait résoudre l'énigme du cristal Thran. Ce merveilleux appareil avait paraît-il la capacité de transplaner avec son équipage au sein d’autres plans que Dominaria. Ertaï consacra son temps à étudier cet étrange artefact, certain qu’avec suffisamment d’acharnement, il pourrait l’activer et aider l’équipage à secourir son capitaine. Pendant ce temps, l’Aquilon dût faire plusieurs voyages. Le cap fut mis sur les terres barbares du Bogardân, où Gerrard secourut juste à temps Starke, menacé par le terrible Maraxus. Le mercenaire Starke avait longtemps été le mentor et l’assassin personnel de l’Incarmal Wöhlrajh, et pouvait sans doute fournir de nombreuses informations sur Rajh et les dangers à venir.

Après l’avoir sauvé d’une mort certaine, l’Aquilon voyagea jusqu’au marécage d’Urborg et récupéra Crovax, un noble rendu à moitié fou par la disparition de sa famille. Une fois ces deux missions accomplies, le vaisseau fut prêt à se lancer dans un de ses plus sombres voyages.

Ertaï jeta un puissant rituel de réparation sur le cristal Thran, lui permettant de transplaner l’Aquilon sur l'horrible plan de Rajh. Presque immédiatement, ils furent attaqués par le Prédateur, vaisseau de Wöhlrajh. Ce navire ennemi prouva sa supériorité, et en un rien de temps l’Aquilon fut abordé. Au cours de l’affrontement avec le commandant du vaisseau Grêvën il-Vec, Gerrard fut jeté par-dessus bord par un tir de Vhati il-Dal. Pire encore, les moggs, hideux gobelins au service de Wöhlrajh, volèrent les morceaux de l'Héritage. Le cristal Thran fut gravement endommagé durant le combat, rendant impossible le transplanage. Le Prédateur quitta les lieux, laissant l’Aquilon dans un état lamentable.

Ertaï aida Orime, la guérisseuse du navire, à soigner l’équipage. En l’absence de Gerrard, Hanna prit le commandement et ordonna qu’on atterrisse sur un terrain plus hospitalier, une forêt étrange et tellement dense qu’on pouvait à peine s’y frayer un chemin. Ertaï réalisa bientôt que l’attaque avait eût des conséquences bien plus terribles que prévues. Karn, un golem d’argent faisant partie intégrante de l'Héritage, avait lui aussi été capturé par les forces de Grêvën. Poursuivant le vaisseau ennemi en s’accrochant à une corde, le minotaure Tahngarth avait également disparu.

Ertaï commença à penser que ses aventures sur l’Aquilon ne seraient peut être pas aussi grandioses qu’il l’avait cru. Le vaisseau endommagé atterrit violemment dans la forêt de Linciel, et l'équipage entama les réparations. Alors qu’ils travaillaient assidûment, Hanna et Mirri, une guerrière chatte, quittèrent le navire pour rechercher le corps de Gerrard.

Au cours de leur absence, l’Aquilon fut à nouveau frappé de malchance. Un clan d’elfes, croyant apparemment que l’Aquilon avait attaqué leur territoire, l’encerclèrent peu à peu. Crovax et Ertaï tentèrent de garder les elfes à distance, mais ne désiraient pas les agresser. Quelques heures plus tard, alors qu'il semblait que les elfes n’aient finalement pas l'intention de les massacrer, Gerrard Capashen fut de retour, et leur demanda de mettre un terme à l’attaque.

Ertaï apprit que Gerrard avait par inadvertance été sauvé d'une mort certaine par l’ange gardien de Crovax, Sélénia. Malheureusement, Gerrard avait dû lui échapper car l’ange était maintenant sous le contrôle de Wöhlrajh. Apparemment, Gerrard avait été reconnu par l’Oracle comme étant l’homme destiné à réunir les tribus Rajh. Il avait ensuite vite rejoint les elfes et les avait incité à se joindre contre l’Incarmal (et avait au passage appris le projet d’attaquer l’Aquilon, d’où son arrivée à temps).

Un plan se forma : tandis que les elfes de Linciel et les tribus humaines il-Vec et il-Dal attaqueraient la porte principale de la forteresse de Wöhlrajh, l’Aquilon pourrait entrer discrètement par les gigantesques conduits de ventilation pour secourir Sissay. Toutefois, il restait un problème : le cristal Thran était totalement hors d’usage, et si l’équipage voulait s’échapper de Rajh, ils devraient trouver un autre moyen. Eladamri, seigneur des elfes, apprit à Gerrard l’existence d'un portail rajhi dans un canyon, qui pouvait éventuellement les ramener dans leur plan. Gerrard promit d’y réfléchir, et quelques jours plus tard, l’Aquilon mettait le cap vers le canyon à proximité.

Ertaï et Orime commencèrent bientôt à étudier le mystérieux portail. Ertaï était certain de pouvoir l’activer, s’il avait seulement quelques jours de plus pour étudier les glyphes gravés dessus. Gerrard accepta avec réticence à laisser l’Expert Sorcier dans le canyon, tandis que le reste de l'équipage se dirigeait vers le bastion. Durant leur absence, Ertaï fut contacté par un fantôme des plus insolites. Lyna, émissaire des esprits connus sous le nom de Soltaris, comparut devant Ertaï et lui proposa un marché.


Malgré toute sa science, Ertaï s'aperçoit rapidement qu'ouvrir le portail est au delà de ses compétences



Le peuple de Lyna avait plusieurs siècles auparavant été pris au piège entre la réalité et le cauchemar, dans une demi-dimension appelée le Champs des Âmes. En unissant leurs efforts et leur savoir, Lyna pourrait avec le sorcier ouvrir le portail et faire s’échapper son ethnie. Ertaï considéra qu'il s'agissait d'un marché équitable, mais demanda à ce que Lyna atteigne la forteresse et informe ses amis de ses projets. Lyna disparut, laissant Ertaï à son examen de l'ancien portail.

Il devint rapidement évident qu’Ertaï n'aurait jamais pu ouvrir le portail tout seul. Le sorcier étudia les symboles jour et nuit, mais ne pouvait avoir idée des forces magiques scellées dans l’arcade du portail. Alors que la nuit tombait sur le canyon, Ertaï fut témoins d’une scène catastrophique. L’Aquilon fusait à une allure folle vers le portail, bien plus rapide que jamais grâce au Forgeciel, artefact de l’Héritage…Mais à ses trousses filait le Prédateur. Alors que l’Aquilon pénétrait dans le canyon, le portail s’anima soudainement. Qui sait si les soltaris étaient intervenus, où si les efforts du sorcier avaient porté leur fruit ?

Mais le problème n’était pas là : le navire allait bientôt partir sans lui. Ertaï grinça des dents et sauta du haut du canyon, espérant désespérément atterrir sur l’Aquilon. Ces quelques instants marquèrent un tournant dans l’existence du jeune Expert Sorcier. Durant sa chute, le navire passa en un rien du temps à travers le portail, disparaissant à jamais. Une fraction de seconde plus tard, le portail se referma sans raison, écrasant le Prédateur et manquant de le détruire. Ertaï s’était posé sans trop de dommages sur l'un des deux navires…Malheureusement, il s’agissait du vaisseau ennemi. Mais alors qu’Ertaï surmontait le terrifiant courroux de Grêvën il-Vec, il jura intérieurement de se venger de Gerrard Capashen et de son équipage qui l’avaient abandonné.


Une fois le portail ouvert, l'Aquilon et les soltaris quittent Rajh...Ertaï n'aura pas cette chance.



Ertaï fut immédiatement emprisonné par les moggs de Grêvën, et enfermé dans les entrailles du Prédateur. Quand le navire rentra à la forteresse dans un état lamentable, Ertaï commença à réaliser que sa seule chance de s’en sortir était de retourner la situation à son avantage. Grêvën admit que, sans l'aide du sorcier et ses sorts de protection, le navire serait tombé en miettes avant d'atteindre son hangar. Ertaï avait aidé le Prédateur avec ses dons magiques innés, gagnant l'admiration du rajhi, à défaut de sa confiance.

Toutefois, la forteresse n'était pas régie par l’ordre comme l’avait d’abord cru Ertaï. Elle était bien au contraire l’incarnation du chaos, surtout depuis la mystérieuse disparition de son maître Wöhlrajh. En paiement de ses services, Ertaï fut autorisé à voir un énigmatique artefact capable d'établir la communication entre Rajh et Phyrexia, le plan véritablement responsable du commandement de la forteresse. Les serviteurs de la forteresse informèrent le jeune homme qu’une Ambassadrice Phyrexianne venait de transplaner sur Rajh, et allait décider de qui remplacerait Wöhlrajh.

Ertaï fut traîné dans l'ancienne Salle du Trône de l’Incarmal et découvrit quelque chose de terrifiant. Crovax, le noble d’Urborg qui avait accompagné l’Aquilon, était resté sur Rajh. Qui plus est, il allait bientôt porter sa candidature au poste d’Incarmal. Crovax avait également été modifié par les Phyrexians, et paraissait maintenant plus effrayant encore qu’après avoir été maudit par l’ange noir Sélénia. Il faisait maintenant près de sept pieds de hauteur, et on lisait la mort dans ses yeux ainsi qu’on s’effrayait de son sourire de requin.

Toutefois, Grêvën il-Vec aussi souhaitait se présenter au poste d’Incarmal, et voulut éliminer le natif d’Urborg. Avant que Grêvën et Crovax n’en vinssent aux armes, cependant, l'Ambassadrice Phyrexianne Belfe fit son apparition. L'envoyée, apparemment une elfe, mit immédiatement un terme au combat entre les deux concurrents. Ertaï se sentit tout de suite une certaine affinité avec la Phyrexianne Belfe. Malheureusement, Grêvën conduisit immédiatement le jeune sorcier à la Chambre de Torture de Yaugzebul pour lui tirer les vers du nez.
Ertaï, effrayé à l’idée de connaître la douleur qui lui était étrangère, souhaita tout de suite révéler ses secrets. Mais malgré le désaccord de Belfe, Grêvën était si sadique qu’il voulut quand même jouer les bourreaux, et il ne fallut pas longtemps pour qu’Ertaï ressente dans son corps toute la perversité de Phyrexia.

« Il faut bien passer tôt ou tard par la douleur pour obtenir la gloire. Après tout, je suis le plus talentueux sorcier de tous les temps : je peux bien supporter quelques désagréments. »
- Ertaï



Lorsqu’Ertaï émergea enfin du coma provoqué par la torture, il vit l'étrange elfe Belfe, venue lui offrir toute l'aide qu'elle pouvait. Belfe venait de Phyrexia, et avait été clonée à partir du corps de la défunte Avila, fille d’Eladamri. L’Ambassadrice promit à Ertaï qu'il n’était pas encore trop tard pour se présenter comme candidat au trône de Rajh. Toutefois, la compétition serait féroce. Grêvën était un guerrier expérimenté et avait appris moult secrets de Wöhlrajh. Crovax avait séjourné à Phyrexia, et était maintenant imprégné du pouvoir de Yaugzebul. Si Ertaï comptait rivaliser avec ces adversaires, il avait encore beaucoup à apprendre.

Belfe conduisit Ertaï au sein des laboratoires de Wöhlrajh. Au centre de la pièce se trouvait une étrange machine, la Chambre de Jouvence, corrompant son sujet mais capable de le guérir et de lui apporter une source de mana noir. Ertaï mit de côté sa conscience, craignant de ne plus pouvoir jeter de sorts sans l’aide de cette machine. En effet, accrochées aux cordes cisaillantes du Prédateur, les mains d’Ertaï avaient été déchiquetées et l’empêchaient d'exercer sa magie habituelle. Ertaï accepta avec réticence d’utiliser l’appareil. Immédiatement, son corps fut guéri, mais il remarqua également que son affinité pour les cinq couleurs de magie était maintenant perturbée.


Belfe, ambassadrice clonée à partir de la fille d'Eladamri, et la Chambre de Jouvence.



Les jours passaient, et Ertaï commençait lentement sa décente aux enfers. Le jeune sorcier passa le plus clair de son temps avec Belfe, essayant de comprendre comment une si belle créature pouvait n’exister que pour servir les caprices de Phyrexia. Grêvën il-Vec alerta bientôt Ertaï et Belfe d’un danger imminent. Crovax venait de quitter la forteresse avec un grande armée, dans l'espoir de mettre définitivement un terme à la menace des elfes. Mais l’arrivée de Gerrard Capashen avait eu un effet désastreux sur la forteresse : maintenant, au lieu de faire uniquement face aux elfes de Linciel, le bastion devait lutter contre les tribus rebelles il-Vec, il-Kor et il-Dal, réunies « grâce » aux soins de Gerrard.

Dans l’esprit d’Ertaï germa alors un plan à la fois brillant et téméraire. L’armée de Grêvën prendrait une partie des forces il-Kor, il-Vec et il-Dal en otage, empêchant ainsi le reste des rebelles d’attaquer. Le commandant fut impressionné par l'inattendue sauvagerie du Tolarian. En même temps, Grêvën annonça à Belfe qu'il renonçait à acquérir le trône de Rajh. Si Belfe fut surprise de ce choix brutal, Ertaï était en revanche rassuré de n’avoir plus qu’un seul concurrent à affronter.

Alors qu’Ertaï se trouvait dans la forteresse depuis un certain temps, il fit une inquiétante découverte. Bien que son corps eût été complètement guéri par la machine de Wöhlrajh, ce rétablissement n’était que temporaire. Devenu dépendant de l’infernal engin, Ertaï dut continuellement l’utiliser afin d'avoir assez de force pour affronter Crovax.

Le plan d’Ertaï concernant la prise en otage avait été sans faille. Ertaï et Belfe voyagèrent à travers les rues de la Cité des traîtres, lieu de réunion avec le commandant Grêvën. Déjà, près de six mille habitants de la Cité avaientt été pris en otage dans la forteresse. Malheureusement, Ertaï et Grêvën étaient en désaccord sur le choix des otages. Au lieu de capturer les plus dangereux combattants, Grêvën choisit de saisir les plus faibles. De cette façon, le commandant espérait inspirer la peur dans les autres tribus, qui n’oseraient pas attaquer en sachant que leurs femmes, les enfants et les personnes âgées avaient été faits prisonniers. Après le rapt des victimes sans défense, le jeune sorcier et Grêvën retournèrent à la forteresse.

« J'avais l'habitude de penser que je distinguais le bien du mal. Mais c'était avant que je ne commence mes études de magie avancée. Ensuite, j'ai appris que le pouvoir restait le pouvoir, et peu importe son origine. Chaque couleur du mana peut être utilisé pour tuer ou guérir, alors comment peut-on séparer le bon grain de l’ivraie ? Rien n’est aussi simple, et je crois que tout individu fonctionne de la même manière. »
- Ertaï



Quelques jours plus tard, Ertaï et l’ambassadrice découvrirent un terrible secret : près de la moitié des otages avaient disparu sans laisser de trace. Belfe et le sorcier corrompu se hâtèrent de retourner à la Cité des traîtres, et furent frappés d’horreur par le massacre sans nom qui s’y était déroulé. Hommes, femmes et enfants avaient été abattus sans pitié. Au centre de la scène apocalyptique, Crovax festoyait voracement en ingérant les âmes des victimes. Le vampire expliqua que sa tentative de mater les rébellions de Linciel avait complètement échoué, lui coûtant la quasi-totalité de ses troupes. Afin de régénérer son pouvoir, Crovax devait à tout prix se nourrir d'essences vitales. Ertaï commença enfin à comprendre à quel point il était insensé de croire qu'il pourrait jamais gagner la fonction d’Incarmal. Devant cette barbarie si appréciée par Yaugzebul, toute son intelligence et sa magie ne pourraient jamais l'emporter.


La rébellion de Linciel, et l'odieux carnage de Crovax



« Comment pourrais-je vaincre un homme qui fait de telles choses ? Comment pouvez-vous permettre à un tel monstre de se présenter ? »
- Ertaï, à Belfe



Le Prédateur –désormais opérationnel- achemina les restes de l'armée de Crovax jusqu’à la forteresse. Ertaï commença à penser qu’en ces lieux obscurs, Belfe était ce qui pouvait le plus se rapprocher d’une amie. La Phyrexianne lui confia qu'elle avait été envoyée à Rajh entre autres pour élire le nouvel Incarmal, mais également pour un autre objectif bien plus important aux yeux du Dieu Sombre. Yaugzebul et ses prêtres avaient introduit un artefact dans le corps de Belfe, l’Œil de Yaugzebul, qui faisait office de relais entre le Dieu Sombre et ce qu’elle voyait. L’ambassadrice ne pouvant plus supporter pareille souillure, Ertaï lui proposa d’alléger ses tourments. Il jeta un sort qui, espérait-t-il, désactiverait le regard du Seigneur Sombre pour quelques temps. Après que l’artefact ait été neutralisé, Ertaï et l'émissaire Phyrexianne partagèrent une brève nuit de passion dans la chambre de torture.

« Libérez-vous, Belfe! La fidélité est un trait admirable, mais vous ne pouvez cautionner pareils actes! »
- Ertaï, à Belfe


Lorsqu’Ertaï se réveilla, son amante avait disparu. Crovax se moqua de l’inquiétude d’Ertaï et de sa soi-disant pitoyable tentative pour s’attirer les faveurs de l’Ambassadrice. Quand cette dernière fut de retour, elle ordonna au vampire de les laisser seuls, et se confia au jeune sorcier. Avec dégoût, elle admit que l’œil de Yaugzebul n'était pas la chose la plus terrifiante. Plus horrible encore était cette étrange joie qu’elle ressentait en causant douleurs et souffrances : elle se sentait sale et corrompue.

Une formidable occasion venait de se produire, évènement dont même Wöhlrajh n’aurait osé rêver : Eladamri avait été capturé. Ertaï eut à peine le temps d’apprendre la nouvelle qu’il tombait dans un traquenard grossier tendu par les hommes de Crovax. Lassé d’attendre un poste qui semblait ne jamais venir, le vampire menaça d’exécuter Ertaï si l'ambassadrice ne le désignait pas comme Incarmal. À regret, mais ne voyant pas d’autre solution, Belfe accepta de bientôt proclamer Crovax nouveau maître de Rajh.

Ne voulant prendre aucun risque avec cette promesse, Crovax voulut achever le sorcier à l’aide d’un piège diabolique : Ertaï fut emprisonné dans un gros bloc de fluipierre au pied du port d'amarrage du Prédateur. Là, la proximité du faisceau de plasma ferait lentement fondre l’amas de fluipierre, provoquant sa chute. Heureusement pour lui, le sorcier Tolarian ne manquait pas de ressources. Il créa un petit orbe assez puissant pour retrouver Belfe et l’hypnotiser afin qu’elle lui vienne en aide.

Une heure plus tard environ, l’Ambassadrice se précipitait au secours d’Ertaï. Mais malgré toute sa science magique, elle ne put libérer le pauvre captif. Une fois revenus à la Salle du Trône, Crovax et Belfe essayèrent de trouver un compromis ; le vampire s’engagea à libérer Ertaï à condition d’être couronné sur le champ. En l'absence d’autres d'alternatives, Belfe accepta sans hésitation. Ertaï fut libéré, échappant à une mort certaine tandis que la cérémonie du couronnement débutait.

Discrètement, Ertaï traîna son corps endolori à travers les dédales de la Forteresse et finit par atteindre la Salle du Trône. Une fois arrivé, il fut témoin d’une scène pour le moins inattendue. Quelques instants avant Crovax ne fusse proclamé Incarmal, un nouveau candidat arriva. L'homme responsable de la mort de millions d'âmes nobles était revenu retrouver son trône légitime : Wöhlrajh était de retour. Y voyant une dernière chance d'empêcher le monstre Crovax d’accéder au trône, Belfe improvisa un duel : Crovax se battrait contre Wöhlrajh, et le vainqueur serait en droit de conserver le trône, devenant l’Incarmal du plan. Les deux rivaux luttèrent pendant des heures et des heures, jusqu'à ce qu’Ertaï n’en vienne à une décision fatidique. Le jeune sorcier réalisa que, en vertu de la règle de Wöhlrajh, il serait rapidement exécuté en tant qu’ancien allié de Gerrard Capashen. Usant de ses dernières forces, Ertaï manipula le plancher de fluipierre sous les pieds des duellistes, paralysant Wöhlrajh et permettant au vampire de prendre le dessus. Quand Crovax donna le coup de grâce qui assomma l’ancien Incarmal, Belfe ne put le nier : il était légitimement devenu seigneur de Rajh.

Ertaï retourna à la Chambre de Jouvence, qui en quelques secondes lui fit recouvrer ses forces. Il entendit alors des bruits de luttes émanant de la Salle du Rêve. En cours de route, Ertaï apprit que le Seigneur Eladamri avait été libéré de sa cellule par une bande de rebelles, sans aucun doute des agents traîtres de la Forteresse. Les forces de Crovax poursuivirent les rebelles afin d’empêcher la fuite d'Eladamri, mais furent confrontés à un mur de fluipierre bâti à la hâte. Ertaï se mit alors au service de Crovax. Le vampire admit que l’aide apportée par Ertaï au cours du duel n'était pas passée inaperçue, et promit que, contrairement à Wöhlrajh, il saurait bien traiter le nouveau sorcier. Pourtant, Ertaï redoutait au plus profond de son cœur le sort qui lui était réservé. De plus, il avait deviné que Belfe, après tout clonée à partir du corps de la fille d’Eladamri, était bien celle qui l’avait aidé à s’échapper. L'ambassadrice avait sans aucun doute permit à Eladamri et ses forces d’échapper à Rajh par l’ambulateur qu’elle avait utilisé pour venir. Les soupçons d’Ertaï furent confirmés quand les hommes de Crovax firent finalement irruption dans la Salle du Rêve. Eladamri avait disparu et il ne restait que quelques rebelles, rapidement abattus par les soldats de Rajh. Au centre de la salle se trouvait le corps inerte de Belfe, ôtant à Ertaï toutes ses chances de retourner à Dominaria.

Et ainsi commença pour Ertaï une longue escalade vers la démence. Autrefois noble bien qu’arrogant, le sorcier fut pris sous l’aile du nouvel Incarmal de Rajh. Ertaï fut emmené à Phyrexia, où son corps muta hideusement. Sa peau devint dure comme la pierre et rugueuse, tandis que lui poussait une paire de bras supplémentaires. Plus corrompu que jamais, il retourna à Rajh et se consacra à la vénération du Dieu Sombre, remplissant son cœur de vanité et son esprit de folie.


Ertaï, terriblement transformé par les Phyrexians



Une fois de retour à la forteresse, Crovax confia à Ertaï sa première mission. Le sorcier dut créer une vile concoction, capable de séparer les atomes qui composent le corps et provoquant de ce fait des nécroses irrémédiables. Une fois ce poison préparé, Crovax ordonna à Ertaï de le tester sur l’ancien Incarmal. Ainsi, Ertaï empoisonna Wöhlrajh et le laissa agoniser sur Dominaria, éliminant à jamais le seul concurrent de Crovax. Avant de remplir ses nouvelles fonctions, toutefois, Ertaï médita sur son ancien amour pour l’Ambassadrice Belfe, dont le corps avait été incinéré. En s’arrêtant devant ses cendres, il découvrit qu’une part de son corps était restée intacte: l’Œil de Yaugzebul. Craignant plus que jamais le regard inquisiteur de son nouveau maître, Ertaï écrasa l’Œil et regagna son repaire.

Ertaï se préparait désormais à la lutte finale qui opposerait Dominaria à Rajh. Avec l’aide de Crovax et de Grêvën, le sorcier corrompu traça les limites du terrain où la forteresse apparaîtrait lorsque Rajh se déverserait dans Dominaria. Déjà, les premières vagues de l'invasion débarquaient. Phyrexia/Rajh l’emportaient sur de nombreuses batailles, mais n’avaient pas encore réussi à s’installer définitivement sur le plan. Mais ce ne fut qu’une question de temps. Quelques temps plus tard, Rajh se déversa complètement dans Dominaria, et la forteresse put s’installer à proximité de l’ancien manoir de Crovax, sur les landes fétides d’Urborg.

Mais l’Aquilon ne put tolérer la présence même de la forteresse dans son plan natal, et surgit alors dans le ciel d’Urborg. Une fois Grêvën et Ertaï à bord du Prédateur, les deux vaisseaux combattirent comme jamais. Une fois l’Aquilon abordé, Ertaï se dissimula jusqu'à ce qu'il fût suffisamment proche du commandant du navire, Gerrard Capashen. Tandis que Tahngarth le minotaure jetait le cadavre de Grêvën par-dessus bord, Ertaï empoigna par surprise Gerrard et le gobelin Skwi, les téléportant instantanément à la Salle du Trône.

« Ne t’inquiète pas, Gerrard. Je suis sûr que l'équipage viendra à ton secours aussi rapidement qu'il vînt au mien. »
- Ertaï, à Gerrard



Gerrard a connu des jours meilleurs : pris par surprise, il est directement téléporté à la forteresse



Une fois Gerrard immobilisé, Crovax tenta de corrompre le maître d’armes en lui expliquant les bienfaits de Yaugzebul. Gerrard avait toujours défié le Seigneur Sombre, dédaignant les nombreux présents que ce dernier aurait pu lui apporter s’il avait joint Phyrexia. Voulant prouver la véracité de ses propos, Crovax exécuta Skwi sous les yeux du capitaine de l’Aquilon. Gerrard fut horrifié, mais vit bientôt son corps se régénérer et revenir à la vie. Qui plus est, le gobelin n’était pas devenu une monstruosité Phyrexianne par cet acte, et était resté exactement le même qu’auparavant.

Le vampire affirma que par ce procédé de magie noire Yaugzebul lui avait également rendu son amour Sélénia, qu’il fit apparaître. Qui plus est, Gerrard pourrait aussi retrouver son amour Hanna, tuée par la peste Phyrexianne. Mais le maître d’arme cracha au visage de Crovax, le traitant de menteur.

Crovax tenta aussi d'expliquer à Gerrard que la Coalition, résistance de Dominaria, était vouée à l'échec. Le commandant Métathran Agnate et le seigneur dragon Darigaaz étaient tombés. Maintenant, la Coalition ne pouvait que perdre la bataille. Mais Crovax gardait le « meilleur » pour la fin : il ouvrit un portail menant à la Neuvième Sphère de Phyrexia, et laissa Gerrard constater l’étendu du désastre. L’Arpenteur Urza se prosternait maintenant devant les Phyrexians, et ne voyait plus que Yaugzebul.
A côté se tenait Hanna, bien vivante et réclamant son amour. Tel une marionnette, il se précipita vers elle et fit serment d’allégeance au Dieu Sombre.

Tandis que Yaugzebul préparait un duel sanglant entre Gerrard et Urza pour désigner son lieutenant, Ertaï et Crovax jubilaient. L’esprit complètement tordu, Ertaï s’amusa à torturer Skwi. Il se produisait un bien étrange phénomène, cependant. La résurrection de Skwi, qui n’aurait dû être qu’un leurre destiné à tromper Gerrard, s’était bel et bien produite. Skwi pouvait même être tué des centaines de fois par torture, il revenait constamment à la vie comme s’il disposait de sa propre Chambre de Jouvence. Mais devenu complètement fou, le sorcier ne se préoccupait pas de ce miracle et n’y voyait qu’un moyen de se distraire plus longtemps.

Pendant quelques jours, Ertaï passa son temps à torturer le gobelin et observer le duel de la Neuvième Sphère, qui semblait ne jamais vouloir finir. Urza avait été dépouillé de ses pouvoirs d’Arpenteur, et les deux combattants se battaient maintenant comme des bêtes, rendus fous furieux l’inoculation d’une drogue qui alimentait d’ordinaire les prêtres de Phyrexia. Enfin, Gerrard pris le dessus sur l’Arpenteur qui l’avait créé, le décapitant avec une joie sadique.

Une fois l’adrénaline retombée, cependant, Gerrard découvrit la supercherie du Seigneur Sombre : alors qu’Hanna aurait dû lui être rendue vivante et en bonne santé, il n’avait sous les yeux qu’une création de Phyrexia ; pris de rage, il détruisit la grotesque contrefaçon et injuria son nouveau maître. Pour s’être rebellé, Gerrard fut expulsé de la Neuvième Sphère, atterrissant dans la Salle du Trône de la forteresse. Avant que les forces de Rajh ne le submergent, cependant, Skwi échappa à Ertaï et vient au secours de son maître. Avec un gobelin immortel et un demi-dieu face à eux, Ertaï et ses soldats se trouvèrent rapidement en difficulté. Tentant le tout pour le tout, Ertaï appela son supérieur Crovax afin qu’il vienne lutter contre le maître d’armes Bénalian.

Tandis que la bataille faisait rage dans la Salle du Trône, Ertaï poursuivit furieusement le gobelin dans les couloirs de la forteresse. Mais chaque fois que le sorcier venait à bout de Skwi, c’était pour le voir aussitôt se relever. Au bout d’un moment, Ertaï sentit ses réserves de magie diminuer. Il tenta de fuir vers la Chambre de Jouvence, espérant pouvoir recouvrer ses forces. Mais dans un délire provoqué par les morts successives qu’il avait dû endurer, Skwi attaqua Ertaï avec une énergie démente, persuadé que le sorcier était devenu son repas favori -un coléoptère géant. Ertaï ne se doutait cependant pas qu’à force d’utiliser la Chambre de Jouvence, il en était devenu complètement dépendant. En puisant frénétiquement dans ses ressources pour contrer les attaques du gobelin devenu fou, le sorcier corrompu finit par épuiser le potentiel de l’artefact, mettant un terme brutal à sa vie.


Le dernier combat d'Ertaï: triste fin pour un si talentueux sorcier


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