Article Magic : Peasant Magic ou comment jouer même quand on est fauchés

Peasant Magic ou comment jouer même quand on est fauchés

Type : Magic Extra

Catégorie : Approfondissement des règles

Posté le 15/02/2007 par tisseur_de_reves

Chers amis, en cette belle journée du mois de décembre (et alors que je m'emm... royalement au boulot, enfin je devrais bientôt avoir de quoi faire mais là n'est pas la question), pas de meilleure occasion que de vous exposer un moyen simple et efficace de réveiller le deckbuilder caché en vous, de déployer des trésors d'inventivité, le tout sans débourser trop de copeks (et sans payer d'impôts), j'ai nommé le type "paysan" (péon, peasant, rapia... les dénominations sont multiples).

Magic, c'est pas un jeu de péquenots


Colchique dans les prés...

J'en vois déjà certains qui écarquillent les yeux comme des soucoupes en s'imaginant devoir trimballer tout leur matériel dans la ferme de l'oncle Maurice dans le Larzac. Rassurez-vous, Peasant Magic (que j'appellerai dorénavant PM parce que c'est pas le tout mais j'ai la flemme de le réécrire à chaque fois et ma parenthèse est trop longue...) joue davantage sur des choses que vous n'avez pas plus que ce que vous avez. Obscur ?



Vous voyez, elle a tout compris, elle...



Tous nous avons bavé comme des teckels en chaleur devant les mox et autres black lotus exposés dans les vitrines, ou plus modestement devant une multitude de cartes au logo doré, inaccessibles pour le commun des mortels (enfin vous je sais pas mais ça m'a toujours fait mal au coeur de devoir mettre 30€ dans un bout de carton). Tous nous avons également parcouru les listes des jeux en type 1 sur le site, un regard vaguement émerveillé tout en sachant pertinemment que, en dehors du sacrosaint MagicWorstation, ils resteraient à jamais hors de portée.



nananananèreu, on est bien trop chèreu !


Qui a dit qu'il fallait forcément être friqués pour s'amuser à Magic ? PM, c'est un peu la 2 cv face à la Mercedes, les oeufs de lump face au caviar, Ail et fines herbes actualités face au Monde (mais là je m'égare un peu). Dans cette sympathique variante, vous aurez rarement à débourser des sommes faramineuses (allez accouche Tisseur et dis-nous de quoi il en retourne !).



Le Tisseur en pleine action présentant son projet de Magic Grandeur nature


Exit les rares ! dans PM, vous composez votre jeu comme dans n'importe quelle autre type, à ceci près que vous êtes restreint à 5 uncos, tout le reste devant impérativement être des communes. La seule autre limite est de rester à 4 exemplaires maxi de chaque carte.
Gné ? L'a pété un plomb le Tisseur ? Comment qu'on fait des jeux intéressants sans rares (tu crois que je t'ai pas vu toi au fond !) ? Quelques précisions s'imposent, je vous l'accorde. Par commune, on entend n'importe quelle carte qui ait un jour été une commune. Foudre, c'est bon ! Garde des âmes, c'est bon aussi ! En extrapolant un peu, Strip Mine également rentre dans le lot (si si je vous assure, vérifiez, elle a bien été commune !). Pareil pour les uncos ! Marteau de guerre loxodron, par exemple, rentre donc dans les cartes intégrables (j'ai jamais dit que c'était un choix optimal). Je vois que votre regard commence déjà à s'illuminer. Vous l'avez compris, on rentre ici dans un domaine éminement tactique, où l'on doit souvent déployer des trésors d'imagination pour assembler à la fois quelque chose de sympa à jouer et d'efficace (excepté gob et sligh qui illustrent à eux deux toute la finesse et la subtilité de Magic, mais qui, force est de le constater, sont un élément prépondérant du métagame).

Qui dit sympa renvoie inévitablement aux deux grands craquages de wizards et leurs merveilleuses extensions fun (c'est ça, vous viendrez me voir à la fin du cours pour votre bon point), unglued et unhinged. Revoyons un peu la leçon. Qu'a t-on le droit d'utiliser en PM ? 5 uncos et que des communes, c'est bien. Sans limitations, c'est bien aussi. Oui, tout à fait monsieur, toutes les cartes sont jouables. Y compris celles-ci.
A vous donc de ressortir vos classeurs poussiéreux bourrés de vieilles communes (pensiez-vous) sans intérêt et de vous lancer frénétiquement dans la construction d'un jeu totalement délire (qui a dit chicken ?) ou au contraire d'une brutalité sans nom.

Quel est l'intérêt d'un tel format me demanderez-vous ? En fait des intérêts, il y en a plusieurs.
Le premier, sans doute le plus évident, et de renouveler le caractère convivial de magic en proposant un format qui n'explose le budget de personne. En règle générale, on constate que les decks les plus souvent proposés dans les tournois dépassent rarement les 45-50€ à la construction. Pour les petites bourses (pas de sous-entendus scabreux je vous prie), il s'agit là d'un moyen idéal de faire du tournoi sans se résoudre manger des pâtes le reste du mois.
Le second intérêt, plus technique, réside dans la construction même des jeux. Les cartes les plus violentes sont en général rares, c'est un fait entendu (j'ai bien dit en général, quelques exceptions persistent, à l'instar de foudre ou encore de prêtresse de titania). De fait, en évacuant la totalité des cartes surviolentes, c'est un nouveau casse-tête qui se présente aux deckbuilders (la classe, le Tisseur in english...). De nouveaux archétypes efficaces à construire et à (re)découvrir, ainsi que la (re)découverte de cartes souvent tombées dans l'oubli.
Troisième intérêt, l'efficacité du tournoi en limité, que ce soit en scellé ou en draft. Là encore, force est de constater que, bien souvent, l'écart de puissance entre une rare et une unco est bien plus important qu'entre une unco et une commune. Dès lors, en évacuant dès le départ les rares dans ces formats, on insiste davantage sur les capacités du joueur à construire un jeu sans que la simple présence d'une carte suffise parfois à faire basculer une partie. L'exemple le plus simple je le tiens de la dernière AP Time Spiral, où un chanceux avait récupéré un lot contenant deux Akroma. Ange de la Colère. Y'a pas, c'est douloureux quand sa meilleure rare est un Lim-Dûl, le Nécromancien...



Comme le Tisseur est d'une nature généreuse, il n'oublie jamais d'inviter ses amis au barbecue...



Les decks leaders trop puissants de la mort qui tuent... C'est pas beau un paysan à la fourche ?

Ne nous voilons pas la face, les gros jeux rouges qui tachent font fureur. Cependant certains autres jeux sont parvenus à tirer leur épingle du jeu en offrant des prestations plus qu'honorables. Voici quelques exemples, des jeux qui ont fini honorablement lors du tournoi organisé en 2001.

Goblin Bomb
Eric Weissman
60 cards

16 Mountain
2 Desert

4 Mogg Conscripts
4 Mogg Fanatic
4 Mogg Raider
4 Mogg Flunkies
3 Raging Goblin
2 Goblin Patrol
1 Goblin Cadets

4 Lightning Bolt
4 Goblin Grenade
4 Incinerate
4 Fire Whip
4 Death Spark


Pack o’ Fat Rats
Jason Burden
60 cards

20 Mountain

4 Mogg Fanatic
4 Goblin Patrol
4 Goblin Raider
4 Goblin Elite Infantry
4 Mogg Flunkies

4 Lightning Bolt
4 Chain Lightning
4 Incinerate
3 Fireblast
3 Spellshock
2 Rhystic Lightning


Village Idiot
Mark Gottlieb
60 cards

10 Forest
4 Treetop Village

4 Llanowar Elves
4 Quirion Ranger
4 Blastoderm
4 River Boa
4 Rogue Elephant
4 Wall of Roots
4 Mtenda Lion
2 Jolrael's Centaur

4 Land Grant
4 Rancor
4 Giant Growth
3 Wild Might
1 Hurricane


Red Hate (gagnant en 2001)
David Semonchik
61 cards

22 Plains

4 Crimson Acolyte
4 Freewind Falcon
4 Order of Leitbur
4 Soul Warden
3 Soltari Trooper
3 Phyrexian War Beast
3 Youthful Knight
3 Soltari Foot Soldier
2 Mother of Runes
1 Obsidian Acolyte

4 Empyrial Armor
3 Swords to Plowshares
1 Congregate

Le mot de la fin ?

Vous l'aurez compris, il s'agit ici d'une variante à vocation fun. Il faut néanmoins savoir que plusieurs tournois sont et ont été organisés dans ce format, principalement aux Etats-Unis. On en trouve parfois dans certaines boutiques en France, mais leur organisation demeure hélas bien trop sporadique (y'en a pas souvent quoi).



Délicat appel du pied à maggicorp pour qu'ils organisent un tournoi le plus rapidement possible...


Variante économique et réellement intéressante, elle donne une seconde jeunesse aux vieilles cartes et donne une réelle satisfaction quand on parvient à poutrer allègrement le jeu à steaks d'en face.
Sur ce je retourne construire mon jeu moi...

Tisseur de rêves

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