Article Magic : Glissa Cherchesoleil

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Johannes

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Glissa Cherchesoleil

Type : L'Univers Magic

Catégorie : Biographie des personnages

Posté le 02/11/2006 par Johannes

Les personnages de la storyline de Mirrodin sont littéralement passés à l'arrière-plan (voire à la trappe) pour les joueurs, quand il apparut clairement que la puissance du bloc résidait dans les artefacts, et beaucoup moins dans ceux qui s'y opposaient (Glissa, Bosh, etc). Des cartes comme Dévastateur entravarc, Colosse de Sombracier, Pincecrâne et de nombreuses autres ont donc contribué à maintenir le personnage principal du bloc dans l'ombre la plus totale.

D'autre part, si certains héros de magic sont devenus très populaires au fil du temps (Squee, Gerrard, Urza, ou, plus près de nous, Nattes ou Akroma), force est de reconnaître que ceux de Mirrodin demeurent pour la plupart des gens une sorte d'énigme, à force de ne jamais en entendre parler. Et cela a tendance à s'aggraver à mesure que le temps passe et que Mirrodin s'éloigne de nous.

Je vous propose donc aujourd'hui de découvrir l'histoire du personnage principal de Mirrodin, Glissa Cherchesoleil.

Nous sommes sur Mirrodin, un plan drapé de mystère et de secret. Les moindres gestes de ses habitants sont surveillés et contrôlés par un être tyrannique au pouvoir extraordinaire. Parfois, de gigantesques monstres métalliques, appelés Lisseurs, ravagent la surface du plan et déciment des populations entières, avant de disparaître aussi vite qu'ils sont apparus. C'est dans ce monde métallique aux règles étranges et peu compréhensibles aux yeux des mortels qu'apparut une elfe très particulière, décidée à défier les forces qui régissaient son univers pour mieux les comprendre et révéler les secrets de Mirrodin. Elle s'appelait Glissa Cherchesoleil. Glissa vécut aux commencements de sa vie aux confins du village de Viridia, dans la Filandre, une forêt qui, à l'image du reste du plan de Mirrodin, est entièrement et uniquement constituée de métal. Son père étant un membre éminent du Conseil viridian, elle et lui vivaient dans un luxe relatif. Pourtant, ses pairs conservaient à son égard une certaine distance vis à vis d'elle et de sa famille, ce qui l'empêchait d'avoir de véritables amis. Pour couronner le tout, elle subissait régulièrement des visions, appelées Fulgurances, où elle apercevait des mondes étranges et inconnus, où les animaux étaient uniquement constitués de chair et les arbres, de bois. Bref, elle était un peu marginale. Plus elle grandissait, plus ces Fulgurances gagnaient en fréquence et en intensité. Un jour, suite à l'une de ces visions, elle tenta de dissuader ses rares amis d'aller à une cérémonie très particulière, la Cérémonie de la réprimande, sorte d'ordalie conduisant à l'admission au sein de la société elfe (et permettant de devenir un Elu de Tel Jilad). Ayant tous échoué lors de la cérémonie qui s'ensuivit, ils décidèrent désormais d'éviter Glissa (qu'ils tenaient tous pour responsable de leur échec). Tous, à part un dénommé Kane. Glissa dû participer de force à la cérémonie de la réprimande, qui n'avait lieu qu'à la convergence des quatre lunes de Mirrodin (c'est à dire tous les cent cycles lunaires). Fort heureusement, elle fut soutenue par sa famille, dont sa petite soeur Lyese, et par Kane pendant cette période difficile. Bref, en dehors de ses visions bizarres qu'elle avait de temps à autre et de ses légers problèmes de sociabilité, notre héroïne menait une vie tout à fait tranquille et normale pour une elfe guerrière, jusqu'au jour où elle fut confrontée à une incroyable découverte. Peu de temps avant la seconde Cérémonie, un jour que Kane et Glissa étaient partis chasser, nos deux amis furent attaqués par le vorrac qu'ils chassaient. Extrait traduit du livre :
Le vorrac souleva le tronc du grand arbre et avança vers Glissa. Elle n'eut droit qu'à quelques instants de réflexion, et se déplaça lentement tout en fixant l'animal. A l'instant où le vorrac abaissa sa tête pour charger, Glissa plongea sur lui, évitant de justesse les piques de l'échine de la bête. Elle roula de côté et éleva sa dague au dessus de sa tête, tandis qu'elle se réceptionnait tant bien que mal. Le coup atteignit le flanc exposé du vorrac, et le sang qui en jaillit confirma à Glissa qu'elle avait touché le coeur. Elle tenta d'aggraver la plaie en déplaçant la dague, mais la bête se dégagea et commença à s'enfuir, semant derrière elle une traînée de sang. "Arrête- le !" cria Glissa. Kane lança sa dague en direction du vorrac fuyard, mais la lame ricocha sur une corne et tomba à terre. La bête allait atteindre le bord de la terrasse, mais elle ne donnait pas pour autant l'impression de vouloir s'arrêter, et Glissa s'élança vers elle. Elle parvint à saisir l'animal par le sabot à la dernière seconde. Glissa se reçut très durement sur le sol de métal vert, tandis que le poids du vorrac l'entraînait vers le bas. "Est-ce que ça va ?" lui cria Kane tandis qu'il luttait contre la bête plus furieuse que jamais. Mais sa voix parvint à Glissa comme si elle se répercutait sur les parois d'une caverne. Elle se frappa la tête pour tenter de revenir à elle, mais la lumière provenant des lointaines lunes de Mirrodin lui semblait devenir noire. Et elle plongea dans l'obscurité. Glissa ouvrit les yeux. Le métal vert de rouille des arbres de la Filandre avait été remplacé par d'étranges troncs bruns. De petites brindilles vertes sortaient du sol, tout autour d'elle, parfois couronnées d'étranges pétales aux couleurs lumineuses. Elle se sentait baignée d'une douce lumière et d'une chaleur agréable, choses impensables dans la Filandre, et même sur Mirrodin - les soleils étaient bien trop lointains. Et pourtant, ce monde coloré et chaleureux semblait étrangement familier. Le sol était doux et meuble. Elle s'aperçut que de petites particules brunes s'accrochaient à ses vêtements, et commença à les enlever. C'est alors qu'elle se rendit compte qu'elle n'était plus elle-même. Ses avant-bras de cuivre avaient été remplacés par une peau pâle et douce. Ses griffes de métal avaient disparu - en fait, il n'y avait plus aucune trace de métal nulle part. En l'état, elle n'aurait jamais pu survivre dans la Filandre avec ce corps fragile. Son armure en peau de vorrac avait également disparu, et elle portait des vêtements bizarres, visiblement constitués de plantes cousues. Un mot lui vint naturellement à l'esprit. "Des feuilles." Il n'y avait rien de pareil, dans la Filandre, car les arbres étaient de métal, et les rameaux de copeaux de cuivre oxydé. Glissa commença à avancer dans la forêt, tentant de reconnaître un point de repère familier, mais cet endroit était étonnament monotone. Tous les arbres se ressemblaient, s'élevaient vers le ciel, et se répandaient en branches couvertes de petites feuilles dans toutes les directions. Pas de terrasses métalliques, pas de gelfruit sur les arbres pour indiquer le chemin de la maison. Juste des feuilles et cette lumière dorée qui filtrait à travers. C'est alors qu'elle vit la source de la lumière. D'abord, elle pensa qu'il s'agissait de la lune bleue, mais la lumière était trop vive et trop blanche - et trop basse aussi. Elle chercha à l'atteindre en grimpant à un arbre, mais l'écorce rugueuse la blessa. Pourtant, la lumière semblait s'être rapprochée.
La lumière devint de plus en plus aveuglante, et Glissa se réveilla dans la Filandre. Mais elle fut distraite par les questions que posait Kane au sujet de son moment d'inconscience, avant d'avoir pu réfléchir davantage à ce qu'elle venait de voir. Elle décida néanmoins de chercher une réponse à tous ces mystères - et elle savait à qui elle devrait s'adresser. Elle fit partager son avis sur la question à Kane : il fallait consulter ces trolls qui, disait-on, gardaient les secrets de la forêt. En effet, elle avait entendu dire que ceux-ci avaient effacé une partie primordiale (la plus ancienne) de la grande Histoire écrite sur l'Arbre des récits, pour éviter que les habitants de Tel Jilad n'en prennent connaissance. Elle se demanda également quel pouvait être le sens de ces visions incompréhensibles qu'elle subissait, et demanda à son ami de l'assister dans sa quête des réponses à ces questions. Malgré cela, en tant qu'Elu de Tel-Jilad, il refusa de trahir les trolls. En revanche, il accepta de garder secret le plan de Glissa. Cette nuit-là, Glissa eut un sommeil agité, rempli par la vision de la veille. Tandis qu'elle luttait pour trouver le repos, elle prit la décision de raconter cette vision bizarre à Kane, dès le lendemain, à la première heure; et finallement, elle s'endormit. Mais à son réveil, elle sentit (un peu trop tard) que des intrus étaient dans la maison. Elle ferma les yeux pour mieux laisser ses sens de guerrière prendre le dessus, et identifia plusieurs créatures massives. Suite à une lutte inégale, qui plus est dans l'obscurité totale, et donc plutôt brève, l'un de ses invisibles adversaires l'enferma dans un grand sac. Ya des jours, comme ça, où il vaut mieux rester couché. Un peu plus tard, alors qu'elle n'avait pas encore tout à fait réalisé ce qui venait de se passer, Glissa fut relâchée, pour mieux découvrir que ses ravisseurs étaient... des trolls de Tel-Jilad, qui avaient décidé de l'amener à leur supérieur, Elder Chunth. Comme elle exigeait des explications (on la comprend), Chunth lui expliqua très posément qu'elle avait été amenée dans l'Arbre des Récits dans son propre intérêt : pour la protéger. Il expliqua également qu'une fois tous les cents cycles lunaires, des créatures terrifiantes, les Lisseurs, ravageaient la forêt et exterminaient ses habitants avant de retourner d'où ils venaient. (Petite note : Deux détails intéressants à voir. Regardez bien le côté droit de l'illustration ci-dessous, et vous apercevrez Slobad, rétameur gobelin, bien caché dans une caverne, sagement éloigné du Lisseur. D'autre part, il suffit d'observer ce que contient l'habitacle en verre de la machine pour avoir un aperçu de sa dangerosité...)

Les lisseurs obéissent aux ordres d'un maître invisible.

Ces monstres métalliques, ajouta-t-il, s'en prenaient plus particulièrement aux guerriers elfes les plus talentueux de la forêt, et quoi que Glissa puisse en dire, elle appartenait à cette catégorie. Et donc, elle était une des cibles principales. Après quelques indications supplémentaires fournies par Chunth, il apparut clairement à Glissa que les Lisseurs ne faisaient pas de différence entre l'endroit où étaient censé être leurs cibles et celui où elles étaient vraiment. Plus simplement, la maison de Glissa serait attaquée - ainsi que ceux qui y vivaient. Horrifiée, elle se leva d'un bond et fila vers la sortie de la salle. Il fallait prévenir sa famille ! Tout en s'enfuyant, elle vola une vieille épée qui traînait à côté de Chunth, descendit quatre à quatre de l'Arbre des Récits, assomma au passage un troll qui montait la garde, et courut en direction de son foyer. Tandis qu'elle courait, un son très particulier acheva de faire monter son angoisse : la cloche d'alerte résonnait à travers tout Viridia. L'attaque avait déjà débuté. Elle parvint enfin à entrer dans la maison, mais trop tard. Aucun espoir n'était permis. Le sang avait éclaboussé les murs, et quelques mèches de cheveux de Lyese traînaient sur le sol. On entendait même du bruit dans une pièce éloignée, signe que les Lisseurs n'avaient même pas encore terminé leur sale besogne. Aveuglée par la rage, Glissa attaqua les Lisseurs de front, parvenant même à détruire certains d'entre eux dans une puissante lumière verte qui semblait vouloir désintégrer tout métal qu'elle trouverait sur son passage. Malgré cela, ils étaient bien trop nombreux pour espérer quoi que ce soit, et ils continuaient à détruire tout ce qu'ils rencontraient sans même paraître se soucier du massacre de leurs collègues métalliques. Intriguée par ce comportement des plus étranges, Glissa observa ce qui restait d'un des Lisseurs pulvérisés, et se rendit compte qu'il s'agissait d'une machine, sans une seule trace de vie consciente ni d'éléments organiques à l'intérieur. Ce qui signifiait qu'ils devaient nécessairement avoir été contrôllés, ou du moins programmés par quelqu'un. Ce qui n'était pas pour rassurer notre héroïne. Soudain, sans signe avant-coureur, les Lisseurs commencèrent à s'enfuir, et Glissa, résolue à leur faire payer ce qu'ils avaient fait subir à sa famille, décida de tenter à nouveau de les détruire. Utilisant son épée comme une lance, elle tenta de percer la carapace de métal d'une des machines, mais à sa grande frayeur, l'épée fut littéralement happée par les lames métalliques du Lisseur. Alors qu'elle tentait de la récupérer, elle bascula en arrière. Sous le choc, elle dérapa, et son propre pied se retrouva pris dans les engrenages rotatifs qui faisaient tourner les lames (outch). Tandis qu'elle luttait pour se dégager, le Lisseur commença à creuser un tunnel dans le sol, et elle s'évanouit peu de temps après. Elle reprit conscience beaucoup plus tard (et beaucoup plus loin aussi), dans une sorte de caverne obscure creusée par les Lisseurs, qui étaient apparemment comme endormis (ou déconnectés ?). Dans ses efforts pour libérer sa jambe blessée, elle attira l'attention d'une seconde personne, qui avait trouvé refuge dans cette étrange caverne. Après un court échange verbal dans le noir quasi-total, il s'avéra qu'il s'agissait d'un gobelin nommé Slobad. Ayant semblait-il de solides connaissances en matière d'artefacts, Slobad parvint à libérer Glissa de l'étau métallique en quelques minutes. Mais durant le temps où son pied avait été piégé et comprimé par les engrenages, celui-ci avait développé une sorte d'infection (vous connaissez la loi de Murphy ? ). Malgré tout ce dont les pouvoirs de guérison étaient capables, Glissa ne savait pas comment soigner cette blessure, sans compter que l'infection avait empiré durant les quelques jours qu'elle avait passé dans l'inconscience, sans pouvoir la traiter convenablement. Nos deux amis décidèrent de sortir et de tenter de marcher en direction de Taj-nar, la cité des léonins, réputée (entre autres) pour ses clercs guérisseurs. S'il y avait une seule personne sur tout le plan de Mirrodin capable de guérir Glissa, ils ne pourraient la trouver que là-bas. La jambe blessée de Glissa interdisait toute vélléité de progression rapide, et le voyage, qui aurait dû ne prendre que quelques jours s'étala sur plusieurs semaines. Tandis qu'ils progressaient en direction de Taj Nar, à travers les vastes plaines de rasoirs, Slobad décida de raconter son histoire, qui s'avéra plutôt déprimante. L'artificier gobelin était né un jour où la lune bleue de Mirrodin, communément appelée l'Oeil du destin par son peuple, brillait dans le ciel. Or, tous les gobelins nés sous la lune bleue doivent être jetés dans le Grand Fourneau (c'est bien une coutume de gobelins, ça, tiens...). Mais Slobad survécu miraculeusement à ce traitement et intégra le clan Krark, un groupe de gobelins bannis de la société qui se donnaient pour modèle le dénommé Krark, un gobelin qui aurait voyagé jusqu'au coeur de Mirrodin. En fin de compte, Slobad quitta le clan et commença à voyager un peu partout à travers Mirrodin à la recherche de petits boulots. Et, comme on s'en doute, étant gobelin, il n'en trouvait pas beaucoup... Lorsque nos deux compères arrivèrent enfin à Taj Nar, deux cycles lunaires étaient passés - et l'infection de la jambe de Glissa prenait une allure épouvantable. Malheureusement pour eux (comme s'ils n'avaient pas encore assez d'ennuis comme ça), quand ils arrivèrent, la cité subissait l'attaque d'une horde de Nims, des zombies partiellement métalliques qui, paraît-il, venaient tout droit des profondeurs glauques du Mephidross, une zone de Mirrodin particulièrement infréquentable. Malgré la relative lenteur des nims, leurs griffes métalliques aiguisées assénaient des coups redoutables, et ils étaient singulièrement insensibles à la douleur (normal, pour des trucs morts). Glissa réussit à en abattre quelques uns avec l'épée qu'elle avait volée à Chunth, mais leur nombre était assez décourageant. Rapidement, elle et Slobad furent contraints de courir à travers les champs de rasoirs pour rejoindre Taj Nar. Autrefois, Slobad avait été embauché comme ingénieur par les léonins, pour étayer les défenses de Taj Nar. Il se rappela d'un tunnel qu'il avait creusé à cette époque et décida de l'emprunter pour entrer dans la ville. Mais comme on s'y attend, lui et Glissa furent pris pour des voleurs (voire, dans le cas présent, pour des envahisseurs). Il n'en fallait pas plus pour qu'ils se retrouvent quelques instants plus tard au fond d'un donjon, entravés par des chaînes, leurs armes confisquées, prêts pour un interrogatoire en bonne et dûe forme. Seul avantage à la situation : un guérisseur était venu soigner la blessure que l'elfe avait à la jambe. Quelques heures plus tard, les gardes vinrent chercher Glissa, et l'amenèrent devant Ushanti, la vieille voyante léonine. Malgré le fait que sa blessure soit refermée, les guérisseurs avaient avoué à Ushanti qu'aucun d'entre eux n'avait le pouvoir de soigner l'infection due aux engrenages du Lisseur. Non pas qu'ils soient incapables de le faire; en fait, ils ne voulaient pas soigner totalement une personne ennemie. La voyante déclara que le Kha léonin, Raksha, devrait donner son avis sur la question, mais qu'il n'accepterait jamais de donner cette faveur à une stupide intruse aux oreilles pointues (dit-elle avec dégoût). Néanmoins, Glissa insista pour le rencontrer, et celui-ci lui accorda une entrevue. Le jeune Kha accueillit Glissa avec force cérémonial et ordonna immédiatement qu'elle soit totalement soignée. Ushanti exécuta l'ordre avec une grande répugnance. Glissa ne comprenait plus rien. Que se passait-il, au juste ? Etait-elle une prisonnière ou une invitée ? C'était la deuxième fois qu'une personne d'importance semblait la considérer comme une pièce essentielle d'un grand puzzle. D'abord Chunth, et ensuite Raksha. Bizarre. Dans les jours qui suivirent (durant lesquels Slobad et Glissa furent par ailleurs bien traités), nos héros eurent un petit aperçu de la vie à Taj Nar. Comme les elfes, les léonins avaient leurs propres problèmes; Raksha leur raconta que les attaques de nims, déjà chose courante en temps normal, s'étaient intensifiées au cours des derniers jours. De plus, exactement quatre cycles lunaires auparavant, des Lisseurs s'en étaient aussi pris à Taj Nar. Glissa émit l'hypothèse que ces derniers avaient été programmés pour s'en prendre aux plus grands guerriers de chaque espèce. Mais avant qu'elle ne puisse extrapoler davantage sur le comportement des Lisseurs, Raksha, qui lui avait définitivement accordé sa confiance, lui confia une mission d'importance : dénicher le maître des nims, et le traîner devant la justice de Taj Nar. Ce fut ainsi que, derrière Glissa et Slobad, une troupe d'élite quitta Taj Nar, composée de léonins et de ptérons, d'étranges créatures volantes ressemblant à des ptérodactyles et qui servaient de montures aux chasseciels léonins. Les ptérons transportèrent Glissa et Slobad jusque dans le Méphidross. Ils eurent vite fait de savoir à quoi s'en tenir avec cette région maléfique : une fange épaisse et noire recouvrait tout comme de la glue, et des cheminées volcaniques crachaient des vapeurs nécrogènes en nuages si obscurs qu'ils en cachaient l'horizon (pas exactement l'endroit idéal pour passer ses vacances). Des patrouilles de nims infestaient le décor, tuant tout animal qui s'aventurait sur leur territoire avec une cruauté détachée. Ce fut dans cette zone dévastée et invivable que les ptérons débarquèrent Slobad et Glissa à terre, et que la troupe d'élite léonine refusa d'aller plus loin. Sympa, les gens ! Les deux amis venaient juste de mettre pied à terre quand plusieurs patrouilles de nims semblèrent tomber d'accord pour les mettre en pièce. Slobad commença à paniquer (tu m'étonnes), et Glissa le prit sur ses épaules avant de tenter de s'enfuir en direction du Caveau des chuchotements. Stratégie qui commença par payer (les nims, rappelons-le, sont très lents en plus d'être très bêtes), car il s'avéra facile de distancer puis de semer les patrouilles en zigzagant dans la boue noire. Mais Glissa avait sous-estimé une chose : les nims étaient, comme les Lisseurs, sous le contrôle de quelqu'un (ou quelque chose). Juste au moment où Slobad redescendait à terre, les nims revinrent à la charge, vraisemblablement guidés jusqu'à nos héros. Plus de temps à perdre. Glissa trouva enfin une étrange créature-artefact qui semblait diriger les nims (probablement un Myr). Celle-ci, sachant qu'elle allait être détruite, croassa que sa mort n'aurait aucun impact sur les nims. Furieuse, Glissa la pulvérisa. Contrairement à ce qui était prévu, les nims semblèrent alors perdre leur trace. Slobad réapparut quelques instants plus tard, couvert de fange noire de la tête aux pieds. Il avait fait une découverte remarquable : il y avait un golem désactivé, enseveli sous la boue et les eaux empoisonnées des alentours. Glissa n'avait pas franchement envie de le sortir de là où il était, arguant qu'il s'agissait sans doute d'un truc quelconque construit par les nims, mais Slobad insista : ce golem ne pouvait pas avoir été construit par n'importe qui. Ils parvinrent à l'extraire du marais, et Slobad commença à travailler à sa réparation. Pendant toute la nuit, on entendit des coups métalliques tandis que Slobad tentait de faire sortir la vase des rouages compliqués du golem. Il parvint enfin à le refaire fonctionner peu avant l'aube. Extrait traduit du livre :
Après s'être débarrassée des nims, Glissa courut pour retrouver Slobad. Il était debout, au sec, sur un ilôt du marais - mais il était couvert de fange des pieds à la tête. - Qu'est-ce qui s'est passé ? Ne me dit pas que tu es tombé là-dedans ! - Euh... si. J'ai trébuché. Mais il y a un truc dans la boue, là, un très gros truc. Je me suis pris le pied dedans. J'ai entendu des histoires, des légendes, je croyais que c'était des blagues, comme l'histoire de Krark et tout, mais on en a trouvé un ! Slobad sautait de joie. Il insista : - Tu m'aides ou quoi ? Slobad et Glissa tirèrent tant qu'ils purent sur l'objet métallique qui avait fait tomber le gobelin, jusqu'à faire sortir la trouvaille du marais. - Mais qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Glissa. - Un golem ! répondit Slobad. Glissa ne dormit presque pas, cette nuit là. Après avoir caché le golem dans une cheminée nécrogène du Méphidross en le faisant passer par une espèce de porte à la base, elle retourna dehors pour s'assurer que les nims ne revenaient pas. Quand elle revint, le ventre du golem était ouvert, et une vive lumière rouge en sortait, ainsi que d'effroyables bruits mécaniques. C'était Slobad, qui était quasiment entré dans le golem. "Je ne pense pas que nous devrions rester dans cette cheminée très longtemps" dit-elle à Slobad. La seule réponse de celui-ci fut un grognement. Glissa remarqua un escalier en colimaçon qui faisait le tour de la cheminée, et monta au sommet pour surveiller les alentours. Elle était inquiète. Les nims de la veille allaient sûrement être portés absents, et des renforts allaient probablement arriver. Elle redescendit. Slobad avait retiré la plupart de la fange qui était dans le golem. Et dormait à côté. Glissa envoya un coup de pied dans les côtes de Slobad. - Qu'est ce qu'il y a, dingue d'elfe ? Tu peux pas regarder où tu marches ? - Slobad, il faut y aller, j'ai un mauvais pressentiment. Slobad regarda le golem comme s'il allait perdre un trésor. - Tu ne peux pas tout réparer, et on a pas le temps, de toutes façons, ajouta-t-elle. - Mais Slobad a réparé tout ! Slobad a retiré toute la boue, partout. Devrait fonctionner. Comprends pas, fonctionne pas ! J'ai dû oublier un truc. Devrait fonctionner. - Oui, peut-être, mais en tout cas, ça ne fonctionne pas. Partons ! - Tu ne comprends pas. Les golems existaient avant tout. Avant les Elfes, avant les Gobelins, avant les Nims. Les golems étaient un mythe. Maintenant le mythe est vrai. Il faut plus de temps. Glissa attrapa le gobelin et le mit sur son épaule. - Tu as raison. C'est un mythe pour les enfants. Ca doit être un truc qui appartient aux Nims. Ils sortirent et crapahutèrent tant qu'ils purent dans le marais en passant entre les cheminées, jusqu'à ce que Glissa s'arrête, terrifiée. Slobad dû parcourir encore quelques mètres avant de réaliser que Glissa s'était arrêtée. - Une des cheminées a bougé ! - Ca doit être le brouillard. Le brouillard toxique te fais voir des trucs bizarres, répondit Slobad, incrédule. Mais la grande ombre bougea a nouveau. - Maintenant, Slobad aussi voit des trucs bizarres, dit-il en se frottant les yeux. L'ombre se rapprochait d'eux à travers le brouillard... et à très grande vitesse. - VITE ! cria Glissa, on ne pourra pas le semer, celui-là ! Il faut retourner dans la cheminée, il est trop gros : il ne pourra pas nous attraper ! Ils parvinrent à rentrer dans la cheminée juste à temps pour ne pas se faire piétiner. Le monstre ressemblait en tous points à un nim, mais celui ci faisait bien 5 mètres de haut. Etrangement, il tenait un bâton avec un crochet au bout. Glissa était montée sur le dessus de la cheminée pour voir ce qui se passait. La créature fit le tour de la cheminée en cherchant sa proie, puis se dirigea vers la cheminée où Glissa avait tué un contrôleur de nims, la veille. Le monstre planta son bâton dans la fange, et quand il le remonta, Glissa réalisa que le corps du contrôleur pendait au crochet. Le monstre fit passer l'extrémité de son arme au dessus de son dos, et une cavité s'ouvrit dans celui-ci, avec un horrible bruit de succion. Il secoua le bâton pour faire tomber le cadavre dedans, et son dos se referma avec le même bruit horrible. Glissa était horrifiée. La créature revint à grand pas, donna un grand coup dans la cheminée, faisant tomber Glissa dedans. Elle cria en tombant, pensant s'écraser au sol, mais quelque chose la rattrapa juste à temps. Elle se retourna... et vit la tête du golem, animée, avec de petits yeux rouges brillants ! - Mais comment... - Je ne sais pas, dit Slobad, il s'est juste levé et m'a regardé. Comme je l'ai dit, il faut plus de temps. - Il est... amical ? - Je pense. Je lui ai dit « Eh ! Attrape la dingue d'elfe ! ». Et il l'a fait, hmm ?
Le matin même, le golem prouva définitivement son utilité en détruisant sans difficulté la monstruosité mort-vivante, un Moissonneur de mephidross qui poursuivait le groupe. Il attrapa également le propriétaire du Moissonneur, un humain Moriok particulièrement pathétique nommé Yert. Celui-ci leur dit que sans son Moissonneur, il serait tué par le premier truc qu'il croiserait dans le Méphidross. Glissa eut pitié de lui et lui dit que s'il les menait jusqu'à Geth, le seigneur des nims, ils le forceraient à lui donner un nouveau Moissonneur. Yert accepta aussitôt le marché et les guida sans plus attendre vers le Caveau des Chuchotements. Avant d'entrer dans le caveau, Yert prévint Glissa : Geth avait un puissant vampire sous ses ordres. Pas du tout impressionnée, l'elfe entra sans ménagement dans la salle où siégeait Geth, seigneur des nims. Ravi de voir que son ennemie tombait droit dans la gueule du loup, Geth tenta de la tuer sur le champ avec le fameux vampire. Un rude combat s'ensuivit - et il commença à paniquer en voyant que l'elfe avait neutralisé son serviteur. Utilisant la vie du vampire comme une monnaie d'échange, Glissa commença à questionner Geth sur les divers sujets qui la préoccupaient. Apparemment, Geth n'était finallement qu'une sorte de drogué, accro à une substance bizarre, le "sérum". Elle appris que le seigneur des nims avait reçu une grande quantité de ce produit en échange de la promesse d'attaquer Taj Nar pour capturer... Glissa. Il avait l'intention de l'utiliser ensuite comme moyen d'échange pour obtenir d'avantage de sérum, mais après avoir vu ce qu'elle avait fait de ses serviteurs nims, il s'était juré de la tuer. Tu parles d'un plan démoniaque "Vous avez causé autant de troubles pour obtenir aussi peu ? Je devrais vous tuer, mais je pense que vous n'êtes pour rien dans l'assassinat de ma famille. Vous pourrez continuer à maintenir votre emprise sur le Méphidross, mais je vous conseille de vous souvenir de qui vous a épargné aujourd'hui. Choisissez vos alliés en conséquence, à l'avenir. Est-ce qu'on se comprend ? Bon. D'autre part... Yert, viens voir par ici. Voilà Yert, qui a perdu son Moissonneur. Nous lui devons une contrepartie. Alors, à moins que vous n'acceptiez de maintenir les nims derrière la frontière du Mephidross, je vous tue et laisse Yert prendre votre place. D'accord ? Finallement, Geth s'exécuta, et n'eût pas le temps de voir venir un sort lancé par l'elfe, qui l'assoma pour plus de sûreté. Elle s'empara du dernier flacon de sérum et quitta le caveau, rejoignant ses compagnons restés à l'extérieur. En voyant le facon, le golem sembla s'agiter et éructa un mot : "MEMNARCH". Ils revinrent à Taj Nar en héros. Dès son arrivée, Glissa sollicita une audience auprès de Raksha. Malheureusement, celui-ci ne savait rien du sérum, et lui conseilla de consulter Ushanti à ce sujet. Mais dans l'immédiat, il y avait plus urgent : faire la fête ! Glissa et ses amis furent conviés à célébrer leur victoire contre Geth et ses serviteurs le soir-même. Durant la fête, Raksha demanda d'où venait leur nouvel ami le golem, et Slobad se lança aussitôt dans un récit épique de la manière dont il avait réparé la machine, et de celle dont ladite machine avait écrabouillé un Moissonneur. Après les réjouissances, Glissa vint consulter Ushanti à propos du sérum. La vieille voyante léonine n'avait jamais vu ce genre de liquide auparavant. Elle commit l'imprudence d'y goûter et entra instantanément en transe, prédisant d'une voix qu'on ne lui connaissait pas que Glissa sèmerait le trouble et la destruction à travers le monde... en bien, ou en mal ? Ushanti s'évanouit avant d'avoir pu s'étendre sur le sujet. Plus tard encore dans la soirée, des messagers arrivèrent à Taj Nar, déclarant qu'un bataillon entier de Chasseciels avait été anéanti. L'unique survivant avait rapporté l'existence d'étranges créatures argentées qui les avaient attaqués férocement. Et ils se dirigeaient vers la ville des léonins... Taj Nar était attaqué ! Durant les premiers instants de l'assaut, les défenseurs léonins tentèrent de descendre les créatures volantes, mais leurs lances étaient incapables de transpercer l'armure métallique de ces choses. Comprenant que les armes classiques ne seraient d'aucun secours face à ces étranges créatures, Raksha ordonna de sonner la retraite. Glissa, quant à elle, avait décidé d'avoir recours à sa magie. Montée sur un ptéron pour pouvoir s'approcher suffisamment, elle pulvérisa l'un des assaillants avec un sort d'oxydation, avant de noter qu'ils s'agissait, comme pour les Lisseurs, d'une créature totalement métallique. Glissa en détruisit quelques autres, mais malgré les pertes subies dans leurs rangs, les créatures-artefact tirèrent plusieurs blasts d'énergie pure dans Taj Nar. Dans la confusion qui s'ensuivit, Glissa tomba de son Ptéron, et depuis le sol, elle vit que les envahisseurs battaient en retraite. La cité de Taj Nar était ravagée. Des dizaines de défenseurs avaient été tués durant l'attaque, et des dizaines d'autres avaient la mort de proches à déplorer. L'une de ces personnes endeuillées était Ushanti, dont la soeur, Rishan, avait été tuée. Ushanti tenait Glissa pour responsable directe de la mort de Rishan. Furieuse, elle ordonna son départ immédiat de la cité, et lui interdit de revenir. Malgré ce que put dire Raksha pour défausser Glissa de cette responsabilité, cette dernière, après avoir consulté Slobad, décida de partir. Ne voyant pas d'autre alternative dans l'immédiat, ils décidèrent de retourner dans la Filandre pour demander conseil aux trolls. Comme Slobad lui demandait où les trolls résidaient, Glissa jugea bon de lui expliquer. "A Tel-Jilad, l'arbre des récits. Il est imprenable. Aucun Lisseur n'a jamais réussi à y entrer - et je peux te certifier qu'un certain nombre a déjà essayé... Il y a deux entrées. L'une est gardée, et l'autre est un passage secret uniquement connu des trolls (et de moi). Et cette fois-ci, Chunth devra me dire tout ce qu'il sait sur ma destinée." Sur le chemin de Tel-Jilad, Slobad exprima le souhait de rester à l'extérieur pour réparer davantage le Golem, espérant découvrir des fonctions encore cachées, disait-il (en fait, c'était plus vraisemblablement une excuse pour ne pas avoir à rencontrer les trolls...). Une fois à l'intérieur du grand arbre, Glissa retrouva sans difficulté la salle où résidait Chunth. Celui-ci ne s'offusqua pas de son comportement lors de leur première entrevue, et ne réclama même pas son épée. Il lui apprit d'abord que la famille de Glissa s'était sacrifiée pour lui donner une chance de s'enfuir. En la kidnappant, les trolls s'assuraient que sa destinée s'accomplirait, mais condamnaient en même temps sa famille à une mort certaine... Puis, comme pour se faire pardonner, Chunth décida de révéler davantage de choses à Glissa. D'abord, ces Fulgurances, qui ne la quittaient plus, lui montraient en réalité une sorte de mémoire inconsciente d'un autre monde - ce qui signifiait que Mirrodin n'était pas le plan d'origine de ses habitants. Il lui expliqua aussi ce qu'était le sérum volé à Geth. C'était une substance produite par de petites créatures volants, les Scintimites, et récoltée par un peuple un peu particulier, les Vedalkens. Le sérum prodiguait une intelligence accrue, des idées nouvelles, et un sentiment de supériorité absolue. Au cours du temps, les Vedalkens ont continuellement récolté et consommé ce sérum, et après des siècles de ce traitement, ils devinrent particulièrement intelligents, arrogants et cruels. Pour protéger les elfes des désillusions de cette substance, Chunth avait effacé certaines gravures anciennes de l'Arbre des récits. "Mais pourquoi ? Ce sérum a l'air fabuleux, nous pourrions l'utiliser pour améliorer nos vies ! Nous pourrions contrôler les Lisseurs, faire pleuvoir plus souvent, commencer à gérer cette planète et - Ah, oui, d'accord, je vois le problème." Glissa demanda enfin ce que signifiait le mot mystérieux prononcé par le golem : "memnarch". Chunth confirma ce qu'elle redoutait le plus. Memnarch était un être puissant, qui serait probablement son pire obstacle si elle décidait de continuer à découvrir les secrets de ce plan... Mais avant qu'il ne puisse en dire davantage, un troll rénégat entra dans la salle, et envoya un violent blast d'énergie en direction de Glissa. Avant qu'elle n'ait eut le temps de réagir, Chunth s'interposa et fut mortellement atteint. Le rénégat vola ensuite le flacon de sérum avant de s'enfuir. Et avant de rendre son dernier soupir, Chunth révéla à Glissa le plus grand secret de Mirrodin : "Le monde est... creux."

Glissa se lança à la poursuite de l'assassin de Chunth, et tandis qu'elle courait, elle s'emplafonna dans... Kane, son ami, qui passait justement par là ! D'abord décontenancé par l'irruption de celle qu'il croyait disparue à jamais, il lui dit ensuite qu'il venait de voir passer un haut prêtre troll, nommé Strang, qui courait. Il avait du mal à croire à l'infamie de Strang, mais comme il voulait tout de même aider Glissa, il se lança à sa suite à la poursuite du rénégat troll. Utilisant une ruse bien calculée, ils parvinrent à prendre Strang à revers et à le forcer à divulguer ses plans. Tout comme Geth, il avait été payé par les Vedalkens pour tuer Glissa, et avait l'intention de faire d'une pierre deux coups en tuant Chunth avec elle - il le trouvait trop vieux pour diriger l'Arbre des récits. Glissa et Kane tentèrent de le ramener à l'Arbre, mais avant qu'ils ne l'atteignent, les mêmes créatures volantes qui avaient attaqué Taj Nar tuèrent Strang avant qu'il ne puisse en dire plus sur ce système de corruption. Le doute n'était plus permis : ces artefacts étaient contrôlés par les vedalkens... Poursuivis par les créatures artefacts des vedalkens, Glissa et Kane tentèrent de se réfugier dans l'Arbre des récits. Plusieurs de ces machines réussirent à s'approcher, mais toutes étaient détruites dès qu'elles commençaient à descendre dans la Filandre, s'emmêlant dans les branches avant de s'écraser au sol. Malgré tout, lorsque nos amis parvinrent à atteindre l'Arbre, ils surent que quelque chose n'allait pas. Alors qu'ils s'attendaient à une panique générale autour de la mort de Chunth, tout était parfaitement calme et silencieux comme un tombeau. Glissa comprit rapidement pourquoi. Elle venait juste de sortir du couvert des arbres quand davantage encore de ces créatures artefacts apparurent au dessus des arbres et firent feu dans sa direction. Elle cria à Kane de retourner vers l'Arbre pour s'abriter pendant qu'elle luttait contre les machines volantes. Quelques instants seulement après avoir réussi à repousser l'attaque, Glissa et Kane tombèrent nez à nez... avec un mage vedalken. Sans s'émouvoir et profitant de leur surprise, ce dernier lança un sort qui frappa Kane de plein fouet et commença à dissoudre les parties métalliques de son corps. Quelques fractions de seconde plus tard... il était mort. Comme le jour où sa famille avait été tuée, la mort de Kane réveilla chez Glissa une sorte de sauvagerie qu'elle n'exprimait pas du tout d'habitude. Elle se jeta sur le mage (qui apparemment ne s'attendait pas du tout à une réaction aussi violente) avec une rare fureur et l'attaqua... à mains nues ! Le mage vedalken, engoncé dans son scaphandre, encombré par le sceptre qu'il portait, gêné par ses deux paires de bras trop fragiles et surtout, pas du tout habitué à se battre de cette manière, commença à paniquer face à l'idée d'un combat rapproché. Mais c'était un peu trop tard, car Glissa avait déjà commencé à le frapper ! Dans sa fureur inextinguible, ne pouvant pas exploser le scaphandre du vedalken, elle brisa son sceptre et cassa plusieurs de ses doigts. Mais les morceaux du sceptre explosèrent, et assommèrent à moitié les deux combattants. Le vedalken recouvra ses esprits le premier, et essaya de s'enfuir dans la confusion générée, mais pas avant d'avoir garanti à Glissa que où qu'elle puisse se cacher dans la Filandre, ses serviteurs artefacts la tueraient. Elle rencontra quelques unes des machines peu de temps après la fuite du mage, mais l'affrontement ne dura pas très longtemps, au vu de la haine que Glissa commençait à entretenir envers tout ce qui appartenait de près ou de loin aux vedalkens... A croire qu'elle sème la destruction partout où elle passe.

C'est bien fait.

Glissa était désespérée. Elle n'avait jamais eu beaucoup d'amis dans la Filandre. Maintenant que sa famille et Kane avaient été assassinés, il semblait qu'elle avait touché le fond. Pendant plusieurs rotations lunaires, elle resta plongée dans une sorte de torpeur où elle ne cessait de regretter ses actes, s'accusant d'avoir provoqué la mort de ceux qu'elle aimait. Mais comme on dit dans ses cas-là, quand on a touché le fond, on ne peut plus que remonter. Elle sortit de son deuil lorsque Slobad arriva un jour, tout excité, lui expliquant que le golem avait commencé à parler ! Non seulement il avait commencé à parler, mais il avait aussi commencé à se souvenir de quelques fragments de son mystérieux passé. Slobad expliqua aussi que le golem s'était appelé "Bosh" (et maintenant, on sait qu'il est garanti chez Darty ! Euh tais-toi Johannes). Après avoir rencontré de troublantes similitudes entre certains fragments de la mémoire du golem, et la légende de Krark, le gobelin qui était descendu au centre de la terre (et que Slobad connaissait par coeur pour avoir fait partie de ses cultistes durant quelque temps), Glissa se souvint subitement de la phrase prononcée par Chunth juste avant de mourir... et décida qu'il fallait tirer tout ça au clair. Et pour ce faire, qui pouvait être plus qualifié que le clan Krark, dans les montagnes d'Oxidda ? "Il faut que nous parlions au leader du culte de Krark. Chunth a dit quelque chose avant de mourir. C'est un secret qu'il semblait garder depuis très longtemps... il a dit que le monde était creux. Et les cultistes disent que Krark est descendu dans un puit qui menait à un monde où ne brillait qu'une seule lune... ou qu'un seul soleil. Il faut que Bosh retrouve la mémoire. Peut-être que ce que nous dirons les cultistes fera revenir certains de ses souvenirs." Ce qui attendait Glissa, Slobad et Bosh dans les montagnes d'Oxidda était... un vaste massacre. Ils atteignirent le refuge des cultistes de Krark pour découvrir que ces *%£# de créatures artefacts des vedalkens étaient en train de tout ravager sur leur passage. Décidée à ne pas réitérer l'expérience désastreuse de Taj Nar, Glissa se rangea aussitôt aux côtés des cultistes et fonça dans la bataille. Comme une furie, elle détruisit plusieurs machines, mais celles-ci étaient un peu trop nombreuses, et elle fut forcée de fuir avec Slobad. Ce ne fut qu'au moment où ils avaient réussi à s'enfuir du carnage que Glissa réalisa qu'ils avaient laissé Bosh en arrière. Elle commença par accuser Slobad de l'avoir laissé pour couvrir leur fuite, avant de retrouver son bon sens et de se résoudre à penser que c'était elle qui provoquait la destruction de tout ce qui s'approchait d'elle (waaaa la belle crise d'adolescence). Pas vexé pour un sou, Slobad essaya de la réconforter en lui disant qu'elle n'était pas responsable de toutes ces morts, mais plutôt qu'elle était victime d'un complot visant à l'assassiner, et que celui-ci visait entre autres son entourage. Ces paroles firent leur petit effet, et Glissa, résolue à découvrir qui se cachait derrière ce complot, y trouva une nouvelle force. Elle fonça alors vers les cavernes gobelines pour secourir le golem. "Les vedalkens peuvent attendre, mais pas nos amis. D'abord, on sauve Bosh et le leader du clan, et ENSUITE, nous ferons payer Memnarch." Lorsque Glissa et Slobad arrivèrent dans la caverne du clan Krark, celle-ci était vide. On aurait même dit que quelqu'un avait évacué les cadavres et passé le balai. Slobad découvrit alors quelque chose, un dessin gravé sur la paroi du tunnel : la lune bleue, l'Oeil du destin... qui signifiait que le culte de Krark avait été "nettoyé" par les gobelins fanatiques de la Mère d'Acier. Plus loin dans le tunnel, Glissa découvrit Dwugget, un gobelin qui était ni plus ni moins que le leader du clan Krark. Il avait survécu au massacre et, en proie à la panique, expliqua à Glissa que les survivants (ainsi que Bosh) avaient été transportés jusqu'au Grand Fourneau, pour être offerts en sacrifice à la Mère d'Acier. Slobad conduisit Glissa jusqu'au Grand Fourneau, et celle-ci se retrouva très rapidement nez à nez avec les fanatiques. Si, sur tous les plans (à l'exception peut-être de Mercadia), les gobelins ont toujours été des teignes nerveuses avec un net penchant pour la violence, ceux de Mirrodin étaient en plus de tout le reste bardés d'extrémités métalliques rouillées légèrement contondantes, ce qui les rendaient peut-être pire encore. Après avoir libéré non sans mal quelques prisonniers appartenant au clan Krark, elle se fraya un chemin jusque dans les profondeurs du Fourneau - juste à temps pour s'apercevoir que Bosh avait été démonté en une multitude de morceaux, prêt à "retourner à la Mère d'Acier". Slobad se précipita alors pour le remonter en vitesse. Dans ses efforts pour défendre Bosh avant qu'il ne soit réduit en un magma en fusion, Glissa fut forcée de se battre contre un shaman gobelin. En fait, elle tentait surtout de distraire l'attention des gobelins du travail de Slobad, ce qui n'était guère difficile puisque la seconde constante des gobelins, tous plans confondus (excepté encore une fois Mercadia et les petits génies comme Slobad), est d'être particulièrement demeurés. En très peu de temps, elle dû faire face à des dizaines d'assaillants. Malgré leur manque de coordination, ces guerriers fanatiques n'étaient pas évidents à tenir à distance, et pendant qu'elle s'y efforçait, Glissa ne pouvait rien faire contre le shaman. Ce dernier, profitant de la confusion, la désarma avec un sort. Du coin de l'oeil, elle aperçut cependant un spectacle qui lui remonta le moral : Slobad avait finit d'assembler Bosh, et le golem s'employait à faire valser les gobelins qui l'entouraient avec ses bras métalliques. Ce spectacle monopolisait l'attention des assaillants - ainsi que du shaman. Glissa s'aperçut de l'opportunité et fit tomber celui-ci dans le Grand Fourneau. Leur leader ayant été tué, les fanatiques de la Mère d'Acier décidèrent de s'enfuir sur le champ dans les profondeurs des montagnes d'Oxidda. Le clan Krark était sauvé ! Dans les jours qui suivirent le sauvetage des cultistes, Dwugget présenta à Glissa une copie du Livre de Krark, un journal censé avoir été écrit par Krark lui-même après qu'il fut entré dans le coeur de Mirrodin. Ce qui intrigua l'elfe tout particulièrement, c'était que les dessins et les descriptions du centre de Mirrodin correspondaient exactement à certaines de ses Fulgurances... Bosh reconnut lui aussi les images, et se souvint que Memnarch avait créé quasiment tout ce qu'on pouvait trouver sur Mirrodin (si c'est le cas, pensa Glissa, il s'agit alors plus d'un dieu que d'un ennemi). Il se rappela également d'un détail très intéressant : le puit emprunté par Krark pour descendre au centre du monde n'était pas le seul puit de ce genre. Quant à savoir où étaient les autres... il ne savait plus très bien. Bosh se rappela enfin avoir été construit pour lutter contre les spores de mycosynthèse, des choses un peu particulières arrivées après l'accession de Memnarch au pouvoir. Par contre, il avait oublié en quoi elles étaient dangereuses. A ce point de son récit, Bosh ne parvint plus à se rappeler de quoi que ce soit d'autre. Que faire, à présent ? En fait, Glissa savait exactement ce qu'elle allait faire. D'ailleurs, ça faisait déjà un moment qu'elle y pensait. Elle allait se rendre à la mer de Vif Argent, là où résidaient les vedalkens, et venger la mort de Kane et de sa famille. Trouver les vedalkens ne serait pas chose aisée, mais Slobad lui expliqua qu'une race de sorciers humains vivaient à leur proximité. Peut-être pourrait-on persuader l'un d'eux de les guider jusqu'à eux. "Des sorciers ? En tout cas, le type qui nous a attaqués avait beau être un sorcier, c'était quand même un vedalken. Enfin, je suppose que ç'en était un. De toutes façons, il n'était pas humain, c'est ce qui est sûr - il avait quatre bras. S'il y a vraiment des humains près de la mer, j'espère qu'ils pourront nous aider, et surtout qu'il n'auront pas la même mentalité que lui... Comme il fallait un déguisement pour prendre contact avec les Neuroks (ces fameux sorciers humains), Slobad en dégota un en... hem... "l'empruntant" auprès de son propriétaire légitime. On comprendra tout de suite à quel point l'idée d'utiliser le costume du sorcier vedalken était foireuse, mais apparemment, ils n'avaient pas poussé la réflexion assez loin ('faut dire aussi, un elfe et un gob, erf... euh bon, passons). Le jour suivant, Glissa entra dans le village Neurok (vêtue de son déguisement bien foireux), et fut conduite au leader, une jeune femme belle et charismatique nommée Bruenna. Glissa prétendit être une messagère en provenance du siège du Synode, et raconta à Bruenna qu'on l'avait chargée de prendre contact avec les neuroks pour discuter d'affaires urgentes. Bruenna ne mit pas plus de trente secondes pour comprendre que Glissa ne venait pas du Synode, et lui ordonna sèchement de bien vouloir décliner sa véritable identité. Vexée d'être aussi rapidement percée à jour, Glissa refusa, et une rixe éclata entre les deux femmes. C'est malin. Le combat cessa lorsque plusieurs de ces créatures vedalken, qui s'appelaient en fait des Aerogardes, surgirent et firent feu dans la pièce. Bruenna tenta de garder son calme et demanda aux villageois de se réfugier dans leurs maisons. Glissa accusa immédiatement Bruenna d'avoir appelé les aérogardes, mais celle-ci expliqua que ceux de son espèce étaient traités comme des esclaves par les vedalkens, et qu'elle ne pouvait donc pas avoir fait cela, vu que les aérogardes ne l'auraient même pas écoutée... En l'écoutant, Glissa réalisa subitement que leurs intérêts étaient communs, et elles décidèrent de détruire les machines. Après leur victoire face aux aérogardes, Bruenna accepta de conduire Glissa, Slobad et Bosh jusque chez les vedalkens. Elle les guida jusqu'à une ancienne citerne de sérum désaffectée, qui avait été abandonnée par les vedalkens à cause de sa trop grande proximité avec Mephidross et ses brumes nécrogènes. Pendant le trajet, Glissa apprit deux ou trois choses à propos du père de Bruenna, un grand chercheur reconnu pour son talent par les vedalkens. Il avait entre autres amélioré la conception des aérogardes et des machines utilisées lors de la fabrication du sérum. Malgré le fait que Bruenna ne soit pas franchement ravie par l'idée d'amener le groupe jusqu'à Lumengrid, la forteresse des vedalkens, elle fut convaincue lorsque Glissa lui montra le flacon de sérum dérobé à Geth. La leader Neurok disposait d'un engin vedalken amphibie, mais celui-ci requérait une source d'énergie fiable pour pouvoir fonctionner. Or, Bosh devait forcément avoir une source d'énergie en lui... Mais Glissa rejeta immédiatement l'idée de démonter le golem et proposa plutôt que Bosh tracte la machine à travers la mer de Vif Argent. "Je ne vais quand même pas tuer un ami pour pouvoir me venger des vedalkens !" Il s'avéra difficile de naviguer à travers l'opaque Vif Argent et le voyage vers Lumengrid pris plusieurs heures. Malgré le sort d'invisibilité lancé par Bruenna qui devait permettre d'échapper à l'attention des vedalkens, ils furent repérés, car le sort semblait n'affecter que les choses uniquement constituées de métal. Le petit groupe fut rapidement la cible d'effrayantes créatures qui vivaient dans la mer. Au cours du trajet, Bosh fut même agressé par un béhémoth de vif-argent. L'engin amphibie émergea exactement sous la forteresse de Lumengrid et le groupe décida de se diviser pour augmenter leurs chances de survie. Bruenna et Glissa se rendraient au Sauvoir de Connaissance, tandis que Slobad et Bosh couvriraient leur fuite. Déguisées, Glissa et Bruenna parvinrent jusqu'au centre de Lumengrid, un marché Neurok bruyant et encombré. Les étals semblaient être gérés par des vedalkens, comme s'ils étaient les propriétaires des lieux. En réalité, tous les profits allaient à l'empire vedalken, et les humains neuroks se contentaient de servir leurs maîtres. Les deux voyageuses attirèrent l'attention de Pontifex, le doyen des chercheurs vedalkens (et, accessoirement, le meurtrier du père de Bruenna). Il reconnut rapidement Bruenna, et les conduisit à travers les nombreux couloirs de Lumengrid, racontant à quel point il admirait la leader d'avoir réussi à recoller les pièces du pouvoir chez les neuroks, après la mort de son père. Glissa sentit venir les ennuis, et à juste titre, car, après leur avoir demandé de l'attendre... Pontifex revint avec des gardes qui la capturèrent. Il la conduisit vers le Synode, à travers de nombreux escaliers. Tout en marchant et en discutant, il laissa échapper un secret : il n'était lui-même qu'un pion dans les plans de Memnarch, et il n'était pour rien dans le fait qu'elle soit condamnée à mourir. En fait, ce n'était même pas lui qui avait signalé sa présence ici à Memnarch - ce qui signifiait qu'il y avait au Synode quelqu'un d'encore plus corrompu que Pontifex (pas rassurant). Ils n'avaient pas encore atteint le Synode lorsque une énorme explosion fit vaciller les bas niveaux de Lumengrid. Une diversion qui arrivait à point nommé pour Glissa. Tandis que Pontifex et ses gardes tentaient de retrouver leur équilibre, elle récupéra son épée, tua les gardes et neutralisa le doyen des chercheurs vedalkens. Comme elle le tenait à présent à sa merci, elle lui ordonna de la conduire jusqu'au Sauvoir de Connaissance s'il tenait à la vie. Glissa et Bruenna forcèrent Pontifex à ouvrir la porte du Sauvoir de Connaissance (qui disposait d'un système de reconnaissance digitale), mais il en était incapable. Il expliqua, au bord de la crise de nerf (pas très zen celui-là), que pour ouvrir la porte, il fallait être un membre du Synode. S'il croyait s'en sortir comme ça, ce fut un échec, car Glissa avait gardé... les doigts cassés du meurtrier de Kane. Mortifié, Pontifex ouvrit la porte avec l'un d'entre eux. Une fois dans la place, Bruenna demanda au doyen des chercheurs de trouver deux flacons de sérum. Juste à ce moment, des harpons venus d'on ne sait où volèrent vers elle et la blessèrent cruellement. Tandis que Glissa se précipitait pour l'aider, elle fut interrompue par une voix étrangement familière. Son sang se glaça : elle l'avait entendue dans la Filandre - la voix de l'assassin ! Terrifié, Pontifex lui dit qu'il s'agissait de Lord Janus, le grand orateur du Synode. Il n'en fallut d'ailleurs pas plus au doyen pour aller courir se cacher dans un coin de la pièce. Janus ordonna à ses gardes de s'emparer de l'elfe, mais ce fut un échec cuisant, car l'épée de celle-ci eut raison d'une bonne partie d'entre eux (j'imagine qu'à ce stade, vous avez deviné que l'épée volée à Chunth n'était autre que l'Epée de Kaldra... si vous n'aviez pas deviné, maintenant, vous le savez ^^). Malgré cela, Janus avait plus d'un tour dans son sac. Il tourna son attention vers Bruenna, qui gisait toujours à terre, blessée par les harpons. Résolue à la sauver, Glissa se rendit immédiatement. Comme l'orateur n'avait jamais eu l'intention d'épargner quiconque, il enjoignit aux gardes survivants d'exécuter la mage neuroke. Enragée à la vue de cette traîtrise sans nom, Glissa (qui en définitive n'avait à présent plus rien à perdre !) rassembla son mana et déchaîna une véritable tempête de lumière verte en direction des gardes artefacts, qui furent quasi-instantanément réduits en poussière argentée. Exténuée par cette action d'éclat, elle était la prochaine victime toute désignée de Janus... lorsque Pontifex, qui apparemment, avait plongé dans la citerne de sérum pendant l'affrontement, réapparut à la surface et se jeta sur lui avec une énergie nouvelle. Glissa regarda, éberluée, le doyen des chercheurs lutter avec le grand orateur. Il semble qu'avoir plongé dans le sérum avait montré à Pontifex le but des manigances de Janus : supplanter Memnarch à la tête de Mirrodin. Il avait décidé d'éliminer les meilleurs mages et guerriers de chaque race pour que nul ne puisse stopper son inexorable ascension vers le pouvoir. Et comme on s'en doute, Pontifex n'était... pas vraiment d'accord. En quelques instants, le duel tourna court. Dans une fausse manoeuvre, Janus avait brisé son propre scaphandre et s'affaiblissait à une vitesse stupéfiante. Pontifex s'apprêtait à l'achever, mais Glissa insista pour avoir cet honneur - elle voulait tuer l'assassin de Kane de ses propres mains. Elle utilisa, par esprit de basse vengeance, le même sort qu'il avait employé sur son ami : celui qui dissolvait le métal. Inversant ainsi étrangement les rôles, elle regarda froidement le vedalken disparaître. Kane était vengé. Mais Pontifex n'avait pas pour autant l'intention de laisser Glissa s'enfuir. Janus étant mort, cela lui garantissait une accession quasiment automatique au siège du Synode - et il ne voulait pas que quiconque puisse s'y opposer. Le doyen des chercheurs avait de plus une intéressante monnaie d'échange pour forcer Glissa à se rendre, la même qu'avait eu Janus : la vie de Bruenna ! Il autorisa l'elfe à utiliser un sort de soin sur la neuroke, mais pas plus. Le sort referma la plaie, mais n'était pas assez puissant pour réparer les os brisés; il n'empêche que la vie de Bruenna était pour l'instant sauvée. Juste à ce moment (pile au bon moment, d'ailleurs), Bosh et Slobad arrivèrent dans le Sauvoir et attrapèrent Pontifex pour le neutraliser, disant à Glissa de prendre la fuite. Le golem était en train de comprimer le doyen avec ses bras métalliques lorsque l'elfe l'arrêta, ne voulant pas tuer celui qui avait (bien involontairement) sauvé Bruenna. "Laisse-le. Il nous a sauvé la vie... et puis, il y a déjà eu un peu trop de morts aujourd'hui." A la place, Bosh assomma Pontifex d'un air résigné et transporta Glissa et Bruenna (encore inconsciente) jusqu'à la cuve du Sauvoir de Connaissance, où ils plongèrent tous. Sans pour autant émuler les effets légèrement dévastateurs du sérum, les eaux du Sauvoir montrèrent à Glissa des visions bien plus claires et précises que celles qu'elle subissait d'habitude. Elle vit Mirrodin sous une forme ancienne; au lieu d'avoir des paysages aléatoires, sa surface était extrêmement organisée, comme le résultat d'une équation élégante et parfaite. Elle aperçut aussi un étrange homme de métal, dont la nature semblait évoluer peu à peu, et dont le corps se modifiait pour devenir de chair. Glissa revint à elle dans un étrange endroit où la gravité était modifiée. Bosh avait découvert un tunnel qui s'ouvrait directement sous le réservoir, un tunnel similaire à celui que Krark avait emprunté lors de son voyage. Il avait également retrouvé la totalité de ses souvenirs en plongeant dans la cuve, et se souvenait que ce tunnel était l'un des quatre de ce genre et conduisait au coeur de Mirrodin. Ce puit semblait saturé de mana bleu, pour une raison qui lui échappait. Après une inspection minutieuse, Glissa découvrit qu'en plus de modifier la gravité, les murs du puit étaient couverts d'une mousse étrange et luminescente, que la surcharge de mana bleu faisait briller. Après s'être un peu reposés en attendant que Bruenna recouvre ses esprits, ils réalisèrent qu'ils n'avaient pas de plan pour la suite et remontèrent dans le Sauvoir. Là, Pontifex (bien amoché et qui apparemment n'avait pas envie de bouger de là) avoua qu'en réalité, Memnarch ne voulait pas la mort de Glissa, mais plutôt un don qu'elle possédait - et les vedalken, vouant allégeance à Memnarch, ne renonceraient pas à la capturer pour servir leur maître. Ce fut à cet instant que l'ouïe fine de l'elfe perçut de lointains bruits de pas. Ils étaient, une fois de plus, poursuivis. Ni une, ni deux, nos amis décidèrent de s'échapper en passant par le puit qu'ils avait aperçu tout à l'heure sous le Sauvoir. Ils l'empruntèrent sans hésitation - c'était le meilleur moyen d'échapper aux vedalken. Arrivés au bout du couloir bleu, Glissa et ses compagnons virent que Chunth avait eu raison : Mirrodin était réellement creux. On apercevait, au centre d'une cavité circulaire aux proportions dantesques, le coeur de Mirrodin, apparemment constitué de mana, qui émettait une lumière aveuglante. Des structures ressemblant vaguement à des arbres pointaient vers ce soleil étrange. Bosh expliqua qu'il s'agissait de la Treille de Mycosynthèse, cette même mycosynthèse qu'il était censé combattre, ce pourquoi il avait été construit. Au loin, on voyait une tour étrange : Panopticon, la forteresse personnelle de Memnarch. Soudain, Slobad remarqua... qu'une immense armée de Lisseurs convergeait vers le groupe ! Repartir par le puit de mana bleu et risquer d'affronter la colère des vedalken était suicidaire, mais moins que de faire face à ces monstres. De plus, Bosh connaissait un autre chemin pour regagner la surface. Glissa se mit à courir avec les autres aussi rapidement que possible, mais après un petit coup d'oeil en arrière, elle s'aperçut que les Lisseurs allaient de plus en plus vite. Au sommet d'une des structures métalliques, se tenait un étrange homme argenté qui portait une tenue ample et bizarrement mouvante, qui semblait regarder la scène avec un intérêt grandissant. Les Lisseurs rejoignirent nos héros et un nouvel affrontement éclata. Le groupe en réchappa d'extrème justesse, grâce notamment aux sorts de Démantèlement lancés à tour de bras par Glissa. Ils décidèrent de profiter du court avantage que leur procurait la subite destruction de plusieurs des Lisseurs, et Bosh suggéra la fuite en avant vers le puit dont il leur avait déjà parlé. En passant par là, et avec un peu de veine, ils éviteraient ET les Lisseurs agressifs ET les vedalkens en furie... Sauf que ce plan tomba à l'eau lorsque des vedalkens, justement, surgirent du tunnel bleu ! Ils n'avaient plus qu'à choisir entre eux et les Lisseurs. Bosh, jamais à court d'idées semble-t-il, dit à Glissa, Bruenna et Slobad... de se cacher à l'intérieur de lui ! N'ayant pas vraiment d'autre choix, ils obtempérèrent, et une fois ses compagnons à l'abri, le golem commença à se frayer un passage à grand coups de revers de bras métalliques à travers les vedalkens, plutôt surpris par cette soudaine volte-face... Une fois hors du tunnel bleu, il laissa sortir Slobad, Bruenna et Glissa (un peu secoués) et ensemble, ils nagèrent dans la cuve jusqu'au Sauvoir. Et là, ils espéraient pouvoir souffler un peu, quand même (tu parles d'une journée !)... Oui mais...non. Tout ne se passa pas comme prévu, bien sûr. Lorsque Glissa refit surface dans le Sauvoir de Connaissance, elle s'aperçut que la pièce était remplie de gardes vedalkens. Les quatre amis furent rapidement faits prisonniers. Mais les surprises de la journée n'étaient pas encore terminées : juste à l'instant où les vedalkens s'apprêtaient à livrer nos héros à leur maître Memnarch, des insurgés Neuroks fracturèrent la porte de la pièce et envahirent les lieux ! Utilisant leur supériorité numérique et leurs talents magiques avec habileté, ils parvinrent à déclencher une bataille rangée contre les vedalkens, pendant qu'un autre groupe plus petit libérait Glissa, Slobad, Bruenna et Bosh, et les emmenait tous au village neurok, en vue de leur dispenser les soins dont ils avaient besoin (en particulier Bruenna). Une fois en sécurité au village (qui avait pour nom Medev, mais peu importe), Glissa s'aperçut avec surprise que Bosh avait commencé une étrange métamorphose : il présentait des symptômes bizarres, indiquant qu'il se transformait très lentement en créature de chair et de sang. Des morceaux de sa cuirasse, en effet, s'étaient changés en peau authentique ! Personne ne pu expliquer ce phénomène inquiétant. Glissa et ses amis décidèrent, faute de meilleure solution, d'aller demander aux trolls de Tel Jilad de quoi il retournait. Bruenna n'avait pas le loisir de les accompagner - elle se devait de diriger la révolte de son peuple contre l'oppression vedalken. Il y avait eu du changement dans la Filandre, pendant l'absence de Glissa. Comme Chunth était mort, les trolls avaient élu un nouveau chef, Drooge. Mais surtout, les conspirateurs à la solde de feu Janus, orateur du synode (paix à son âme, hu hu) avaient été débusqués et exécutés - Glissa était donc débarrassée de l'assassin de Chunth. Le nouvel ancien, Drooge, avait proclamé que Glissa était destinée à sauver le monde, et que son voyage l'y conduirait inéluctablement. Décidé à l'aider dans sa quête, il lui confia une relique, le Heaume de Kaldra, qui était lié à l'épée qu'elle possédait déjà, l'Epée de Kaldra. Une fois qu'elle aurait trouvé la troisième relique, le Bouclier de Kaldra, les trois artefacts donneraient naissance à Kaldra, un être magique extrêmement puissant. Waaaa le beau cadeau ! Toutefois, il restait un problème. Le bouclier était gardé dans le Méphidross... ils allaient donc devoir à nouveau rencontrer un vieil ennemi. "Encore combattre Geth ?!" De toutes façon, les choix étaient limités. Les Lisseurs de Memnarch n'avaient pas renoncé à la poursuivre à travers tout Mirrodin, et venaient de la localiser dans la Filandre. Si l'on voulait éviter les dégâts, il valait mieux partir sans plus tarder. Glissa, Slobad et Bosh s'échappèrent par un tunnel creusé au centre de l'Arbre des récits tandis que Drooge et ses trolls couvraient leur fuite. Le groupe ressortit de l'autre côté de l'Arbre, mais comme les Lisseurs s'étaient à présent focalisés sur l'arbre lui-même (d'où les trolls, en sécurité, faisaient des ravages dans les rangs des créatures artefacts), les trois amis purent s'échapper sans problème. Comme Bosh s'exprimait sur le danger qu'il y avait à retourner dans le Mephidross, Glissa argua qu'ils n'étaient en sécurité nulle part, de toutes manières... "Les dangers sont partout à présent. Le Méphidross n'est d'ailleurs certainement pas la zone la plus dangereuse de Mirrodin pour nous à l'heure qu'il est. De toute manière, il faut saisir notre chance de sortir vainqueurs de cette bataille contre Memnarch, et c'est là-bas que cette chance se trouve. Suis moi." Juste au moment où ils atteignaient l'orée de la Filandre, Glissa remarqua avec horreur que Slobad n'était plus avec eux (c'est maintenant que tu t'en rends compte ?). Elle commença à envisager le pire, puisque des Lisseurs erraient dans la forêt... Tout en cherchant son ami le gobelin, Glissa tomba nez à... euh... museau avec la créature la plus inattendue que l'on puisse imaginer : un loup parlant ! Les loups étaient extrèmement rares sur le plan de Mirrodin, et leur existence même était mise en doute. Ces créatures, pour le plupart des habitants, faisaient surtout l'objet de légendes et d'histoires que l'on racontait aux enfants avant de dormir - mais la créature qui faisait face à Glissa était bien réelle. Al-hayat (c'était son nom) avait senti l'arrivée des Lisseurs dans la Filandre, et il avait toujours détesté cette engeance métallique. C'était d'ailleurs essentiellement aux loups que les habitants de la Filandre devaient de ne pas être constamment espionnés par les Myrs, les petits serviteurs artefacts de Memnarch. Ayant globalement des convictions communes, Glissa et le loup sympathisèrent. Avec l'aide de Al-hayat, Slobad fut localisé rapidement. En fait, il avait été enterré vivant par un énorme scarabée (qui comptait vraisemblablement le manger plus tard). Après s'être remis de leurs émotions, nos amis discutèrent un peu avec Al-hayat, qui décida d'aider Glissa dans sa lutte contre la tyrannie de Memnarch. Accompagné par l'insolite loup géant, le groupe partit en direction du Méphidross. Ils passèrent par le plus court chemin qui conduisait au Méphidross, une plaine étrange et inquiétante qu'on appelait le Vide rayonnant, où ils furent pris en chasse par des gardes vedalkens (encore !) montés sur des créatures volantes, avec à leur tête... Pontifex. Il semblait être devenu la tête pensante du Synode après la fuite de Glissa. Le groupe décida de s'enfuir vers le champ d'herbe-rasoir le plus proche, pensant que celui-ci constituerait un obstacle à toute attaque aérienne. Raté ! Les gardes descendirent à terre et engagèrent aussitôt un combat sans merci dans le champ miroitant et mortel. La bataille était terrible, mais Glissa ne s'en sortait pas trop mal, les vedalkens étant des êtres assez frêles. Même s'ils étaient des mages puissants, ils étaient absolument nuls en combat rapproché (comme sa lutte avec l'assassin de Kane l'avait enseigné à Glissa). Rapidement, l'herbe-rasoir fut teintée de sang bleu. Mais les vedalkens étaient beaucoup trop nombreux, et où que le regard se portait, il en arrivait de nouveaux. Glissa fut finalement capturée au lasso par deux sorciers. Un guerrier vedalken lourdement équipé tenta d'asséner un coup de hache fatal à l'elfe, mais au dernier moment, l'arme fut stoppée net par une épée neuroke (décidément, la journée est pleine de rebondissements), que tenait Bruenna. La bataille tourna rapidement en faveur des neuroks, et les sorciers de Bruenna forcèrent les vedalkens à sonner précipitamment la retraite. Glissa et ses amis fut rapidement libérés. Mais il restait une ombre au tableau : le corps de Pontifex n'était visible nulle part, et il donc dû s'échapper avec ce qui restait de ses troupes pathétiques. Bruenna n'avait pas très envie d'accompagner Glissa dans le Méphidross, mais elle était désormais plus que jamais décidée à contrecarrer les plans de Memnarch, et ensemble, tous poursuivirent leur voyage en direction de la zone maudite de Mirrodin. "Tu as choisi la révolte et la liberté. Il va falloir à présent soit en payer le prix, soit continuer à te battre à nos côtés pour tes idéaux. Tu ne peux pas retourner en arrière et redevenir une esclave. Nous pouvons y mettre un terme. Pour toujours. Et pour tout le monde." Pendant des jours et des jours, le groupe marcha jusqu'à atteindre le Méphidross. La région aux brumes toxiques n'avait pas franchement changé depuis la dernière visite de Glissa. Les fumées nécrogènes s'élevaient toujours en panaches, et les régiments de nims arpentaient le sol ravagé avec la lenteur qui les caractérisait. Le groupe s'arrêta dans une zone relativement abritée, et Bruenna demanda à ses sorciers d'utiliser des sorts de détection et de protection autour du campement, en vue de protéger ses amis d'une éventuelle attaque. Attaque qui survint d'ailleurs une nuit où des légions de nims brisèrent les barrières magiques et agressèrent le groupe... Des centaines d'entre eux furent détruits, mais pour chaque zombie tué, plusieurs autres arrivaient en renfort. En quelques minutes, la situation commença à devenir franchement délicate pour le groupe, puis carrément désespérée. Tout le monde tenta de se rassembler au sommet d'une des cheminées, sur les conseils du loup Al-hayat, et tous se préparèrent à vivre leurs derniers instants. Subitement, l'attention des nims se porta ailleurs. Regardant vers l'horizon, Glissa aperçut des formes mouvantes qui avançaient vers eux - le plus grand nombre de Lisseurs jamais vu dans le Méphidross. L'homme de métal, qu'elle avait vu lorsque le petit groupe était descendu au centre de Mirrodin, les conduisait. D'après Bosh, il s'agissait de Malil, le lieutenant principal de Memnarch. "Merci pour l'information. Maintenant que nous le savons, il reste un petit détail à régler : comment peut-on espérer combattre les Nims et les Lisseurs en même temps ?!" Mais au lieu de continuer à attaquer le groupe, les nims se retournèrent contre les lisseurs. Rapidement, chaque machine fut assaillie par des centaines de ces créatures, et leurs armes métalliques étaient impuissantes face à la marée de corps qu'on leur opposait. Profitant de la confusion, le groupe s'enfuit vers le Caveau des Chuchotements - et se confronta rapidement à Geth. Celui-ci, avec ses manières habituelles (=sournoises) informa Glissa que Yert, le moriok qui les avait aidés, était mort quelques semaines auparavant, juste après avoir reçu son nouveau Moissonneur. Glissa savait que le seigneur du caveau essayait de s'amuser de sa réaction à cette nouvelle, et pour couper court à la discussion, demanda qu'on lui donne le Bouclier de Kaldra. Et, bizarrement, Geth obtempéra. En fait, il obtempéra un peu trop vite pour n'être pas suspect. Et effectivement, dans le brouillard tout autour du caveau, des lisseurs et des guerriers vedalken attendaient. Cette fois-ci, il n'y aurait pas d'échappatoire possible. La bataille éclata alors dans le Caveau. Dès le début de l'affrontement, Glissa fut blessée et capturée par quelqu'un qui, apparemment, tenait à finir ce qu'il avait commencé dans le champ de rasoirs : Marek, le vedalken qui avait déjà essayé de la tuer à la hache ! Pontifex de son côté, se confrontait à Malil, le lieutenant métallique de Memnarch, qui voulait absolument rapporter l'elfe à son maître, point sur lequel Pontifex n'était pas d'accord. Un épique combat singulier commença alors entre eux. Cela perturba tellement l'assaut des Lisseurs et des Vedalkens que Slobad pu profiter de la confusion générale pour délivrer Glissa. Il avait, de plus, remarqué un étrange passage sous le trône de Geth. Se laissant tomber sous le trône, ils arrivèrent... dans la salle où Geth rangeait ses trésors ! Et posé contre des monceaux de pièces, il y avait bien évidemment le bouclier de Kaldra. Il était constitué de plusieurs plaques, séparées, qu'il allait visiblement falloir agencer pour le reconstituer - et Slobad était tout excité à l'idée d'avoir un nouveau jouet à bricoler. Mais le temps manquait, il fallait aider leurs amis restés en surface, et l'elfe et le gobelin assemblèrent en urgence les trois morceaux du bouclier. A l'instant même où la dernière pièce était posée, une vague d'énergie bleue jaillit, et le Champion de Kaldra apparut.

Il est de retour, et il n'est pas content

Le Champion de Kaldra surgit dans le Caveau et fit aussitôt pleuvoir un déluge aveugle et ininterrompu de coups, aussi bien sur les Lisseurs que sur les Vedalkens. La présence de cet allié de poids redonna l'espoir aux alliés de Glissa, et la bataille fut finallement gagnée. Mais à quel prix ? Malgré la fuite des vedalken et des Lisseurs aux rangs décimés, des dizaines de compagnons de Bruenna et Glissa gisaient à terre. Et l'un d'entre eux était Al-Hayat. Le grand loup avait été mortellement blessé au cours du carnage par des lames de Lisseur et des hallebardes vedalken. Même s'il était capable de guérir des plaies sans gravité avec sa magie, celles qu'il avait subies dépassaient largement ses compétences. Quelques minutes après avoir arraché la victoire, Al-Hayat rendait son dernier soupir. Glissa se retrouvait privée d'un ami et d'un allié de poids qui aurait pu l'aider contre Memnarch. Apparemment, tous les opposants encore vivants avaient sagement pris la fuite. Tous, sauf Geth. Le maître du Méphidross avait été défait une seconde fois. Glissa, comme la fois précédente (et oubliant au passage la manière peu scrupuleuse dont Geth tenait sa parole), lui proposa un marché : la vie sauve contre l'autorisation d'emprunter le puit noir, l'un de ceux qui conduisaient au coeur de Mirrodin. Avec le reste de son groupe hétéroclite, Glissa commença la descente vers le centre de Mirrodin, se préparant une seconde fois à se confronter au meurtrier de sa famille -et, à présent,de Al-Hayat. Durant le trajet vers le centre de Mirrodin, Glissa se rendit soudain compte que Bosh était presque entièrement recouvert de chair. Bruenna parvint à la conclusion que cette inquiétante métamorphose était due aux spores de Mycosynthèse. Elle raconta à ce sujet une étrange histoire. Dans l'une des tours de la Treille de Mycosynthèse, gisaient paraît-il les restes d'un gardien mécanique créé par Memnarch. Apparemment, à force de côtoyer les spores, il était devenu une créature de chair et de sang - et était mort de vieillesse. Horrifiée, Glissa demanda au groupe de se dépécher, de crainte que Bosh ne subisse le même sort. Alors qu'ils en étaient encore à la moitié de la descente, Glissa et son groupe furent attaqués par des créations de Memnarch, des batteuses, versions plus agiles et plus petites des lisseurs, qui utilisaient des faucilles tournoyantes. Glissa se rendit vite compte que ses sorts de destruction ne les affectaient pas : elles étaient partiellement organiques (comme dans l'histoire de Bruenna). Même Bosh et le Champion de Kaldra réunis ne parvenaient pas à contenir l'assaut des machines agressives, et le groupe se trouva bientôt en difficulté. Glissa parvint à endommager sérieusement plusieurs batteuses, mais sans l'Epée de Kaldra, qu'elle maniait habituellement (mais qui était à présent au Champion), elle n'était pas capable de répandre la même destruction que dans les rangs des Lisseurs. Elle perdit rapidement ses armes et fut forcée de combattre à mains nues, ce qui s'avéra particulièrement inefficace. En quelques minutes, sans qu'elle puisse comprendre ce qui lui arrivait, elle avait été capturée. Mais elle était toujours vivante. Les batteuses semblaient être des unités de stockage - même si elle n'avait pas été tuée, elle était enfermée dans un espace très étroit, une forteresse inexpugnable qui, pire que tout, suivait les plans de Memnarch. L'épaisse carapace des batteuses était quasiment indestructible de l'intérieur, et après s'être épuisée en essayant de sortir, Glissa abandonna. Pendant ce qui sembla être des heures, elle attendit, désespérée, que la machine la ramène à Memnarch. Le confinement de l'elfe prit fin lorsque deux épées vedalken (ils sont partout ces mecs-là) déchirèrent la carapace à moitié vivante de la machine. Glissa, jetant un coup d'oeil, aperçut cet hystérique (voire ce malade mental) de Pontifex. Ses ambitions avaient encore augmenté, et il travaillait désormais pour lui-même. Et pour prendre l'ascendant sur son ex-maître, il avait l'intention de tuer Glissa pour contrecarrer les plans de Memnarch. Mais l'elfe n'avait pas spécialement envie d'avoir subi cet enfermement pour mourir à la seconde, et elle s'enfuit dans la forêt de Mycosynthèse, poursuivie par le vedalken. L'ascension de Pontifex à la tête du Synode l'avait considérablement... atteint. En lieu et place du petit chercheur calculateur qu'il était il y a quelques semaines, se tenait maintenant un tyran hystérique. Il combattit Glissa avec une vitesse et une démence qu'elle n'aurait jamais imaginé de sa part; il mélangeait tout, magie, feintes, coups d'épée, frappes à main nue, et le tout sans interruption. Sa fureur le rendait imprévisible et Glissa reçut un coup en pleine tête. Puis tout devint noir. Ce fut Slobad qui la tira de l'inconscience. Glissa regarda autour d'elle, et vit... les corps de Pontifex et Marek (le vedalken à la hache), qui s'étaient entretués. Apparemment, dans ses efforts désespérés pour exécuter l'elfe, Pontifex avait suscité la colère de son propre empire, ce qui était prévisible - mais tombait sacrément bien . Etant désormais débarrassés de leur ennemi le plus virulent, Glissa, Bosh, Slobad et le Champion de Kaldra se dirigèrent vers Panopticon, but ultime de leur voyage... ...Et Memnarch, le gardien de Mirrodin, les avait attendus (surtout Glissa) à chaque pas qu'ils faisaient. Il avait d'ailleurs clairement anticipé l'arrivée de l'elfe (Les yeux du gardien), et plutôt que d'envoyer son serviteur Malil, il décida de rencontrer le groupe lui-même. Inutile de dire que l'elfe entra dans une fureur inouïe en le voyant. Voulant venger la mort de Al-Hayat et de sa famille, elle se rua sur le gardien de Mirrodin, et endommagea l'une de ses quatre jambes. Mais Memnarch restait inébranlable. Même s'il avait détruit la famille, les amis, et accessoirement, la vie de Glissa, il prenait un soin particulier à préserver une certaine chose qui lui appartenait. Glissa avait l'aura d'une arpenteuse. Memnarch lui révéla que cette mystérieuse aura était la seule raison qui lui conférait le pouvoir de détruire les Lisseurs. La seule raison pour laquelle beaucoup de personnes s'intéressaient à elle. La seule raison pour laquelle son destin était forcément inhabituel. Et surtout, cette aura lui permettrait peut-être un jour d'arpenter les plans... et Memnarch voulait ce pouvoir pour lui tout seul. Glissa était sidérée d'apprendre cette information incroyable de la bouche de son pire ennemi. "Pourquoi devrais-je vous donner ce pouvoir ? Vous m'avez déjà tout pris en tuant ma famille !" Glissa tenta d'attaquer Memnarch, mais c'était peine perdue. D'un vif mouvement de bras, le gardien du Plan l'envoya voltiger quelques mètres plus loin. Ce fut le moment que choisit Slobad pour faire apparaître la puissance du Champion de Kaldra. Ce dernier s'avança vers Memnarch, assommant même Malil (le lieutenant du gardien) pour pouvoir se rapprocher de lui. C'était une erreur, et comme Glissa s'en aperçut rapidement, rien, pas même le Champion de Kaldra, ne pourrait atteindre Memnarch. Celui-ci prit le contrôle du Champion instantanément et le retourna à l'envoyeur, vers Glissa. Elle réalisa l'ironie de la situation - dans leurs efforts pour créer un être qui serait capable de vaincre Memnarch, ils avaient donné une nouvelle arme à leur ennemi. Elle avait sous-estimé les pouvoirs de son ennemi mortel, et elle allait maintenant en payer le prix. A l'instant où le Champion allait passer à l'attaque, Bosh se sacrifia en s'interposant, pour donner le temps à Slobad et à l'elfe de s'enfuir vers l'extérieur de Mirrodin. Il s'échappèrent du puit de mana coloré à toute vitesse (en utilisant un planeur que Pontifex avait apparemment utilisé pour venir) et retrouvèrent Bruenna à l'extérieur. Celle-ci accepta de tenter de reprendre le contrôle du Champion avec l'un de ses sorts avant de retourner à Medev (son village). Malheureusement, le sort ne fut pas d'un grand secours : le Champion ne fut immobilisé que quelques secondes, avant que les pouvoirs de Bruenna ne s'épuisent. Mais Glissa et Slobad avaient pu prendre une petite avance, et ils remercièrent Bruenna, tout en tentant de fuir vers la Filandre. Poursuivis de très près par le Champion de Kaldra, les deux amis arrivèrent enfin à l'orée de la Filandre, où Drooge et le reste des trolls de Tel Jilad les attendaient. Drooge leur demanda d'atteindre une zone sacrée de la forêt, le Radix, pendant que les trolls tentaient de leur accorder un court répit, en défendant leurs vies au mépris de la leur. Glissa, émue par leur abnégation, espéra que leurs vies ne s'éteindraient pas pour rien. Arrivée au Radix, Glissa se prépara mentalement à vivre son dernier combat. A une certaine distance, elle apercevait les reflets de l'étincelant Heaume de Kaldra, et elle su que les trolls avaient échoué. Rassemblant le mana qui lui restait, elle tenta de concentrer l'énergie destructrice de son aura d'arpenteuse, dont Memnarch lui avait révélé l'existence, sur le Champion de Kaldra. Ce fut peine perdue. L'être généré par les reliques de Kaldra semblait insensible à cette forme de magie. Avec la force du désespoir, Slobad bondit sur le Champion et tenta de séparer les trois plaques qui formaient le Bouclier de Kaldra. Il était presque parvenu à écarter les plaques de métal lorsque le Champion l'envoya voltiger d'un revers de main. Glissa savait que tout était perdu : il aurait fallu un miracle... Soudainement, sans aucun signe avant-coureur, elle sentit que son désespoir et sa haine étaient décuplés par une quantité inouïe de mana vert, venue d'on ne sait où. Les runes ancestrales gravées tout autour du Radix brillèrent d'une énergie nouvelle, et Glissa déchaîna sa rage aussi subite que surnaturelle sur le Champion. Et ce fut à cet instant, au moment où le torrent de mana vert faisait étinceler les runes d'une lumière aveuglante, que le sol du Radix explosa.

Le soleil vert fait son entrée sur Mirrodin !

Glissa fut violemment projetée contre un arbre par ce cataclysme innattendu, tandis qu'un geyser de mana vert remontait du coeur de Mirrodin, incinérant littéralement le Champion de Kaldra, et faisait monter la cinquième lune de Mirrodin dans les cieux. La filandre était ravagée, le Champion de Kaldra avait disparu - et Glissa s'était, une fois de plus, évanouie. Ce fut (et ça commence à devenir une habitude) Slobad qui réveilla Glissa, dans les ruines de ce qui avait été l'un des plus hauts lieux sacrés de la Filandre. Mais c'était un Slobad très bavard ! Il avait miraculeusement échappé à la catastrophe en se tenant éloigné autant que possible des plantes de la Filandre, ce qui lui avait évité des blessures trop importantes (les branches métalliques s'étaient en effet fragmentées en plusieurs morceaux très contondants). Tandis qu'ils s'accordaient une pause bien méritée, les pensées de Glissa se tournèrent vers Memnarch. Même si le flambeau de mana avait vraisemblablement atomisé Panopticon, quelque chose lui disait que Memnarch n'était pas mort. L'arrivée du cinquième soleil avait gravement perturbé ses plans, mais sa mise en place d'une nouvelle machination ne serait qu'une question de temps. Et tout en réfléchissant, elle nota la croissance anormalement rapide de la faune et de la flore après le passage du flot de mana vert. Après avoir échappé à un essaim d'insectes mutants ( ), Glissa et Slobad tombèrent nez à nez avec une patrouille de trois Elu de Tel-Jilad, qui demandèrent la mise aux arrêts de Glissa. A leur tête se trouvait Banryk, un elfe dont elle avait repoussé les avances quelques années auparavant, et qui considérait apparemment cette arrestation comme une vengeance personnelle. Les Elus escortèrent Glissa et Slobad jusqu'à Viridia, où ils furent conduits devant Yulyn, un ex-grand guerrier qui se contentait désormais de donner des armures de Guivre cendrée aux élus. Et derrière lui, se tenait une personne qui appartenait au passé de Glissa - Lyese. Lyese n'avait pas été tuée lors de l'attaque des Lisseurs, contrairement à ce que Glissa avait cru, mais comme on s'en doutait, elle en avait sérieusement souffert. Elle avait laissé aux machines mortelles une partie de son cuir chevelu et l'un de ses yeux. A la place de la robe qu'elle portait d'habitude, elle était vêtue de l'armure des Elus de Tel-Jilad... et elle accusa Glissa d'être responsable de la mort de ses parents. Voir sa soeur vivante, fanatisée, mutilée à vie et qui plus est l'accusant de tous les torts, c'était un peu trop pour Glissa, et surtout pour son cerveau, qui préféra se déconnecter un petit moment (pour changer). Les deux captifs furent enfermés dans l'Arbre Prison en attendant l'heure de leur procès. Glissa était terrifiée. Pas parce qu'elle était enfermée (elle avait vu pire ces derniers temps), mais parce que depuis au moins mille cycles lunaires, il n'y avait plus eu de procès. Qu'on en organise un maintenant signifiait que la situation de Viridia avait bien changé, ou bien qu'il y avait une urgence particulière. D'ailleurs, seuls les personnes coupables d'un crime capital étaient enfermés dans l'Arbre Prison. Tout ceci n'ait rien de rassurant. En attendant leur procès, Glissa et Slobad se racontèrent avec amertume l'ultime sacrifice de leur ami Bosh, le golem de fer. "Je me sens de moins en moins chez moi à Viridia..." Finalement, le jour du procès arriva. Les deux captifs furent conduits à Tel-Jilad pour y être jugés, face à trois juges différents; Yulyn, Lendano (l'un des plus vieux elfes de la Filandre), et un humain sylvok. Le procès commença avec le témoignage de Lyese, qui exposa une version très personnelle de l'histoire. Selon elle, Lyese serait rentrée chez elle à peu près au moment où Glissa venait de s'échapper de Tel-Jilad, et après avoir été attaquée par les Lisseurs, elle aurait vu Glissa conduire les machines hors de leur maison. Ce qui signifiait implicitement qu'elle puisse les contrôler. Et qu'elle était entièrement coupable. Malgré les protestations de sa grande soeur, Lyese restait inflexible sur cette version des faits. Glissa se décida alors à raconter sa propre version. Elle raconta tout ce que nous savons déjà, depuis l'attaque des Lisseurs jusqu'à son affrontement désastreux contre Memnarch, le gardien de Mirrodin. Elle raconta le sacrifice de Chunth, et la manière dont il avait tenté de protéger les elfes des dangers du Sérum, puis elle se lança dans une description de toutes les merveilles, comme de toutes les horreurs, qu'elle avait vu au cours de son voyage. Elle parla des plaines du Vide rayonnant, des terres maléfiques du Méphidross, de l'aspect changeant de la Mer de Vif argent, et des montagnes abruptes d'Oxidda. Elle décrivit les forêts de Mycosynthèse, les puits de mana qui conduisait au coeur de Mirrodin - bref, toutes ces choses que la plupart des personnes présentes n'avaient ni vues ni vécues. Yulyn n'était pas du tout impressionné, et déclara que tout ce récit n'était qu'un délire grotesque produit pas un esprit instable et coupable. En revanche, Lendano était très intéressé par cette histoire et posa une foule de questions à Glissa, demandant parfois des détails si précis qu'elle n'aurait de toutes façons pas pu les inventer. Et il la déclara innocente du meurtre de ses parents. Il lui expliqua aussi que, depuis l'arrivée du soleil vert (ou de la lune verte), des elfes avaient disparu, à Viridia. Pour mieux se protéger des dangers, les survivants avaient conclu une alliance avec les humains sylvoks. Glissa et Slobad étaient stupéfaits; en effet, les choses changeaient bel et bien à Viridia, mais c'était plutôt dans le bon sens. Enfin, le juge humain déclara lui aussi Glissa innocente. Furieuse, Lyese se rua sur sa soeur et la fit tomber de la terrasse de l'arbre. Elles s'écrasèrent toutes deux dans la Filandre sans que quiconque ait eu le temps de réagir. Lyese s'était assommée sur le coup, et la chute de Glissa avait été stoppée par un buisson de filandres. Slobad, qui s'était précipité à leur secours, les rejoignit rapidement. Elle eurent à peine le temps de recouvrer leurs esprits que de nouveaux ennuis se profilaient déjà à l'horizon... Des centaines d'aérogardes apparurent au loin. Et ça, c'était la sentence prononcée par Memnarch... "Super... pas d'arme, pas de renforts. Pas de problèmes." Glissa demanda à Slobad de transporter Lyese (encore inconsciente) en lieu sûr, pendant qu'elle faisait face à l'assaut des Aérogardes. Concentrant sa lumière d'arpenteuse, qu'elle avait désormais bien conscience de posséder, elle se focalisa sur les premiers rangs d'artefacts. Mais c'était un comportement suicidaire, et les morceaux de plusieurs machines se mirent à tomber vers Glissa... qui resta pétrifiée... jusqu'à ce qu'une personne plus sensée lui saisisse le bras et l'éloigne de la zone dangereuse. Et cette personne était... "Lyese !" Lyese transporta sa soeur jusqu'à une clairière, où elles furent secourues par Slobad et... Bruenna. Que faisait-elle là ? La magicienne neuroke expliqua à Glissa que Medev, le village neurok, avait été totalement éradiqué par les créatures-artefact de Memnarch et par les troupes Vedalken. Par chance, elle avait survécu au massacre, mais doutait sincèrement que ses semblables aient pu en réchapper. Elle voulait prévenir les habitants de la Filandre, car des centaines de Lisseurs convergeaient vers eux ! Glissa était sidérée. Si les machines atteignaient Viridia, le même massacre se répèterait. Affolée, elle demanda à Slobad de guider Bruenna et Lyese vers l'un des derniers endroits sûrs de Mirrodin. "Tout ceci est ma faute. C'est donc à moi de résoudre le problème. Vous devez trouver un refuge sûr, un endroit où l'on pourrait trouver une armée suffisante pour contenir les troupes de Memnarch. Slobad, conduis-les jusqu'à Taj Nar. Peut-être que Raksha acceptera de nous aider. Mais même s'il refuse, dans l'immédiat, il n'y a pas d'endroit plus inexpugnable sur cette planète que Taj Nar." Mais Slobad insista pour rester avec Glissa. Grâce à un sort de vol lancé par Bruenna, Glissa localisa la horde de Lisseurs et se rendit compte qu'ils étaient plus d'un millier. Ses pouvoirs ne seraient jamais suffisants. Mais elle eut soudain une idée. Puisqu'on ne pouvait pas les vaincre, peut-être pouvait-on les détourner de Viridia ? Le village aurait alors le temps d'organiser une évacuation. Pour tester sa théorie, Glissa s'éloigna de Viridia - et les Lisseurs se lancèrent à sa poursuite ! L'elfe décidemment peine de ressources entraîna les Lisseurs dans une grande partie de chasse tout autour de la Filandre. Elle fila ensuite vers ce qui avait été le Radix, à présent devenu un puit de mana vert où grouillaient de petites créatures mutantes attirées par la soudaine abondance de mana vert. Mais elle cherchait en réalité une créature plus imposante. Aidée de Slobad, elle localisa une Guivre cendrée géante, capable de tenir tête à l'armée de Lisseurs, avec sa peau épaisse et son crâne dur comme un rocher. Ayant endigué l'avance des machines, Glissa et Slobad prirent la fuite par le puit de mana vert, qui les amènerait, éventuellement, à un Memnarch affaibli par le cataclysme engendré par le Soleil vert. L'elfe pensait qu'attaquer le gardien pendant qu'il était faible était la meilleure des stratégies. Ils n'avaient pas fait plus de quelques mètres lorsqu'ils furent attaqués par Malil, le lieutenant du gardien de Mirrodin. "Que veux-tu, Malil ? Se mettre en travers de ma route n'est pas une très bonne idée, crois-moi. D'ailleurs, c'est uniquement après Memnarch que j'en ai." Malil était malgré tout un adversaire tout à fait redoutable. Etant presque entièrement mécanique, il ne ressentait ni fatigue, ni douleur, et pouvait forger des armes à partir de son propre corps. Ses réflexes étaient inhumains, ses coups d'une précision imparable, et ses blessures se régénéraient sans effort. Glissa comprit rapidement qu'il fallait trouver une faiblesse à cet ennemi quasiment indestructible. A chaque fois qu'elle tentait de concentrer son aura d'arpenteuse, Malil brisait sa concentration en la forçant à parer un coup qui aurait pu se révéler fatal sinon. Mais Malil avait en effet une faiblesse. Tout comme Bosh et le gardien, il était affecté par les spores de Mycosynthèse. Ayant longtemps vécu au contact de la Treille de Mycosynthèse, la chair avait commencé à ravager son corps métallique, rendant certaines parties plus faibles et inaptes à la régénération. Glissa utilisa cet avantage, et trancha une de ses mains. Glissa voulut repartir, mais elle s'aperçut qu'il manquait quelque chose. Mais quoi donc ? (ceux qui ont répondu "la main de Malil" ont perdu ) Eh bien, Slobad avait, une fois de plus, disparu. Visiblement, Memnarch avait également une idée très précise de l'utilité de Slobad dans ses plans. Durant le temps que l'elfe passa à rechercher son ami, Malil recouvrit ses esprits et attendit le moment opportun... pour envoyer une giclée de métal en fusion vers Glissa. Glissa Cherchesoleil, championne de la Filandre, était enfin vaincue. Après avoir eu un destin hors du commun, traversé mille dangers et échappé à des ennemis redoutables... elle avait été arrêtée par un bête coup en traître, une ruse bidon ! Malil confia Glissa, en piteux état, à un serviteur Vedalken, pour être apportée à Memnarch. Glissa ne s'attendait pas à voir ce qu'elle vit. Les vedalken semblaient avoir été transformés par Memnarch et les effets du sérum, à un point tel qu'ils en devenaient méconnaissables. Celui qui transportait Glissa faisait le double de sa taille normale, et une armure métallique avait remplacé leur tenue flottante. Leurs bras auparavant si fragiles avaient été renforcés, et leur scaphandre ressemblait à une carapace d'acier. En fait, le plus incroyable de tout était qu'ils ne s'exprimaient plus que par des ondes mentales. Ce ne fut qu'au bout d'un moment que Glissa se rendit compte que Slobad était lui aussi transporté par ce vedalken. Alors que le vedalken les emportaient tous deux vers Panopticon, Glissa sentit monter en elle le désespoir et su qu'elle avait lamentablement échoué. Memnarch allait devenir un Arpenteur, et il condamnerait le reste de Mirrodin à l'esclavage, sous la surveillance des vedalken. Mais elle ne pouvait plus rien faire. Plus rien ? ...ah, si, il restait encore une chose qu'elle pouvait faire. Dans un dernier acte de révolte, elle échappa au Vedalken et se laissa tomber vers les ténèbres qui conduisaient au coeur de Mirrodin. "Dites à Memnarch... de se procurer son Aura d'une autre manière. Pardon, Slobad." L'histoire pourrait finir ici. Mais non. Vous connaissez cette chanson de Renaud qui dit : "Lambert, c'est un héros, alors il peut pas mourir" ? Eh bien là... c'est un peu ça... ^^ Malgré cet acte de bravoure, Glissa ne mourut pas. A la place, elle rouvrit les yeux dans un avant-poste léonin, où des guérisseurs étaient en train de surveiller son état. Et à côté d'eux se tenaient Bruenna, Raksha et Lyese. Par contre, nulle trace de Slobad. Bruenna expliqua qu'elle avait utilisé, pour sauver Glissa, une forme de magie très particulière basée sur les liens familiaux, pour l'arracher au danger. Pour faire simple, elle avait téléporté Glissa auprès de sa soeur ! D'ailleurs, la magie avait eu un effet secondaire très appréciable : Lyese était désormais convaincue que sa soeur était innocente du meurtre de leurs parents. Malheureusement, il y avait une ombre au tableau: Bruenna n'avait rien pu faire pour rapatrier Slobad, et tous craignaient que le pire soit arrivé à leur ami le gobelin. Glissa fit le récit des évènements récents à Raksha, qui prêta une grande attention à la moindre de ses paroles. Le kha léonin était tout particulièrement intéressé par la description du centre de Mirrodin et des puits de mana. L'arrivée du cinquième soleil avait été considéré depuis toujours comme un signe avant-coureur de la fin du monde, mais Glissa semblait croire que toutes ces prophéties millénaires n'étaient qu'une vaste blague. Elle informa également Raksha de l'existence de Memnarch, qui serait leur plus grand ennemi dans leur entreprise de libération de Mirrodin. Raksha comprenait que Glissa puisse être inquiète, mais les léonins avaient leurs propres préoccupations. Les raids des nims avaient repris et s'étaient intensifiés durant les dernières semaines, et Geth n'avait visiblement pas l'intention de tenir sa promesse de sitôt. Le Méphidross s'était d'ailleurs étendu jusqu'au Vide rayonnant, et continuait de s'agrandir à un point alarmant. Et comme si tout ça ne suffisait pas, les nims combattaient avec une frénésie encore jamais vue, et dorénavant, ils privilégiaient la stratégie à la pure supériorité numérique. D'ailleurs, le jeune kha lui-même avait été blessé quelques jours plus tôt pendant une attaque, et il avait confié la direction des troupes à son cousin Yshkar pendant sa convalescence. Glissa suggéra que les léonins s'allient aux humains, voire aux gobelins. L'idée n'était pas si aberrante que ça : face à Memnarch, toutes les alliances du monde ne seraient pas de trop. Le lendemain, Bruenna, Lyese et Glissa quittèrent l'avant-poste, en tant qu'ambassadrices exceptionnelles du peuple léonin. Bruenna se chargerait de négocier un traité avec Geth (euh... bon courage), tandis que Glissa et Lyese chercheraient à contacter le clan Krark pour lui proposer une alliance. Mais les ennuis commencèrent pour les deux soeurs juste après qu'elles se soient séparées de Bruenna. Glissa et Lyese avaient à peine fait un pas dans la chaîne d'Oxidda quand elles tombèrent dans une embuscade tendue par un groupe de gobelins, commandés par un humain vulshok, Alderok Vektro. Vektro se présenta comme un disciple du prophète gobelin Dwugget (que Glissa et Slobad avaient sauvé il y a quelques temps), mais Glissa doutait qu'il dise la vérité. La dernière fois qu'elle avait rencontré ce gobelin très avisé, il s'était comporté comme un père à son égard, et il semblait invraisemblable qu'il ait envoyé un bandit tel que Vektro à sa rencontre. Malgré tout, Vektro semblait savoir pas mal de choses sur Glissa, et la capture des deux elfes ne fut qu'une question de minutes. Après une longue marche forcée, ils tombèrent nez à nez avec Raksha et un bataillon de chasseciels (ça tombe vraiment à pic !). Le kha léonin parvint à libérer les elfes, tandis que ses troupes tentaient de maîtriser le vulshok. Apparemment, toute la force de Vektro était contenue dans ses deux poings métalliques artificiels, et sans eux, il était aussi faible que n'importe quel humain (voire encore plus faible (serait-ce des Poings de l'enclume ?)). Glissa ne se préoccupa pas plus que ça de la question, car Raksha était venu lui montrer quelque chose qui se trouvait dans un sac. Un cadeau particulièrement macabre, qui était arrivé à l'avant poste léonin juste après leur départ... la tête de Geth, l'ex-maître du Méphidross ! Même si cela faisait déjà un petit moment que le crâne de Geth avait été détaché de son corps, il parlait toujours (zombie powaaa). Et Geth se lança dans un récit assez inquiétant. D'après sa vision des évènements, Yert, le lamentable humain moriok, était revenu d'entre les morts... et avait pris le pouvoir dans le Mephidross ! De plus, la tête contenait un message de la part de Yert, et la voix de Geth fut remplacée soudainement par une voix froide et cruelle, qui n'avait strictement rien à voir avec la voix de Yert, tel que Glissa s'en souvenait. "Viens-en au fait, Yert. Car c'est bien toi, n'est-ce pas ? C'est une charmante façon de payer ta dette envers moi, vraiment. Rassure-toi, je ne ferai pas l'erreur de t'épargner une seconde fois." Tout comme Pontifex, l'ascension de Yert au pouvoir l'avait, euh, sérieusement atteint. Le nouveau leader du Mephidross tenait actuellement Bruenna entre ses griffes et avait l'intention d'utiliser sa vie comme monnaie d'échange. Glissa décida d'accepter de jouer le jeu. Elle avait déjà condamné Slobad à une mort probablement lente et douloureuse, et n'avait pas l'intention d'envoyer quelqu'un d'autre à la torture. Malheureusement, sauver la vie de Bruenna nécessitait de se rendre une troisième fois dans cette région maléfique aux brumes toxiques. Glissa n'avait pas spécialement envie de se fier à Geth, mais avoir un guide, même peu engageant, était mieux que rien. Et même s'il s'agissait d'une tête coupée. "D'accord, Yert, tu as gagné. Relâche Bruenna, arrête d'attaquer les léonins, et je... errr... viendrai de voir." Raksha insista pour que Lyese et lui continuent l'approche diplomatique des autres peuples, et Glissa se rendit dans le Méphidross accompagnée de quelques chasseciels léonins. Sous le commandement de l'héroïque lieutenant Ellasha, cette troupe était la plus aguerrie de toutes, et était idéale pour une mission de sauvetage comme celle-ci. Guidés par la tête de Geth, tout le groupe entra dans le Caveau des Chuchotements. Il s'avéra très vite que la promesse de non-agression de Yert était une parole en l'air. La majorité des nims était déjà en route, et il ne leur faudrait pas plus d'un mois (vu leur lenteur) pour traverser le Vide Rayonnant et atteindre Taj Nar. En échange de son aide, la tête de Geth réclama qu'après avoir vaincu Yert, on lui trouve un nouveau corps. Glissa accepta le marché avec une grande répugnance... Les choses commencèrent à mal tourner pour le groupe lorsqu'il progressa dans le Caveau. Des nims surgis semble-t-il de nulle part commencèrent à s'en prendre au groupe avec une grande sauvagerie. Glissa et Ellasha parvinrent à les détruire, mais presque tout le bataillon de chasseciels avait été décimé pendant l'attaque. Mais la mort des chasseciels était le cadet de leurs soucis. Glissa et Ellasha tombèrent nez à nez avec Yert et sa suite personnelle de vampires. "Euh... bonjour, Yert. C'est comme ça que tu accueilles tes invités ? Je crois que je préférais les méthodes de Geth." Geth avait menti en disant que Yert avait été tué par son nouveau Moissoneur. La réalité était bien pire. Juste après que Glissa soit repartie, après sa première visite dans le Mephidross, Geth avait donné Yert à manger à son vampire, qui venait juste d'être soigné. Mais malgré sa guérison, le vampire avait perdu beaucoup de sa force, et au lieu de tuer Yert... il le transforma en un autre vampire. Et Yert semblait bien plus cruel qu'avant, maintenant qu'il était mort. Il entreprit de vampiriser Glissa pour lui voler toute sa force. Mais quelques secondes après avoir commencé sa sinistre besogne, Yert fut interrompu par une violente douleur à la tête. On aurait dit que Yert était obligé de se plier à la volonté d'une puissance qui surpassait la sienne. Glissa saisit cette opportunité pour s'enfuir avec Ellasha. Grâce aux indications données par la tête de Geth, elle parvint au centre du Caveau, là où Al-hayat, le loup, était mort il y a déjà plusieurs semaines. A la place du sol s'ouvrait une profonde crevasse, et Glissa supposa qu'elle avait été causée par le Champion de Kaldra, lorsqu'il avait surgi de la salle souterraine. Mais l'heure n'était pas aux considérations architecturales : les brigades nim se rapprochaient et c'était le moment ou jamais pour libérer Bruenna. Ellasha lui donna sa cape magique, qui permettait de voler, pour que Glissa traverse la crevasse, pendant qu'il lui fallait retenir les nims. Guidée par la tête de Geth qui était entre ses mains, Glissa courut en direction de ce qui était, autrefois, la chambre de torture du maître de Mephidross (quel ravissant endroit), et où Bruenna était certainement retenue prisonnière. L'atmosphère était effroyablement calme, et Glissa commença à se dire qu'elle fonçait droit dans un piège. Bruenna était pourtant bien là, au centre de la pièce, attachée à une table. La magicienne neuroke était entourée de dizaines de câbles, qui semblaient voler son mana bleu. En fait, elle avait été transformée en batterie humaine. Résolue à délivrer son amie, Glissa sectionna les câbles, mais à cet instant précis, un flash l'aveugla, et elle perdit instantanément connaissance. Prêtez bien attention à ce qui va suivre, car c'est assez... étonnant.

Glissa se réveilla dans le Vide Rayonnant. Bizarrement, Bruenna se tenait à ses côtés, apparemment en pleine santé et sans une seule trace de blessure. Mais l'une de ses mains avait été remplacée par un gant artefact, qui ressemblait assez à une main de Vedalken. De plus, elles étaient toutes deux sur d'étranges montures. Bruenna expliqua à l'elfe totalement désorientée que cinq années s'étaient écoulées depuis qu'elle l'avait secourue dans le Mephidross ! Apparemment, en libérant la mage neuroke, Glissa avait activé un piège temporel, qui avait instantanément arrêté le flux du temps pour elle (et accessoirement pour la tête de Geth). Et durant cette période, le Mephidross s'était étendu sur la moitié du plan de Mirrodin, le rongeant comme un cancer en phase terminale. Tout ceci était un peu rapide pour Glissa, qui avait du mal à se rendre bien compte de tout ce que ce récit impliquait. Mais elle n'eût pas le loisir d'y réfléchir davantage, car après avoir marché pendant un moment, elle et Bruenna furent attaquées par un petit bataillon d'aérogardes vedalken. Contrairement aux faibles versions qu'elle combattait cinq ans auparavant, les aérogardes actuels étaient renforcés et lourdement armés. Glissa parvint à les détruire grâce à sa lumière d'arpenteuse, mais pas avant qu'ils ne soient parvenus à tuer leurs montures. Les deux amies décidèrent de se réfugier au foyer du clan Krark, qui, d'après Bruenna, était actuellement le dernier refuge des peuples libres de Mirrodin, et la magicienne lança un sort de vol. En chemin, elles passèrent à proximité des ruines de Taj Nar. Bruenna demeura étrangement silencieuse quant aux détails de la chute de la forteresse léonine. Le fait de voler permis à Glissa de constater également à quel point Mirrodin avait changé au cours des cinq dernières années. Les champs de rasoir semblaient notamment avoir été supplantés par des spires ressemblant à des aiguilles. Bruenna expliqua qu'il s'agissait d'une espèce mutante, visant à bloquer les aérogardes. Les deux amies arrivèrent enfin au foyer du clan Krark, une montagne creuse qui servait de refuge à tous les opposants de Memnarch. Ce fut là que Glissa rencontra les trois grands leaders des peuples libres. A sa grande stupeur, Raksha n'était pas présent, et c'était son frère, Yshkar, qui régnait sur les léonins. Plus étonnant encore, le second leader était Lyese ! Apparemment, au cours des cinq années durant lesquelles Glissa était en stase temporelle, sa soeur elfe s'était mariée avec Yshkar, ce qui faisait d'elle la Khanha, c'est à dire la reine des léonins. Le troisième leader était celui du clan Krark, Dwugget. Bruenna expliqua plus en détail les évènements des dernières années. L'ascension du Soleil vert avait littéralement pulvérisé la théologie des gobelins d'Oxidda. Les enseignements des suivants de la Mère d'Acier s'étaient avérés illogiques, et plusieurs factions s'étaient affrontées pour gagner le contrôle des montagnes. Finalement, ce fut le clan Krark qui eut le dessus, et Dwugget prit les rênes du pouvoir sans avoir à lutter très longtemps. Malgré tout, il avait dû embaucher des mercenaires, comme Alderok Vektro, pour maintenir l'ordre. Glissa écouta avec une attention redoublée lorsque l'on commença à raconter ce qui était arrivé à Raksha, et pourquoi Taj Nar avait été détruit. Lyese raconta que peu de temps après avoir cédé le Vide rayonnant aux Nims, Raksha avait perdu la raison, et avait décidé de détruire Taj Nar, en un dernier acte de fierté. Il avait préparé une bombe à sortilège vedalken pour cela, et il aurait sans doute complètement réussi si Yshkar n'était pas intervenu. Le kha avait alors été destitué, et exilé dans la Filandre. "J'ai l'impression que chacun à quelque chose à reprocher aux autres... Bon, d'accord, j'accepte que Raksha soit hors jeu. J'accepte même le fait que tu sois la reine - Khanha, et j'accepte que Taj Nar soit déserté. Mais comment votre groupe a-t-il réussi à me retrouver ? Et puis... enfin... qu'ai-je fait pendant tout ce temps ?" Bruenna expliqua à Glissa qu'elle s'était introduite à Lumengrid pour fouiller dans les archives vedalken, et qu'elle y avait découvert l'existence d'un artefact mystérieux nommé le Miracore. D'après les documents qui en faisaient mention, cet artefact serait capable de pirater le contrôle des reliques de Kaldra, ainsi que le Champion de Kaldra lui-même. En outre, il pouvait contrôler certains artefacts animés, et même les nims. S'il atterrissait entre les mains des défenseurs du Clan Krark, il deviendrait une arme idéale pour combattre Memnarch... mais il y avait un léger problème. Actuellement, cet objet miraculeux était entre les mains de (devinez qui ?) Yert. Non seulement cet ex-humain pathétique était toujours vivant, après ces cinq années (quoiqu'on ne puisse pas vraiment dire "vivant" en parlant d'un vampire), mais son pouvoir avait encore grandi avec l'expansion phénoménale du Méphidross. Son passe-temps préféré était d'ailleurs d'attaquer régulièrement le refuge du clan Krark. La mage neuroke n'en avait pas terminé avec les révélations. Tout comme Glissa, Memnarch avait été plongé dans une sorte d'hibernation pendant les cinq dernières années, mais pas pour les mêmes raisons. Il s'était volontairement plongé dans du Sérum pour se débarrasser de la chair qui parasitait son corps métallique à cause des spores de Mycosynthèse. Ainsi, il pourrait plus aisément accéder à la quasi-immortalité qu'il lui fallait pour devenir un grand Arpenteur. Mais Glissa avait été libérée quelques jours avant le réveil de Memnarch, pour qu'elle puisse se préparer à l'affrontement. Le gardien avait en fait prévu de se réveiller le jour de la Cinquième aube, celui où les cinq soleils de Mirrodin se lèveraient simultanément. Et ce serait précisément ce jour-là, à son réveil, qu'il serait le plus vulnérable face à l'énergie d'arpenteuse que possédait Glissa. Si elle réussissait, Mirrodin serait libre ! Juste à l'instant où Bruenna termina son récit, un signal d'alarme résonna à travers tout le foyer du clan Krark. Les nims avaient franchi les limites du périmètre sud-est, et des vampires les accompagnaient. Il n'était nécessaire d'être un génie pour comprendre qui était derrière tout ça. Glissa prit une résolution immédiate : il fallait en finir avec Yert une bonne fois pour toutes. Pour l'aider dans cette tâche, Bruenna confia à l'elfe une chaîne formée de différentes gemmes, chacune possédant une propriété magique particulière. Par exemple, l'une d'elles permettrait à Glissa de se téléporter instantanément à peu près n'importe où sur le Plan. Et une autre permettait de dupliquer à volonté l'effet du sort de Vol que lançait souvent la mage neuroke dans les situations désespérées. Armée de cette amulette, de son épée et de ses sorts, Glissa se mit à la recherche de Yert. Elle ne tarda pas à le trouver dans l'une des cavernes du clan Krark, qui servait de refuge aux enfants, où il était apparemment en quête de nourriture - il s'était attaqué à deux nurses malchanceuses. Yert, comme à son habitude, commença par adresser quelques sarcasmes à Glissa, avant de tenter de marchander en utilisant la vie de ses victimes contre une promesse de reddition. Mais l'elfe connaissait un peu trop bien son adversaire pour céder à ce genre de chantage. Elle avait un plan beaucoup plus intéressant en tête. Utilisant l'amulette de Bruenna, Glissa se téléporta à l'intérieur de Yert, le détruisant instantanément, et mettant fin à son règne d'horreur. Et bien entendu, elle s'empressa de récupérer le Miracore, que Yert portait sur lui ! "Bruenna, je ne sais pas trop comment j'ai fait, mais en tout cas, ça a fonctionné." Bruenna activa rapidement le Miracore, et les nims quittèrent les montagnes en quelques minutes. Néanmoins, Glissa savait que ce n'était qu'un bref répit avant que le clan Krark soit de nouveau attaqué par des adversaires plus coriaces. Et elle avait raison. Peu de temps après la défaite de Yert, une seconde vague d'assaillants arriva. Des centaines de machines et de vedalkens de la seconde génération sortirent des profondeurs de Mirrodin. Glissa tenta d'envisager plusieurs méthodes de défense, plusieurs stratégies à employer, mais même avec des trésors d'imagination, elle ne parvenait pas à trouver quelle genre de force pouvait être capable de s'opposer à une telle armée. le clan Krark allait être submergé. Soudain, Glissa sentit qu'on lui arrachait le Miracore, et elle eut tout juste le temps d'apercevoir Malil s'enfuir sur un planeur vedalken avec le précieux artefact. Elle se lança alors à sa poursuite. Malil évoluant dans les airs sur un planeur, elle activa l'une des gemmes données par Bruenna, et le sort de Vol s'activa. Elle poursuivit impitoyablement le lieutenant de Memnarch à travers le Plan, jusqu'au puit de mana vert de la Filandre. Malil avait une courte avance, et s'il parvenait à fuir par le puit, tout était perdu. Mais soudain, un mystérieux allié jeta Malil à bas de son planeur. En s'approchant, Glissa reconnut... Raksha ! A eux deux, ils n'eurent aucun mal à tuer Malil. Visiblement, durant ces cinq dernières années, celui-ci s'était presque entièrement métamorphosé en créature de chair et de sang, et son corps ravagé par ces transformations ne pouvait plus se régénérer. A l'instant où l'elfe abattit son épée sur son cou, il mourut. Malgré tout ce que Lyese avait pu lui raconter, Glissa ne trouvait pas que Raksha soit spécialement fou. Même si son armure et ses habits étaient en lambeaux, l'exil n'avait en rien affecté sa raison. Raksha se doutait bien que cette histoire, inventée pour le discréditer, était l'oeuvre d'un esprit malade, mais il ne croyait pas que son cousin Yshkar soit responsable. En fait, sa colère était plutôt dirigée contre Lyese, qui, selon lui, était devenue la dernière de la longue série d'hôtes de Vektro. Glissa ne comprenait pas ce qu'il voulait dire. Ils s'abritèrent dans une caverne qui avait servi de cachette à Raksha durant ces dernières années, et il commença à raconter sa propre version de l'histoire. Vektro n'était pas une créature matérielle, mais un Répliquant. Pour pouvoir manipuler physiquement des objets, et donc survivre, il devait prendre le contrôle d'un hôte vivant. C'était donc Vektro, sous l'apparence de quelqu'un d'autre, qui avait détruit Taj Nar. Il était impossible de sauver Lyese, qui était, selon Raksha, aussi morte qu'on puisse l'être. "Tout ceci ne ressemble pas du tout à ce qu'on m'a raconté au foyer du clan Krark." Le quatrième jour (c'est à dire le jour où allait se lever la Cinquième aube), Glissa et Raksha quittèrent les cavernes et empruntèrent le puit de mana vert, pour aller à la rencontre de leur destin. Malgré l'amulette de Bruenna et le Miracore qu'elle avait avec elle, Glissa n'était pas du tout sûre d'elle. Mais ils atteignirent rapidement l'intérieur de Mirrodin. L'endroit grouillait de créations de Memnarch. Quel que soit l'endroit où le regard se posait, le sol était recouvert de petites créatures-artefact qui se construisaient les unes les autres. Le paysage lui-même avait changé. Les piliers de Mycosynthèse avait disparu, remplacés par des plateaux ressemblant à des disques, et par des arcs-boutant qui soutenaient Panopticon, totalement reconstruit. Glissa et Raksha parvinrent à se faufiler entre les créatures-artefact, avant de se retrouver attaqués par trois copies de Malil, elles aussi contaminées par la Mycosynthèse (comme l'original). Ce fut Geth qui prévint Glissa, et en fait, ce fut uniquement grâce à lui que Glissa ne fut pas capturée. Raksha fut moins chanceux et fut entraîné vers Panopticon par l'un des Malil. "Geth, je me chargerai personnellement de te trouver un nouveau corps." Panopticon était rempli de milliers de petites créatures-artefact, mais Memnarch n'était pas là. En fait, ce fut autre chose qui fit pousser un cri d'horreur à Glissa : Slobad. Pendant cinq ans, il avait été attaché à un chevalet, sur les murs de Panopticon. Les mâchoires et les yeux de l'artificier gobelin avaient été mutilés au delà de toute limite, et ses membres avaient été remplacés par ceux d'un myr. Du Sérum semblait lui être injecté régulièrement pour le maintenir en vie, mais à part le bruit de sa respiration, il n'y avait plus rien de vivant chez lui. Glissa était révoltée, mais elle fut encore plus choquée en découvrant que Slobad contrôlait les petites créatures-artefact. Visiblement, sa conscience avait été transférée dans ses machines, et elles s'exprimaient désormais à sa place. Et Slobad (puisque malgré tout, c'était toujours lui !) expliqua à Glissa que Memnarch l'obligeait à transformer le plan entier en machine, grâce à ses créatures-artefact. - "Quoi ? Tu es en train de me dire que Memnarch veut transformer Mirrodin en un gigantesque artefact ? - Slobad a dit ça ? Je n'ai pas... non... cette idée est invraisemblable." Les réflexions de Glissa furent interrompues par Malil. Elle s'aperçut rapidement qu'en réalité, Vektro avait prit le contrôle de cette copie de Malil. Il attaqua Glissa en cherchant à récupérer le Miracore, et ils tombèrent en contrebas sur l'une des plateformes qui entouraient Panopticon. Vektro jeta un peu plus loin la tête de Geth, et vola le Miracore à Glissa, tandis que la Cinquième Aube se levait sur Mirrodin. Et Memnarch apparut. Après cinq années d'hibernation profonde,le maître de Mirrodin s'était enfin réveillé. Son corps avait été débarrassé de toute trace de chair parasite, mais il était plus dément que jamais. Il reconnut instantanément Vektro sous l'apparence de Malil, et sa réaction fut aussi soudaine que violente. Après l'avoir durement réprimandé pour avoir désobéi à l'ordre de rester à la surface du Plan, il lui arracha le Miracore des mains et trancha en deux le nouveau corps de son serviteur. Incapable de trouver un nouvel hôte aux alentours, Vektro cessa instantanément d'exister. "Fais bien attention, Vektro. Ton père n'aime pas partager ses jouets." Les disques qui entouraient Panopticon se décalèrent alors, et Glissa se retrouva à quelques mètres des ténèbres qui conduisaient à la fournaise du coeur de Mirrodin (Noyau de Mirrodin). Le plan de Memnarch apparaissait dans toute sa folie. Le gardien voulait précipiter Glissa dans le coeur du plan, pour que l'aura active Mirrodin tout entier, et lui donner le pouvoir d'arpenter l'univers. Ce plan était tout bonnement incroyable : ce n'était donc pas Memnarch qui deviendrait Arpenteur, mais le plan tout entier. Il deviendrait un artefact manipulable à loisir, déplaçable comme une pièce sur un échiquier. Une force de frappe inarrêtable. Mirrodin était condamné. C'est alors que Glissa entendit la voix de Slobad lui expliquer son plan final. Malgré cinq années d'emprisonnement mental, le gobelin voulait toujours aider son amie à vaincre Memnarch. Mais pour mettre son plan à exécution, il aurait besoin de temps. Ce fut le moment où la tête de Geth entra en action. Subitement, une horde de nims surgit du puit de mana noir et se jeta sur le gardien. Pendant que Memnarch tentait de faire face à cet imprévu, Slobad profita de la diversion pour libérer Glissa avec l'aide de ses créatures-artefact. Le dernier de tous les combats venait de commencer. Même si Memnarch avait réussi à détruire les nims avec un sort anti-nécrotique, Glissa était résolue à anéantir celui qui avait assassiné ses parents, et elle se rua sur lui. Les deux combattants luttèrent longtemps, désespérément, jusqu'à ce que Glissa commence à avoir le dessus. Elle attrapa le Miracore, et concentra l'énergie de son aura d'arpenteuse sur le gardien de Mirrodin. A cet instant, Memnarch dû amèrement regretter de n'avoir pas conservé un corps partiellement organique, car maintenant qu'il était redevenu une créature-artefact, il ne pouvait plus rien faire contre ce sort de destruction d'artefact. La lumière verte aveuglante le força à reculer jusqu'au bord du plateau. "Vous vouliez la lumière ? Eh bien maintenant, vous l'avez !" Mais Glissa perdit pied, et les deux combattants tombèrent vers la fournaise de mana qui constituait le coeur de Mirrodin. L'aura de Glissa s'activa alors, détruisant les pièges à âmes qui retenaient les habitants de Mirrodin. Et instantanément, tout ce qui vivait encore sur Mirrodin mourut. Bosh, Chunth, Drooge, Rishan, Kane, Al-hayat, les parents de Glissa et toutes les autres victimes de Memnarch étaient vengées. Lorsque Glissa rouvrit les yeux, elle se rendit compte qu'elle était toujours dans le centre de Mirrodin. Panopticon avait totalement disparu, tout comme les arcs-boutant et les disques. Les seuls éléments artificiels restant étaient les milliers de carcasses de créatures-artefact privées de vie. Et au côté de l'elfe, se tenait Slobad, redevenu exactement tel qu'il était avant d'avoir été asservi par Memnarch. Il expliqua à Glissa que, lorsqu'ils avaient plongé dans le coeur de mana, elle s'était simplement cogné la tête après avoir trébuché, et était restée sur le disque, tandis que Memnarch avait été incinéré dans le coeur. De toutes façons, tous les habitants de Mirrodin, exceptés Glissa et Slobad, étaient partis. A l'instant où les pièges à âmes, que Memnarch avait utilisés pour voler les différents peuples à leurs mondes d'origine, avaient été détruits, tous avaient regagné leurs plans respectifs. Ah oui, j'oubliais... il restait encore quelqu'un. La tête de Geth ! Geth révéla qu'ayant habité un corps sans vie pendant des années, il n'avait plus d'âme à proprement parler. Par contre, il était porteur d'un message provenant d'un mystérieux golem d'argent (Karn ?). En échange du message, il demanda un nouveau corps. Il ne fut pas dur à trouver, au vu du nombre de carcasses métalliques qui se trouvaient un peu partout, et Geth commença à dire ce qu'il savait. A proximité de la tête tranchée de Geth se trouvait une étrange orbe métallique, assez grande pour tenir dans la main (le Mirari ?). Apparemment, le golem d'argent (toujours selon Geth) demandait à Glissa et à Slobad de veiller sur cet artefact jusqu'à son retour. Maintenant que Mirrodin était entièrement désert, ils avaient un plan entier à explorer... "Tu sais, Slobad, nous n'avons pas encore donné de nom au soleil vert... je pensais l'appeler... Lyese." Sources : -Pour le corps du texte : Phyrexia.com (ma traduction n'est pas exacte, elle comprend des dizaines d'ajouts de détails, des ellipses et des phrases plus longues visant à contourner des difficultés de traduction.) -Les grandes illustrations : Wizard of the coast -Les extraits de la storyline (citations directes du livre) : téléchargées sur Wizard of the coast. Pour ceux que l'histoire de Mirrodin passionne, voici d'autres articles à consulter : -Le Mirari ou Memnarch, deux artefacts, deux histoires, une fin : La même histoire, du point de vue de Memnarch.

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